Le silence ne sera qu’un souvenir

Laurence Vilaine

Le titre de ce pre­mier roman de Lau­rence Vilaine donne la mesure de la poé­sie dont est empreint ce texte. Une jolie plume pour nous conter, à tra­vers le temps, l’histoire, faite de dou­leurs, d’un groupe roms, ins­tal­lé sur une rive du Danube en Slo­va­quie. L’histoire d’un groupe et l’histoire d’une famille dont le nar­ra­teur, d’outre-tombe, nous conte le secret (je suis obli­gée de le taire…) d’un enfant blond par­mi les Roms sur fond de l’histoire du 20e siècle : le régime nazi, le rideau de fer jusqu’à aujourd’hui. Les bri­mades, l’exclusion, l’intégration… autant de sujets que traite ce texte. L’humiliation, les viols, les rafles, la sté­ri­li­sa­tion for­cée se dévoilent au long du récit en lais­sant appa­raître la conti­nui­té de l’exclusion.

Pour­tant, le « cœur sen­sible s’abstenir » n’est pas de mise ici. L’horreur de l’histoire se fon­dant dans les joies quo­ti­diennes, les ren­contres, laissent une douce musique – mélan­co­lique, comme une musique tsi­gane ? – jaillir et la der­nière page tour­née, il vous fau­dra du silence.

Anne-Lise Cydzik

Le silence ne sera qu’un souvenir
Laurence Vilaine
Éditions Gaïa, 2011

 

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