L’élection de Donald Trump a longtemps tenu du canular et l’on s’était convaincu que ça ne pouvait pas arriver : un « démagogue inculte et cousu d’or, nationaliste, raciste, sexiste, islamophobe et incroyablement vulgaire » ne serait pas président des États-Unis. Et puis : si.
On a ensuite tenté de vaguement se rassurer : l’establishment allait tenir les rênes fermement. Et puis : non.
Daniel Tanuro après avoir brossé un portrait de l’homme en bluffeur-tricheur-menteur-voleur revient sur les interprétations de l’évènement : une élection démocratique ? Un accident malheureux ? La révolte de la classe ouvrière ? Et bien : non.
Il faut donc voir Trump pour ce qu’il est, la chair d’une nouvelle ère du capital, celle de la prédation sans limites, du chaos écologique et, dans un monde de crises sans fin, de l’État fort, le tout sous hégémonie étasunienne, of course. Daniel Tanuro montre — et c’est passionnant — le caractère inédit du régime trumpiste, en le pesant à l’aune du bonapartisme, du fascisme, de la ploutocratie…
La lutte est pourtant possible, nous dit-il, même si elle s’annonce rude.
Jean-François PontegnieLe Moment Trump
Une nouvelle phase du capitalisme mondial
Daniel Tanuro (Illustration par Bruno)
Demopolis, 2018