Entretien avec Leïla Shahid

Palestine Forever

Photo : Jean-François Rochez

Nous avons ren­con­tré Leï­la Sha­hid (Délé­guée géné­rale de Pales­tine auprès de l’Union euro­péenne de la Bel­gique et du Luxem­bourg), une femme intel­li­gente, pétillante d’humanité et de bon sens, une femme de 62 ans qui tient la forme !

Leïla, tes souvenirs d’enfance quels sont-ils, tes parents, le Liban…

Je n’aime pas vrai­ment par­ler de moi. Pen­dant long­temps, je pen­sais que la souf­france col­lec­tive des Pales­ti­niens pri­mait sur l’itinéraire per­son­nel, je ne suis pas la seule à sen­tir cela. Je pense que dans tous les peuples qui ont mené des luttes très longues, on a ten­dance à ne pas aimer per­son­na­li­ser. Mais avec le temps, j’ai com­pris que l’identification ne peut se faire s’il n’existe pas un aspect intime et personnel.

Je suis née dans une famille de Pales­ti­niens en exil depuis des géné­ra­tions. Je suis née au Liban tout comme mes deux sœurs, de parents tous deux nés en Pales­tine. Ma mère est de Jéru­sa­lem et mon père de Saint Jean‑d’Acre. Mon père a quit­té sa ville natale pour aller étu­dier au Liban chez les jésuites à l’âge de 10 ans. Ma mère était la fille d’un diri­geant poli­tique qui fut arrê­té et dépor­té par les Bri­tan­niques en 1936 et dont la famille a été dépor­tée au Liban. Mes parents se sont ren­con­trés à l’Université amé­ri­caine de Bey­routh, et ils sont reve­nus en Pales­tine pour se marier à Jéru­sa­lem en 1944. Je suis née en 1949, un an après la Nak­ba (al-Nak­ba) dans une famille qui venait de perdre sa patrie, la bles­sure était très récente, la dou­leur aus­si, sur­tout pour ma mère, car mon père était pro­fes­seur de méde­cine, très pris par son tra­vail et se consa­crait à ses pas­sions et pas­sait au-delà de la frus­tra­tion d’avoir per­du un pays en fai­sant de la science, sa nou­velle patrie. Ma mère était une femme de sa géné­ra­tion, qui ne tra­vaillait pas, et son arra­che­ment à la Pales­tine était encore très dou­lou­reux lorsque je suis née. Mais elle l’a com­blé en tra­vaillant pour les réfu­giés au Liban.

Ma petite enfance et mon ado­les­cence, je les ai pas­sées au Liban et j’ai gar­dé du Bey­routh de l’époque un immense amour. Mon atta­che­ment au mili­tan­tisme, à la culture et au plu­ra­lisme vient de là. C’était bien avant l’exacerbation confes­sion­nelle qui a mené à la guerre civile en 1975.

Ensuite, j’ai sui­vi ma licence à l’Université amé­ri­caine en anthro­po­lo­gie et même com­men­cé un tra­vail de doc­to­rat sur « l’Intifada » des camps pales­ti­niens, je sen­tais qu’il fal­lait que je l’inscrive dans le temps his­to­rique. J’avais une hypo­thèse d’ordre vir­tuel qui était que cette expé­rience ne pou­vait qu’aboutir à un affron­te­ment avec les forces poli­tiques liba­naises qui n’étaient pas de notre bord, ils étaient la droite conser­va­trice et en par­ti­cu­lier celle qui est deve­nue l’alliée des Israé­liens, ça veut dire les forces liba­naises et les pha­lan­gistes. Mais moi lorsque j’ai ins­crit cette thèse en 1972, j’étais à mille lieues de pen­ser qu’elle allait se réa­li­ser… je disais que la droite liba­naise pro-israé­lienne, anti-pales­ti­nienne ne pour­rait pas accep­ter cette alliance objec­tive entre la gauche liba­naise et les Pales­ti­niens, je n’imaginais pas que cela mène­rait à des mas­sacres comme Tel el Zaa­tar et Sabra et Cha­ti­la. J’étais hor­ri­fiée que ma thèse uni­ver­si­taire devienne une réa­li­té, et j’ai fait un total rejet de la posi­tion de l’observateur, du cher­cheur. Je consi­dé­rais que je ne pou­vais pas res­ter dans le sta­tut d’universitaire et j’ai donc recom­men­cé à mili­ter avec Ezze­din Kalak, notre repré­sen­tant à Paris, assas­si­né mal­heu­reu­se­ment en 1978 à Paris.

