Paul Ariès, l’objecteur de croissance a écrit un essai convaincant sur le rôle central des milieux populaires en regard de la crise écologique. C’est des gens ordinaires, en mobilisant les valeurs de la « common decency » mise en exergue par George Orwell, que viendront des modes de production et de consommation alternatifs « aux riches qui détruisent la planète » selon la formule de Hervé Kempft. Les classes populaires ont, par exemple, un bien meilleur bilan carbone que les classes aisées ou que les classes moyennes qui revendiquent une éthique environnementale. Il faut considérer, et le livre de Paul Ariès regorge d’exemples emblématiques, que les milieux des gens ordinaires ont à jouer un rôle central dans la transition écologique, dans les pays développés comme dans les pays du Sud. Le rédacteur en chef du mensuel « Les Zindigné(e)s » offre une superbe réhabilitation des « gens de peu », trop rapidement confinés dans une catégorie frontiste de conservateurs racistes, au travers d’une critique puissante des sciences sociales, de la littérature ou du cinéma qui entendent parfois enfermer le peuple dans une configuration du « petit blanc réactionnaire et xénophobe ».
Jean CornilÉcologie et cultures populaires
Les modes de vie populaires au secours de la planète
Paul Ariès
Utopia, 2015