Eurovillage, le temps s’immobilise

Fran­çois Pirot, jeune réa­li­sa­teur et scé­na­riste belge pro­met­teur, a tour­né un docu­men­taire sin­gu­lier à Euro­vil­lage, un ancien centre de vacances d’Herbeumont, au fin fond de la forêt arden­naise, deve­nu centre d’accueil pour deman­deurs d’asile. Près de 400 per­sonnes aux natio­na­li­tés mul­tiples, des iso­lés ou des familles attendent le résul­tat de leur demande d’asile durant des mois, sou­vent plu­sieurs années. Le temps s’y écoule len­te­ment. Inlas­sa­ble­ment, les mêmes gestes, l’absence de vie, le vide psy­cho­lo­gique, l’immortalité de l’instant. C’est pré­ci­sé­ment ces moments creux qu’il a fixés dans sa camé­ra. Aujourd’hui, il raconte.

François Pirot quel est votre parcours ?

J’ai étu­dié la réa­li­sa­tion à l’IAD (Ins­ti­tut des arts de dif­fu­sion à Lou­vain-la-Neuve), je suis sor­ti en 2000. J’ai pu assez vite tra­vailler sur un pre­mier long métrage, Nue pro­prié­té de Joa­chim Lafosse. Paral­lè­le­ment, j’ai réa­li­sé deux courts métrages, un pre­mier docu­men­taire assez confi­den­tiel puis un pre­mier long métrage qui s’appelait Mobile home. Puis, j’ai réa­li­sé Euro­vil­lage, mon pre­mier long métrage docu­men­taire. Je conti­nue aus­si à tra­vailler comme scé­na­riste. Mon pro­chain film sera une fiction.

On a l’impression que ce documentaire s’est construit avec les demandeurs d’asile, que rien n’était vraiment préparé à l’avance. Comment le tournage s’est-il déroulé ?

C’est vrai que c’est un film qui s’est construit en le fai­sant, au fur et à mesure. En effet, cela n’a pas été pré­mé­di­té, moi-même je n’avais pas une connais­sance très appro­fon­die de ce sujet-là, j’avais envie de le connaître, le décou­vrir, mais je par­tais avec peu d’éléments de base.

Est-ce qu’il a été facile de gagner la confiance des protagonistes de votre film ?

Il est vrai que gagner la confiance des per­sonnes fil­mées n’a pas été simple. Ça a été un éter­nel recom­men­ce­ment au quo­ti­dien. À chaque fois que je me retrou­vais sur le pla­teau, il fal­lait impo­ser la camé­ra et sans arrêt réex­pli­quer ce que je fai­sais. J’étais vrai­ment face à une méfiance a prio­ri. Cer­taines per­sonnes, en rai­son d’un pas­sé dif­fi­cile, étaient for­te­ment fra­gi­li­sées face à la camé­ra. D’autres per­sonnes parce qu’elles étaient dans une pro­cé­dure de demande d’asile avaient peur que cer­taines choses qu’elles divul­gue­raient à la camé­ra leur portent pré­ju­dice par la suite. Elles craignent que je sois une sorte d’agent infil­tré du CGRA (Com­mis­sa­riat géné­ral aux réfu­giés et aux apa­trides) ou de l’Office des étran­gers ou de la Croix Rouge. Ils ont beau­coup de temps à tuer et donc l’occasion d’imaginer tout de sorte de scénarios.

Combien de temps avez-vous mis pour réaliser ce documentaire ?

Ça a été un très long pro­ces­sus. Je me suis ren­du au Centre pour la pre­mière fois en 2011, année de son ouver­ture. Au début, le centre n’était occu­pé qu’à la moi­tié de sa capa­ci­té, ils étaient 200. C’était déjà un groupe impor­tant à travailler.