Tu as rencontré Yasser Arafat ?

J’ai ren­con­tré Ara­fat très tôt, en 1968, je fai­sais par­tie de la jeu­nesse de son Mou­ve­ment Fatah qui était un mou­ve­ment vrai­ment démo­cra­tique et où la proxi­mi­té des diri­geants et des cadres était immense. Je pense que c’était aus­si vrai pour le Front Popu­laire et le Front Démo­cra­tique, il y avait une telle joie, un tel bon­heur de se retrou­ver que les diri­geants avaient besoin d’être proches de leurs cadres poli­tiques et inver­se­ment les cadres poli­tiques avaient un accès extra­or­di­nai­re­ment ouvert à l’égard de leurs diri­geants. C’était la nais­sance d’une révo­lu­tion, un moment magique, de ras­sem­ble­ment, de créa­ti­vi­té, très riche, de proxi­mi­té extra­or­di­naire. Je dirais même d’affection fra­ter­nelle. On sen­tait comme une étin­celle, une renais­sance. J’ai 62 ans, mais je me rap­pelle encore les années où on ne pou­vait accé­der aux camps de réfu­giés, l’écrasement, l’atmosphère humi­liante et humi­liée de la popu­la­tion pales­ti­nienne. Certes, on n’avait même pas libé­ré la Pales­tine mais on avait lan­cé une révolte contre l’humiliation, à l’intérieur du camp, dans cet espace fic­tif d’une patrie. Moi j’appelle les camps, la Pales­tine en exil, la Pales­tine trans­por­tée dans la valise. Tout regrou­pe­ment de plus de quatre per­sonnes était consi­dé­ré comme une cel­lule poli­tique et inter­dit. Les camps étaient gérés par l’armée liba­naise. Les gens ont appe­lé ce mou­ve­ment de sou­lè­ve­ment paci­fique dans le camp, Mou­ve­ment non violent « Inti­fa­da », le peuple qui se relève, se sou­lève, s’autogère. Ara­fat était par­ti­cu­liè­re­ment, et c’est son tem­pé­ra­ment cha­leu­reux, quelqu’un qui recher­chait le contact avec les jeunes et avec les femmes. Il a beau­coup encou­ra­gé les femmes à mili­ter dans ces années-là, et c’est res­té le cas pen­dant toute la période jusqu’en 1982. Comme il me connais­sait bien, en tant que mili­tante au Liban il m’a choi­sie comme pre­mière femme ambas­sa­deur en 1989. Aujourd’hui les rela­tions sont beau­coup plus for­melles entre la direc­tion pales­ti­nienne et les cadres pales­ti­niens car aujourd’hui c’est une auto­ri­té offi­cielle, ins­tal­lée, à l’époque c’était un mou­ve­ment révo­lu­tion­naire qui se vou­lait non-hié­rar­chi­sé, non ins­ti­tu­tion­na­li­sé qui rele­vait plus d’un mou­ve­ment de libé­ra­tion que d’une auto­ri­té. Je pense qu’on a per­du cette proxi­mi­té entre la direc­tion et les cadres, c’est dom­mage parce que je pense qu’elle est néces­saire mais la Pales­tine a cela de très par­ti­cu­lier c’est qu’elle doit assu­mer paral­lè­le­ment les fonc­tions d’un mou­ve­ment de libé­ra­tion natio­nale et d’une auto­ri­té gou­ver­ne­men­tale qui n’est pas encore un État. D’où une cer­taine complexité.

