Ce film, qui sert de support à nombre de débats, est un coup de poing dans l’ambiance du temps qui, pour caricaturer un peu, fait payer par les peuples les profits astronomiques des marchés financiers. On sort après la vision du documentaire de Charles Ferguson encore plus révolté qu’avant. Tous les responsables, banquiers, traders, politiques, professeurs d’économie, des crises financières sont toujours debout. Sans aucune inculpation. Sans le moindre remord. Sans un début d’esprit critique. Bien au contraire. Ils assument, engrangent encore plus de faramineuses indemnités, continuent à professer dans les universités, voire conseillent la Maison Blanche.
« Inside Job » démonte le système, pointe les responsabilités, dévoile les mécanismes, met à jour la suffisance d’un pseudo-savoir, l’économie libérale, enseignée comme une science exacte. Rien n’a été mis en œuvre pour corriger cette logique infernale malgré tous les discours, du G20 à la Commission européenne. L’économie, comme la sociologie, est un sport de combat. Puissent ces images et ces entretiens, d’un cynisme absolu, déciller les yeux de tous ceux qui croient encore que la rationalité et la générosité imprègnent, même légèrement, les « élites mondialisées ». À défaut de venir des gouvernements, le refus vient et viendra du seul lieu qui reste pour crier son désespoir et sa résistance : la rue.
07-03-2012 / Popcorn
Inside Job
Charles H. Fergusson