L’idée de base n’était pas de faire un por­trait inti­miste de ces per­sonnes, mais plu­tôt de faire un por­trait de groupe, celui d’un lieu. Je n’ai donc pas eu l’opportunité de créer des rela­tions très appro­fon­dies, d’autant que je vou­lais gar­der aus­si une cer­taine dis­tance néces­saire à racon­ter les choses, une dis­tance cinématographique.

Cela sup­po­sait d’être là, de regar­der les choses avec un cer­tain déta­che­ment même s’il y a des gens avec qui j’ai évi­dem­ment tis­sé des liens et que j’ai fait d’autres ren­contres avec des per­sonnes qui n’ont jamais vou­lu être filmées.

En fait, il y avait deux aspects un peu contra­dic­toires. Je me suis ren­du compte que je devais par­fois lut­ter contre ma nature, qui serait d’entrer dans une rela­tion plus ami­cale, plus appro­fon­die avec les gens. Mais dans le même temps, je devais aus­si me for­cer à pré­ser­ver mon auto­no­mie cinématographique.

Ont-ils vu le documentaire ?

Oui, cer­tains l’ont vu. J’étais à la fois anxieux et curieux de voir et connaître leurs réac­tions. Ils m’ont dit que cela trans­cri­vait assez bien le sen­ti­ment, ce qu’ils traversaient.

La dif­fi­cul­té majeure a été d’imposer la camé­ra. Ils ne vou­laient pas être iden­ti­fiés, ni recon­nais­sables ou même loca­li­sés. Par­fois, je pen­sais que c’était un peu irra­tion­nel, mais ils étaient dans une méfiance et dans une peur telles qu’on ne pou­vait les écar­ter. De plus, la vola­ti­li­té de l’image actuelle ren­dait les choses d’autant plus dif­fi­ciles. Ils disaient que cela allait se retrou­ver sur inter­net, qu’on pour­ra par exemple les voir depuis l’Iran. C’est très peu pro­bable, mais ils n’ont pas tota­le­ment tort non plus.

Au fur et à mesure du tour­nage, j’ai com­pris qu’ils n’avaient pas envie d’être fil­més, car ils ne pou­vaient rien défendre de ce qui les consti­tuait habi­tuel­le­ment. Ils ne pou­vaient pas mon­trer les endroits qu’ils aimaient, ils ne tra­vaillaient pas et la plu­part n’étaient pas accom­pa­gnés de leur famille. C’est comme s’ils étaient mis à nu. Et puis, ils s’embêtaient aus­si beau­coup. Le fait de se retrou­ver dans le dés­œu­vre­ment et dans l’ennui rend les choses très intimes. Je pense que ces fac­teurs-là com­pli­quaient davan­tage les choses. C’est une période de leur vie où ils sont un peu décon­nec­tés d’eux-mêmes, et ils n’ont pas for­cé­ment envie de mon­trer cette détresse. Ce que je com­prends tout à fait.

Dans ce centre où on ne peut aller nulle part, le temps s’immobilise, rien ne se passe. Est-ce que cette absence de mouvements, l’attente et l’ennui dans ce genre de no man’s land juridique ont guidé votre scénario ?

C’est quelque chose qui m’attire depuis tou­jours. Je me suis aus­si ser­vi de ce rap­port au temps dans mes autres films. Dans Mobile Home par exemple, une comé­die dans laquelle deux jeunes qui vou­laient par­tir pour un grand voyage, et qui en ont été empê­chés, n’ont fina­le­ment pas bou­gé dans une sorte de rebon­dir sur place.

Je trouve que c’est très nar­ra­ti­ve­ment dif­fi­cile de par­ler d’un moment creux, d’un anti­cli­max. Par­ler de l’attente, c’est racon­ter une cer­taine forme de tor­peur. Je n’étais d’ailleurs pas tota­le­ment imper­méable à cette tor­peur qui planait.

Eurovillage est un huis clos dans un espace pourtant très vaste et ouvert. Si les barrières ne sont pas visibles, elles sont pourtant bien présentes dans les esprits des résidents.