Cela c’est le côté politique de la femme engagée, j’aimerais plus t’emmener vers le pan culturel, savoir quelles sont tes passions ?

Mes deux meilleurs sou­ve­nirs dans ma car­rière poli­tique, c’est les deux sai­sons cultu­relles que j’ai orga­ni­sées à Paris et à Bruxelles.

Je crois que j’ai été très jeune atti­ré par la dimen­sion cultu­relle de la vie, et par toutes les formes d’expression artis­tiques. Je pense que ce n’est pas étran­ger au fait que j’ai gran­di dans un pays où l’expression cultu­relle était très riche, pro­ba­ble­ment aus­si du fait de la diver­si­té de la socié­té liba­naise, la diver­si­té des langues. Bey­routh était une ville sans régime mili­taire, mais aus­si sans état cen­tra­li­sé, où tu pou­vais créer en arabe, en fran­çais, en anglais. Il y avait une liber­té d’expression sur le plan poli­tique et médiatique.

Encore étu­diante, je suis deve­nue la rédac­trice en chef du jour­nal de l’université « Out­look » qui signi­fie « vision ». J’aimais beau­coup les enquêtes de ter­rain sur les réa­li­tés sociale et poli­tique, ça m’a per­mis d’ailleurs de voir le Liban d’un œil plus objec­tif que de mon simple sta­tut de citoyenne. Et puis notre com­bat de Pales­ti­niens est avant tout une renais­sance iden­ti­taire dont la pre­mière expres­sion est bien sûr culturelle.

À Bey­routh à l’époque, le théâtre était à l’avant-garde du théâtre du monde arabe, la musique, les mai­sons d’édition, la plu­part des écri­vains du monde arabe étaient publiés au Liban et je pense que j’ai été influen­cée par la richesse de la scène cultu­relle liba­naise et cela ne m’a jamais quit­té, ça cor­res­pon­dait beau­coup à mon tem­pé­ra­ment. J’ai tou­jours pen­sé que j’étais plus inté­res­sée par la dimen­sion cultu­relle de la poli­tique que par la poli­tique poli­ti­cienne, elle ne m’intéresse pas. Per­son­nel­le­ment, je trouve que le PAC rem­plit une fonc­tion extra­or­di­naire de culture popu­laire ins­crite aus­si dans un mou­ve­ment poli­tique. Aujourd’hui, je dirais qu’il fau­drait un PAC fran­çais. Je retrouve cet esprit au fes­ti­val d’Avignon, que je fré­quente beau­coup. Je retrouve cet esprit, d’une culture popu­laire ouverte à tous, je suis une très grande amie d’un homme que j’adore, qui s’appelle Jack Ralite. C’est aus­si l’ami d’Antoine Vitez, d’Aragon, il est com­mu­niste, fran­çais et aujourd’hui séna­teur, il a été maire de la ville d’Aubervilliers. C’est lui qui a créé les Assises de la Culture en France, un lieu de réflexion et de pro­pul­sion d’idées sur la ques­tion « com­ment la culture peut deve­nir ouverte à tous, ne reste pas uni­que­ment dans le champ de l’élite pari­sienne ». Aujourd’hui, la culture est deve­nue une indus­trie, une indus­trie cultu­relle et elle répond aux lois du mar­ché. Les lois du mar­ché sont en train de tuer la culture. Il faut dans les mou­ve­ments poli­tiques dans les mou­ve­ments citoyens, une réflexion volon­taire de quelle est la place de la culture dans la socié­té, dans la cité.

