Cofondateur du site Le Comptoir, Kévin Boucaud-Victoire, 28 ans, est journaliste. Il se place sous le patronage de penseurs comme George Orwell, Marcel Mauss ou Jean-Claude Michéa. Dans son essai La guerre des gauches, Kévin Boucaud-Victoire retrace l’épopée des gauches françaises qui nous aide à comprendre d’où vient la gauche, ce qu’elle prétend devenir et, surtout, qui elle ambitionne de représenter. Il évoque ainsi l’apparition après la Révolution française de la gauche libérale, la gauche jacobine et la gauche socialiste, qui se sont tour à tour combattues puis alliées au cours de leur histoire, se sont réactivées dans chacun de ces trois mouvements, sans pour autant former des groupes homogènes. La gauche libérale croit au Progrès et à la régulation de la société par le droit. La gauche jacobine croit plutôt à la République une et indivisible, incarnée par la puissance de l’État, mais elle ne remet jamais en question le capitalisme. Enfin, le socialisme entend, lui, en finir avec le capitalisme. Très divers — il faudrait plutôt parler de « socialismes » au pluriel — ce mouvement peut se subdiviser en trois branches : le réformisme, le collectivisme et le libertarisme. Son objectif est de faire advenir une communauté d’hommes libres et matériellement égaux. Mais au-delà de l’aspect historique, le journaliste essaie de dresser les liens qui unissent les gauches d’hier et leurs héritières. Et pour lui, cette filiation ne se traduit pas dans des partis, mais dans l’émergence des trois mouvements que sont En Marche, le Printemps Républicain et Nuit debout. Un exercice de clarification qui permet à chacun de se situer et de faire le tri entre les alliances possibles, souhaitables et celles qui semblent complètement exclues.
La guerre des gauches
Kévin Boucaud-Victoire
Le Cerf, 2017