Les 7 péchés capitaux du capitalisme

Pierre Moulin

Un livre sin­gu­lier, quelque peu dérou­tant, un essai curieu­se­ment ame­né sous le prisme du capi­ta­lisme sacri­fié sur l’autel des sept péchés capi­taux ! Le sujet du livre est louable : la ques­tion des socié­tés capi­ta­listes est ici abor­dée en action­nant le levier de l’orgueil ; le péché d’envie ; l’avarice ; la gour­man­dise ; la paresse ; la luxure et la colère. Mer­ci à l’auteur Pierre Mou­lin de nous les avoir remis en mémoire, on les avait presque oubliés si pas tota­le­ment ! Ori­gi­nale comme démarche on vous le disait…

Ce livre plonge le lec­teur dans un sen­ti­ment de mea culpa pour avoir cédé lâche­ment à l’un ou l’autre moment à ces péchés capi­taux ! Certes sur le fond, l’auteur a rai­son : le terme « capi­ta­lisme » est de moins en moins uti­li­sé. « Il évoque pêle-mêle un voca­bu­laire cryp­to­com­mu­niste, une his­toire déplai­sante, un sys­tème que l’on croit avoir régu­lé écrit l’auteur. C’est un mot qui évoque l’asservissement des ouvriers, l’exploitation des masses, le tra­vail des enfants, l’asservissement par le prix et le coût, les coups de gri­sou. Alors, on a trou­vé un mot plus accep­table, plus doux : l’économie de mar­ché » pour­suit encore Pierre Mou­lin. Licen­cié en sciences éco­no­miques, l’auteur a tra­vaillé durant 35 ans dans le monde des mul­ti­na­tio­nales. Il a donc vécu de l’intérieur la mon­dia­li­sa­tion de l’économie et peut donc nous en par­ler avec l’expérience qui fut la sienne et avec beau­coup de déta­che­ment. La grille de lec­ture des 7 péchés capi­taux aborde entre autres dans ses cha­pitres : le besoin de crois­sance, les para­dis fis­caux, le nucléaire civil, la voi­ture et l’envie, la richesse et l’injustice sociale, la mal­bouffe, le « tra­vailler tou­jours plus », le sexe sur Inter­net, la colère exté­rieure contre le capi­ta­lisme etc. Une morale de fond en guise de conclu­sion …. La fin de cet essai rap­pelle que pour­suivre les prin­cipes éthiques de liber­té, d’égalité, de fra­ter­ni­té et de géné­ro­si­té contri­bue à notre bon­heur plus que la recherche fré­né­tique de biens au pro­fit de ceux qui pos­sèdent le capi­tal. À bon entendeur….salut !

Sabine Beaucamp

Les 7 péchés capitaux du capitalisme
Pierre Moulin
Éditions Persée
2011

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