Après 5 ans passés en Europe, le Ballon blanc (Vida Dena) se pose à nouveau en Iran, son pays natal. Désireuse de réaliser un film sur son pays, elle se sent pourtant prise dans des vents contraires. « Pourquoi veux-tu montrer aux étrangers qu’on donne des pots-de-vin ? ». Le Ballon blanc ferrait-il fausse route ? Surprise, elle se rend compte que ses amis ne soutiennent et ne veulent pas participer à son projet. Ayan, la plus réticente, lui reproche son exil et sa vision très stéréotypée d’un pays qui l’a vu grandir. Ayan et le Ballon blanc devient alors bien plus qu’un documentaire, il est le dépositaire des joies mais aussi des désillusions accumulées. Le ballon, perdu ou retrouvé à la lisière de deux pays, tel Les Désorientés d’Amin Maalouf, se console de son passé mais c’est de la disparition de l’avenir dont il ne se remet pas. « Mais pourquoi ai-je fait un truc pareil ? ». Vida Dena est une jeune artiste iranienne pleine de talent et son documentaire est à l’image ou plus exactement l’identité de sa réalisatrice. Ce qui fait qu’elle est elle, et pas une autre, une femme passionnante !
Matilda DelierAyan et le Ballon blanc
Un docu-fiction de Vida Dena
Kask, 2015