Parle-moi du film « Leïla Shahid Palestine Forever »…

Je ne l’aime pas beau­coup à vrai dire. Je n’aime pas beau­coup ce qui est trop per­son­na­li­sé. J’ai été ame­née à ce que l’on fasse ce film-docu­men­taire sur moi car Michèle Col­le­ry, la réa­li­sa­trice avait lu le livre de ma mère et en était tom­bée amou­reuse. C’est comme cela qu’elle m’a convain­cue. Ma mère est décé­dée en 2008, c’est quelqu’un à qui j’ai été très atta­ché. On se res­semble phy­si­que­ment beau­coup, on a été très proches et très com­plices. Elle a très bien vécu sa vie, elle est morte à 88 ans, on ne peut pas espé­rer mieux, mais elle a eu la brillante idée, la capa­ci­té, la force, l’inspiration d’écrire à 80 ans, un très beau livre qui s’appelle « Sou­ve­nirs de Jéru­sa­lem ». Tout ce qu’elle nous avait racon­té lorsque nous étions enfants, elle l’a écrit en anglais. Ensuite il a été tra­duit en fran­çais, en hébreux, en arabe. Comme Mah­moud Dar­wish qui l’aimait beau­coup a dit : « ce qu’elle veut faire pas­ser, c’est la mémoire du lieu et c’est Jéru­sa­lem qui n’existe plus, qui était la Jéru­sa­lem cos­mo­po­lite, mul­ti­cul­tu­relle, mul­ti­con­fes­sion­nelle, où son grand-père était maire et où il y avait des élus juifs, musul­mans et chré­tiens dans sa municipalité. »

Mal­heu­reu­se­ment, pour des rai­sons de pro­duc­tion, Arte a chan­gé le scé­na­rio du film, il ne repré­sente pas ce que la réa­li­sa­trice vou­lait faire, ni ce que moi je vou­lais qu’il soit. C’est un film sur ma per­sonne plus que sur ma mère. Mais je ne déses­père pas qu’elle refasse un jour son propre mon­tage. Lorsqu’elle l’a pré­sen­té, en avant-pre­mière à Paris elle a dit : « ça c’est le film d’Arte et moi je vais refaire mon film lorsque j’aurai assez d’argent ». Et j’espère qu’elle le fera.

Qu’est-ce qu’un bon et vrai moment de détente pour toi ?

Je vais te dire, le seul vrai moment de détente, c’est lorsque je me rends dans un musée ou une gale­rie, ça veut dire que je dois me plon­ger dans un autre monde. Je vais me mettre au soleil sur un tran­sat ma tête conti­nue à fonc­tion­ner tan­dis que lorsque je suis dans le monde de la fic­tion que crée un livre, une expo­si­tion, un musée, une créa­tion artis­tique, une ins­tal­la­tion : j’ai tel­le­ment envie de ren­trer dedans que je sors de ma peau et cela ce sont les plus belles vacances, j’oublie la Pales­tine et ma fonc­tion, les Pales­ti­niens et leur tra­gé­die. J’essaie de choi­sir une expo­si­tion à visi­ter par semaine et je m’y rends le same­di avec mon mari. C’est mon Sha­bat à moi ! Je pense que le fait que je sois mariée à un roman­cier et cri­tique lit­té­raire qui a été long­temps un acti­viste cultu­rel dans son pays montre aus­si la place de la culture dans ma vie.

Il y a un auteur, un écrivain que tu apprécies particulièrement ?

Je lis beau­coup, des essais et des romans mais aus­si énor­mé­ment de dos­siers et rap­ports rela­tifs à mon tra­vail concer­nant la Pales­tine. Je ne lis que du roman, je ne suis pas por­té sur la poé­sie. Je trouve que le roman me fait entrer dans un monde et puis j’ai tou­jours cette atti­rance pour l’anthropologie qui ne me quitte pas, je trouve qu’aujourd’hui la lit­té­ra­ture est une manière extra­or­di­naire de connaître d’autres cultures. Lorsque je peux, je laisse du temps pour les romans, j’aime aus­si les nou­velles… mais c’est plus une tra­di­tion de ma géné­ra­tion que de celles des jeunes. J’ai besoin de lire avant de dor­mir. Je peux lire plu­sieurs livres en même temps, et dans des langues dif­fé­rentes : en arabe, en fran­çais, en anglais. La lit­té­ra­ture a une fonc­tion très impor­tante dans ma vie et c’est pro­ba­ble­ment pour cela que je suis mariée depuis 33 ans à un roman­cier maro­cain qui s’appelle Moha­med Berrada.

