Paru pour la première fois en 1848, Le Manifeste du parti communiste a eu le retentissement sur l’histoire que l’on connaît (participant tout de même à quelques révolutions d’envergure). Cette publication prend place à un moment où la pensée marxiste opère un retour en force dans le champ intellectuel après une période de bannissement, « fin des idéologies » oblige. Publiée par l’éditeur bruxellois Aden, cette version du Manifeste reprend le texte original enrichi des préfaces successives écrites par ses auteurs, Marx et Engels. Celles-ci témoignent de l’évolution du mouvement ouvrier à la fin du 19e siècle. Des notes (celles de Engels comme celle de divers commentateurs) viennent ajouter à la compréhension et la contextualisation du document politique. Il est illustré de belles et nombreuses gravures expressionnistes du belge Frans Masereel.
Ce texte d’une centaine de pages résume la pensée marxiste et donne à lire une version de combat du socialisme. Il rend centrale la lutte des classes comme moteur de l’histoire alors que se développe la révolution industrielle et une féroce exploitation des travailleurs. Il insiste sur un internationalisme de la lutte à une époque de durcissement des nationalismes. Et il appelle au remplacement de la société bourgeoise où les prolétaires sont soumis à la classe par une société communiste. Dans celle-ci, la propriété bourgeoise (privée) serait abolie, l’égalité entre tous les hommes (et femmes) établie, l’impôt progressif mis en place, l’héritage serait supprimé, les moyens de transport et le secteur bancaire nationalisé, l’éducation publique rendue gratuite pour tous et le travail des enfants abolis.
À lire ou relire dans cette édition agréable pour ceux qui veulent se targuer de connaître l’histoire de la gauche et s’apercevoir des permanences du système capitaliste
Aurélien BerthierLe manifeste du parti communiste
Karl Marx et Friedrich Engels
Illustration par Frans Masreel
Aden, 2011 (Rééd. 1848)