Tout est ouvert, tout est pos­sible et, en même temps, rien n’est pos­sible. Entre­prendre quoi ? Ils sont dans l’attente per­ma­nente de pou­voir construire une vie meilleure.

Le mon­tage a été très long, car il fal­lait, pour racon­ter tout ça, orga­ni­ser leur récit. On a l’impression qu’il ne se passe rien, mais bien évi­dem­ment, il se passe beau­coup de choses hors champ, soit dans le pas­sé, soit dans le futur. Tout cela imprègne le rien. J’ai vou­lu ten­ter le pari de faire ren­trer le spec­ta­teur dans cette immo­bi­li­té-là, la rendre atti­rante et évi­ter qu’elle soit ennuyeuse.

Cette lenteur où désespérément rien ne se passe, la répétition insoutenable amène l’absence d’exister, comment l’avez-vous abordé ?

Je vou­lais mon­trer des gens dont la vie est tota­le­ment en stand-by, qui ne sont plus du tout maitres de leur des­tin alors qu’ils sont adultes, que la plu­part sont ins­truits, et qu’ils ont très envie de mettre des choses en place. Mais ils ne peuvent rien faire pen­dant une durée tota­le­ment indé­ter­mi­née. Cela peut être 3 mois comme des années. Je me suis deman­dé si on pou­vait se construire une iden­ti­té dans cet état là. La réponse est évi­dem­ment non. On peut tout juste créer des liens, car il y a des ami­tiés qui se forment, mais on ne peut pas se construire. Pour, moi, la thé­ma­tique prin­ci­pale du film est la néces­si­té d’avoir une place sur Terre pour se construire. Cela peut paraitre d’une énorme bana­li­té, mais je me suis ren­du compte là que tant que l’on n’a pas un endroit où on a le droit d’être, il est extrê­me­ment dif­fi­cile de se réa­li­ser. En effet, peut-on réel­le­ment s’identifier émotionnellement ?

C’est cela aus­si le but du ciné­ma par rap­port à des choses d’ordre plus jour­na­lis­tique. Celui de créer une connexion plus émo­tion­nelle. Nous avons beau­coup plus en com­mun avec eux que ce que l’on nous fait croire. Plu­sieurs fois après des pro­jec­tions, des gens m’ont dit qu’ils ne regar­de­raient plus les deman­deurs d’asile de la même façon. Rien que pour ça, je suis content, car c’était un des buts du film.

Ne connaissent-ils pas très vite le désespoir ?

Au niveau médi­cal, il y a des dépres­sions, des pro­blèmes de troubles du som­meil, c’est très cou­rant. Des gens qui ont des dépen­dances, qui ont du mal à les jugu­ler, à cause jus­te­ment de l’angoisse et du vide. Il y a eu de petits inci­dents. Je me suis ren­du compte en réa­li­sant ce docu­men­taire qu’il ne fal­lait pas espé­rer construire le film sur des moments par­ti­cu­liè­re­ment intenses et forts, mais que ce serait plu­tôt une accu­mu­la­tion de petits moments qui allaient construire l’émotion. Dans Euro­vil­lage, tout est ren­tré, tout se joue dans l’intériorité.

Tout au long du film, on voit le personnel social et psychologique faire des recommandations, aux demandeurs d’asile pour que leur demande soit acceptée, ce qu’il faut dire et ne pas dire, dévoiler ou cacher. Ce sont des procédures longues et pénibles à supporter, à la fois pour ceux qui les suivent et ceux qui les vivent. Quelles sont leurs chances de voir aboutir positivement leur demande ?