Je ne dirais pas quels sont mes écri­vains pré­fé­rés, mais deux amis écri­vains ont été une lumière dans ma vie et m’ont beau­coup influen­cé : Jean Genet et Mah­moud Darwish.

Côté musique tu es plutôt musique classique ?

J’aime beau­coup la musique clas­sique parce qu’elle me donne un baume et je peux pas­ser une jour­née entière à l’écouter, mais j’adore les musiques turques, ira­niennes… et toute la tra­di­tion mys­tique. Je peux autant plon­ger dans les musiques tra­di­tion­nelles des cultures d’Amérique latine que dans les musiques mys­tiques de Tur­quie et d’Iran, que de Mozart ou Bach. J’aime la diver­si­té et je suis très rebelle à la néces­si­té de n’aimer qu’une forme de culture, qu’une langue.

Les musiques actuelles telles que le slam, le rap, qu’en penses-tu ?

Le rap j’adore, parce que le rap comme le slam sont très ins­crits dans les réa­li­tés cultu­relles, poli­tiques, citoyennes. Nous avons des groupes comme Dan, un groupe pales­ti­nien d’Israël ou Gaza Under­ground qui sont des rap­peurs de très bon niveau et connus dans les fes­ti­vals inter­na­tio­naux. Ces cou­rants musi­caux repré­sentent à mes yeux une expres­sion artis­tique d’une réa­li­té sociale et poli­tique par­ti­cu­lière. Cela reflète une phase de l’évolution socio­lo­gique de la moder­ni­té. C’est avec le rap qu’on a ouvert la sai­son Masa­rat aux Halles de Schaerbeek.

Quel qualificatif t’inspire le mot « paix » ?

Avant tout « vivre ensemble », pour moi c’est ana­chro­nique de conti­nuer à accep­ter la fata­li­té de la guerre, il n’y a pas de fata­li­té de la guerre, c’est un choix tout comme la paix. Vous avez vu les assas­si­nats de Julia­no Mer-Kha­mis et de Vit­to­rio Arri­go­ni. Ils ont payé de leur vie, le choix de défendre le droit des Pales­ti­niens à l’indépendance. Pour moi la paix c’est la coexis­tence, c’est le vivre ensemble. C’est pour cela que je suis en poli­tique, parce qu’on peut sou­hai­ter tout le bien du monde, mais si ce n’est pas tra­duit sur le plan poli­tique cela n’a aucun effet.

Et derrière la vie, tu mettrais quel qualificatif ?

Je dirais la « nature », nous sommes au prin­temps, nous somme assis sous les arbres qui viennent de fleu­rir, la vie devient plus belle avec le prin­temps, le soleil, les fleurs et les arbres. Per­son­nel­le­ment je suis très sen­sible à l’effet du soleil et de la nature, pour moi c’est une règle natu­relle du monde la vie, elle renaît après l’hiver alors qu’on a l’impression que tout est mort, il n’y a plus de feuilles aux arbres, plus de fleurs autour de nous et tout renaît lorsque le soleil revient au prin­temps. Pour moi la vie est asso­ciée à la nature et elle est incontournable.

Derrière la mort ?

La guerre bien sûr c’est la mort et je dirais que la fonc­tion de la mort selon moi c’est de don­ner un sens à la vie, défendre la vie. J’ai phy­si­que­ment le sen­ti­ment que la guerre est contre nature, qu’elle n’est pas une fata­li­té mais bien un choix de cer­tains, qui ont un pou­voir mili­taire, finan­cier, éco­no­mique. C’est pour cela que je suis tel­le­ment posi­tive sur les révo­lu­tions arabes actuelles. Pour la pre­mière fois depuis au moins cin­quante ans on voit les citoyens du monde arabe s’approprier le champ poli­tique. Eux, les citoyens, pas les par­tis, ce sont les citoyens en Égypte, en Tuni­sie qui ont rani­mé la socié­té civile arabe de demain.

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