Les mystères de la gauche 

Jean-Claude Michéa

Jean Claude Michéa est déci­dé­ment, outre son côté par­ti­cu­liè­re­ment atta­chant, un pen­seur ori­gi­nal et pro­vo­ca­teur, ce qui nous manque tant en ces moments de réflexions conve­nues qui tra­versent le mains­tream média­tique. Son der­nier essai, « Les mys­tères de la gauche », lui per­met de s’expliquer sur le pour­quoi il se refuse à se récla­mer de la gauche, concept qui n’est d’ailleurs jamais uti­li­sé par les fon­da­teurs de la pen­sée com­mu­niste et socia­liste. Depuis « Impasse Adam Smith », Michéa ne cesse de nous convaincre que la gauche est soluble dans le capi­ta­lisme, sous forme de libé­ra­lisme cultu­rel, et borne son hori­zon à la lutte contre les dis­cri­mi­na­tions sans opé­rer une véri­table redis­tri­bu­tion des richesses. Plus encore, il consi­dère que le maître-mot de gauche est inuti­le­ment divi­seur au sein du peuple et brouille les repères des classes popu­laires. « Le socia­lisme par défi­ni­tion est incom­pa­tible avec l’exploitation capi­ta­liste. La gauche hélas non ». écrit-il. Et il ajoute que les cri­tiques les plus lucides du fait social total qu’est deve­nu le capi­ta­lisme sont à cher­cher du côté de ceux qui remettent en ques­tion l’aliénation du mode de vie quo­ti­dien par l’unique néces­si­té de « pro­duire pour pro­duire et d’accumuler pour accu­mu­ler » selon la for­mule pro­phé­tique de Karl Marx. Un petit essai vivace et per­cu­tant pour refon­der les soli­da­ri­tés popu­laires de la révolte anticapitaliste.

Jean Cornil

Les mystères de la gauche
De l’idéal des Lumières au triomphe du capitalisme absolu
Jean-Claude Michéa
Climats, 2013

 

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