Le passager clandestin

Marcel Mariën

À décou­vrir abso­lu­ment au Musée de la Pho­to­gra­phie de Char­le­roi, une expo­si­tion consa­crée à Mar­cel Mariën, un sur­réa­liste belge décé­dé en 1993. Loin de se vou­loir rétros­pec­tive, l’exposition du Musée de la Pho­to­gra­phie aborde les diverses pra­tiques de Mar­cel Mariën, fai­sant la part belle aux pho­to­gra­phies dont les plus anciennes sont demeu­rées long­temps incon­nues. Tout a com­men­cé en 1937 lorsqu’il bri­sa ses lunettes, il en ras­sem­bla alors les branches autour d’un seul verre créant L’introuvable, l’une de ses œuvres les plus connues. Mariën déve­lop­pa dès ses pre­miers contacts avec René Magritte et le groupe sur­réa­liste de Bruxelles une acti­vi­té tour à tour d’éditeur, de pho­to­graphe, d’assemblagiste, de poète, de cinéaste et de col­la­giste, refu­sant déli­bé­ré­ment de pri­vi­lé­gier une dis­ci­pline ou un maté­riau, seul comp­tant pour lui l’efficacité du pro­pos, hors de toute pré­oc­cu­pa­tion esthé­tique, de toute conces­sion for­melle. En 1959, avec des moyens limi­tés et le concours de béné­voles, Mariën réa­lise le seul film belge sur­réa­liste « L’Imitation du ciné­ma », qui sera cen­su­ré en Bel­gique et inter­dit en France. Pro­vo­ca­trices, éro­tiques ou por­no­gra­phiques, ses pho­tos sont très osées. On y voit notam­ment des pho­to­gra­phies de corps nus de femmes cou­vertes de textes enga­gés, les Femen avant l’heure ! Anti­clé­ri­cal, il n’hésite pas à mal­me­ner la morale, sans aucun arti­fice ni détour.

Sabine Beaucamp

Le passager clandestin
Marcel Mariën
Exposition visible jusqu’au 19 janvier 2014
Musée de la Photographie de Charleroi (Mont-sur-Marchienne)