À l’époque où j’ai tour­né, il y avait envi­ron 330 à 440 des per­sonnes qui allaient pou­voir obte­naient un sta­tut soit de réfu­gié, soit une pro­tec­tion sub­si­diaire, c’est-à-dire un sta­tut limi­té dans le temps, jusqu’à 5 ans, et qui doit être renou­ve­lé. La situa­tion dans le pays d’origine est alors réexa­mi­née et si le CGRA estime que la situa­tion est main­te­nant plus cer­taine et sécu­ri­sée, les gens perdent leur sta­tut et doivent ren­trer au pays. Beau­coup d’Érythréens et de Syriens reçoivent une pro­tec­tion sub­si­diaire assez rapi­de­ment, mais elle devra être reconduite.

Au moment du tour­nage, il y avait donc à peu près une per­sonne sur trois qui avait rece­vait une réponse posi­tive. Aujourd’hui, ce taux a aug­men­té car la situa­tion en Syrie, ne per­met pas au CGRA de dire aux Syriens de ren­trer chez eux, presque tout le ter­ri­toire syrien étant plon­gé dans le chaos. Donc 1100 des Syriens qui arrivent reçoivent une pro­tec­tion sub­si­diaire. Sur les chiffres actuels, je ne suis pas spé­cia­liste mais on doit être pas loin des 660 de réponse posi­tive, dans le cadre très par­ti­cu­lier de cet afflux de réfu­giés syriens.

La population d’Herbeumont a‑t-elle accepté facilement ce Centre de demandeurs d’asile ?

Her­beu­mont est une petite com­mune. Il y a d’abord eu une levée de bou­cliers de la part de la popu­la­tion. Puis éco­no­mi­que­ment, cer­taines per­sonnes sont plu­tôt contentes et l’accueillent favo­ra­ble­ment. Le bou­lan­ger fait du pain pour 400 per­sonnes de plus, le phar­ma­cien, la petite épi­ce­rie, les méde­cins ont des retom­bées éco­no­miques posi­tives et cela a rame­né de l’emploi. N’ayons pas peur de le dire.

Pourquoi « Eurovillage » ?

C’est l’ancien nom du Centre de vacances. L’enseigne a été enle­vée bien évi­dem­ment, mais moi j’ai repris tout de suite ce nom pour le docu­men­taire, car c’est la porte d’accès pour l’Europe, c’est un village.

Maintenant que vous avez connu cela de près, qu’est-ce que vous répondez aux gens qui tiennent des propos populistes à l’égard desr éfugiés ? Vous avez une réponse à leur donner plus personnelle aujourd’hui ou pas ?

Je suis de plus en plus fâché sur les poli­ti­ciens qui ins­tru­men­ta­lisent clai­re­ment la ques­tion à des fins élec­to­ra­listes et créent des peurs, se basant sur la pré­ten­due opi­nion publique. Je trouve qu’il y a vrai­ment une res­pon­sa­bi­li­té poli­tique très forte. J’estime que les poli­ti­ciens devraient prendre leurs res­pon­sa­bi­li­tés et essayer de lut­ter contre les « on-dits » plu­tôt que de s’engouffrer dans la brèche et d’alimenter une peur tota­le­ment injus­ti­fiée. Les deman­deurs d’asile qui sont arri­vés ici sont des gens pri­vi­lé­giés éco­no­mi­que­ment, ce sont des gens qui ont les moyens de venir, ce sont des gens ins­truits, c’est une popu­la­tion qui a des choses à dire, qui à des choses à faire, de quoi a‑t-on peur en fait ?

Quel serait le dan­ger réel d’être un peu plus accueillant ? De faire sim­ple­ment ce que l’on est een evoir de faire sans dur­cir les choses ? Nous avons pour­tant signé la Conven­tion de Genève. Lors du conflit dans les Bal­kans, il y avait autant de demandes d’asile qu’aujourd’hui et cela ne posait pas de pro­blèmes. Pour­quoi aujourd’hui cela en pose-t-il ? Per­sonne ne ren­tre­ra au pays, il n’y a qu’une par­tie infime qui ren­tre­ra. On ne peut pas arrê­ter l’immigration, cela a tou­jours exis­té, les flux migra­toires ont tou­jours cir­cu­lé pour des rai­sons tout à fait compréhensibles.

