Au coin d’une plaine de jeux, quelques cartons et mousses ont servi ou servent d’abri d’une nuit. En passant devant on n’y prête presque pas attention, on ne se rend pas compte de ce qu’elle signifie.
Au Mont des Arts, une construction de chantier sert d’abri. Un « Enjoy Brussels » graphé raisonne bien étrangement avec la situation.
Andrei a pris des cours pour apprendre le français et le néerlandais et voudrait pouvoir continuer à en prendre, mais c’est trop cher. Parfois, on se demande si on doit aborder telle personne. Est-elle sans-abri ? En soirée c’est un sac en plastique ou une valise de trop qui nous met la puce à l’oreille.
On rencontre Yacine en fin de soirée. Il s’exprime de manière posée et élégante. Il nous parle de sa famille. On oublie souvent que les sans-abris ont eu une autre vie avant, qu’ils ou elles ont travaillé.
C’est Saïd qui nous a abordé. Propre sur lui et sans bagages, on ne se serait jamais douté qu’il est sans-abri. Le passage entre une vie « casée » et le sans-abrisme est rapide. Un coup dur, on n’ose pas demander de l’aide, et on se retrouve dehors. La famille n’est pas toujours au courant. Ça peut durer quelques jours ou des années.
Ce buisson sert d’abri. Il y a une petite porte pour y entrer et une valise sert d’armoire. En ville, peu d’espaces sont laissés aux sans-abris pour établir un logement de fortune. Ils doivent souvent se soustraire au regard et se replier dans les interstices.
En 2011 un arbre a été planté par le Collectif des morts de la rue à proximité de la gare Centrale, monument vivant à la mémoire des sans-abris décédés. Pour rappel, 72 personnes sont mortes dans la rue en 2016. La crise du logement est donc meurtrière.
Menée par différentes associations travaillant dans le sans-abrisme, la campagne « 400 Toits » vise à faire construire 400 logements à Bruxelles d’ici 2020 (chiffre correspondant aux 400 personnes vivant dans la rue en 2014).
Info : www.400toits-daken.com