Aujourd’hui, cet auteur-compositeur-interprète compte à son palmarès pas moins de huit albums. Sa carrière est devenue internationale, depuis la sortie de son troisième album « Birthmarks » qui lui a fait prendre son envol. Ponctués de mélanges rock-arty, électro et classique, il propose un chant rauque qui se perd à chaque fois dans le tourment des abysses. Ses compositions sont émotion, luxe, calme et volupté ! En effet, sa musique est vaporeuse, subtile, suggestive, des tas d’images s’échappent de son univers musical atypique. Les instrumentations sont magistrales, pensées, mesurées. Le lyrisme fait partie intégrante de la musique d’Ozark Henry. Il voue un véritable culte à Joy Division. Et aussi à William Burroughs à qui il a d’ailleurs emprunté le personnage d’Henry. En effet, afin de trouver un nom de groupe qui puisse ressembler à un nom d’écrivain, il s’est servi des livres de Burroughs et du personnage récurent « Henry », une sorte de spectre qui traverse tous les récits de ce dernier et qui symbolise l’héroïne. Parallèlement à sa quête d’un nom, il est aussi tombé sur un vieux bouquin de photos qui mettait en exergue une chaîne de montagnes américaine « Ozark ». Si bien que l’association des deux mots s’est faite naturellement et Ozark Henry a donc pris naissance sur ces bases-là !
Ozark Henry a une idée bien précise de la Flandre et de ce que l’on en pense à l’extérieur. Elle n’est pas ce territoire hostile au progrès, tel que Brel le décrivait, tel qu’on persiste à le caricaturer en Wallonie. Courtrai se trouve à quelques kilomètres de Lille. Le dialecte local emprunte d’ailleurs des mots aux deux langues. On peut en quelques heures changer totalement de culture, de coutume, en allant aussi bien vers l’est que vers l’ouest, le sud ou le nord. La Flandre et la Wallonie sont complémentaires et non opposées. En réalité, d’où qu’elles viennent, toutes les formes de musique finissent par transiter par la Belgique, il n’y a aucune raison de se sentir isolés, perdus dans un endroit où il ne se passe jamais rien. Les influences musicales et culturelles d’Ozark Henry se trouvent autant parmi les poètes néerlandais que chez Oscar Wilde, Gainsbourg ou encore Tim Buckley, Beck ou Woody Allen.
EN MODE SYMPHONIQUE
Insaisissable, imprévisible il a voulu tout naturellement se démarquer par rapport à ses habitudes musicales. Comment ? En se lançant une sorte de défi, de dépassement de lui-même. Se produire sur scène entouré d’un orchestre symphonique. En mars de cette année, son rêve s’est concrétisé. C’est donc l’Orchestre National de Belgique (ONB) qui a accompagné l’artiste sur scène dans l’interprétation d’une petite vingtaine de titres emblématiques. Pour Ozark, l’orchestre est l’instrument le plus riche qui puisse exister. Il affectionne tout particulièrement la carte de visite de l’identité belge que véhicule l’ONB. Il reconnaît volontiers que celle-ci l’a beaucoup aidé à se faire connaître, reconnaître, respecter et apprécier au-delà du plat pays qui est le sien.
Ozark Henry a donc présenté « Paramount » dans une salle comble, sa musique, ses chansons ont été complètement revisitées. Timbre de voix contemporain, harmonies, tout a été pensé pour faire vivre au spectateur un moment magique. Il a interprété un album mettant à la fois en perspective son passé, son présent et son futur. Curiosité, imagination, incertitudes étaient le fil conducteur, le rôle de composition de l’artiste durant ce concert. Il a offert à son public un voyage musical dans la lumière et l’obscurité, l’acoustique et l’électronique. Il a notamment interprété le légendaire « We can be heroes » de David Bowie.
Ozark Henry aime l’éclectisme. Probablement un héritage de son répertoire musical qui n’est pas tourné uniquement vers la musique classique, mais qui s’ouvre également au monde du jazz, du rock, de l’électro, du trip hop. Ozark est passionné par les aspects musicaux qui peuvent lui permettre de mettre en situation son histoire familiale, sa trajectoire de vie. L’émotion qu’il dégage est d’ordre physique. On perçoit qu’il est soucieux, attentif au bien-être du spectateur, de son public afin qu’il profite au maximum de sa musique.
Ozark Henry a signé la bande sonore du long métrage du Belge Stephan Streker « Le monde nous appartient ». En février 2014, il a d’ailleurs reçu le Magritte de la musique de film la plus originale. Il a également obtenu le disque de platine pour l’album « The Soft Machine » et un disque d’or pour son second album, « This Last Warm Solitude ». Enfin, il a décroché son cinquième Zamu Award dans la catégorie « Meilleur Artiste Pop Rock ».