Il fau­drait repar­ler de cela et s’il y a un vrai dan­ger pour la sta­bi­li­té éco­no­mique, cultu­relle, sécu­ri­taire de l’Europe, qu’on nous le dise dans le blanc des yeux. Sinon quel est le dan­ger concrè­te­ment ? Il existe des études scien­ti­fiques qui prouvent que cette immi­gra­tion n’est pas à craindre mais qu’au contraire, dans l’état démo­gra­phique actuel de l’Europe, elle est une richesse. De cela on parle très peu ou pas !

Y aura-t-il une suite à ce documentaire ou pas ?

J’aimerais bien. Mais ce tour­nage a été assez éprou­vant. Et très long à mon­ter jus­te­ment parce que c’est un docu­men­taire sur une période qui est dif­fi­cile au niveau nar­ra­tif. J’ai besoin un peu d’en sor­tir, de res­pi­rer. Cela été aus­si assez pesant, j’ai pas­sé deux ans de ma vie dans cette pro­blé­ma­tique délicate.

Si je devais pro­duire un film aujourd’hui, ce serait pour expli­quer et pour mon­trer qu’avoir une réponse posi­tive de demande d’asile, que pou­voir séjour­ner sur le ter­ri­toire belge, n’est qu’un début et non une fin. Quand ils ont une réponse posi­tive, ils peuvent res­ter quelques semaines au Centre en vue de trou­ver un loge­ment. Mais presque aucun ne par­vient à en trou­ver dans les temps impar­tis, car ils sont confron­tés à la méfiance et la dis­cri­mi­na­tion des pro­prié­taires qui les consi­dèrent encore comme des étran­gers. Et puis, com­ment trou­ver un tra­vail ? Cer­tains ne parlent pas fran­çais. Et ils n’ont pas eu le temps ou l’occasion, dans un Centre comme celui-là de ren­con­trer des gens qui étaient inté­grés dans le tra­vail et dans la vie sociale.

Je tour­ne­rais un film qui replonge dans le contexte actuel quand on est un jeune Syrien. J’en connais un, qui est deve­nu un ami, et qui est sor­ti du centre d’Herbeumont voi­ci déjà trois ans. Il était plein de dyna­misme, il a sui­vi des études de lit­té­ra­ture anglaise. Il n’existe évi­dem­ment aucune équi­va­lence de diplôme pos­sible, car il n’y a pas moyen de rece­voir le moindre papier offi­ciel venant de Syrie actuel­le­ment. C’est un jeune très intel­li­gent, très volon­taire, et pour­tant il ne se passe tou­jours pas grand-chose pour lui. Je vou­drais mon­trer la dif­fi­cul­té d’entreprendre quelque chose lorsqu’on est d’origine étran­gère. Par où com­men­cer ? Ce qu’on dit à leur encontre, des affir­ma­tions gra­tuites comme « ils pro­fitent du sys­tème » alors que la plu­part ne connaissent même pas le fonc­tion­ne­ment de la Sécu­ri­té sociale. Ils ont envie de tra­vailler voi­là tout. Une fois leur sta­tut en ordre de marche, et mal­gré la dif­fi­cul­té liée à la langue, ils ne mettent pas plus ou moins de temps à trou­ver un emploi que d’autres per­sonnes. C’est impor­tant de le rappeler.

Ce documentaire va-t-il circuler en dehors des salles de cinéma ?

Le but est de tra­vailler aus­si dans le réseau asso­cia­tif et sco­laire pour qu’il puisse ser­vir comme outil de dis­cus­sion. Je pense qu’il peut modes­te­ment chan­ger un peu le regard, être un des élé­ments dont on a besoin aujourd’hui pour lut­ter contre des fausses idées, la crainte et la peur qui s’installent.

Eurovillage
un documentaire de François Pirrot
Belgique, 2015, 72'

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