Let them eat chaos

Kate Tempest

Jeune poé­tesse, Katie Tem­pest réin­vente le pro­test song depuis quelques années. Son « Europe is lost » tend à deve­nir l’hymne de notre époque tant il colle à notre réa­li­té de plus en plus gluante. Cette héri­tière de Dylan dyna­mite les fron­tières entre le spo­ken words, la poé­sie décla­mée, le rap et le rock dans une éner­gie rare, un bouillon­ne­ment qui trans­pire de ses textes fié­vreux. Elle vient de sor­tir un nou­veau disque Let them eat chaos. Sept mor­ceaux cor­res­pon­dant à sept voi­sins d’une rue dans la nuit lon­do­nienne ; il est 4h18 et cha­cun res­sasse ses espoirs déçus, ses frus­tra­tions, sa soli­tude avant l’arrivée d’une tem­pête. Ces poèmes musi­caux aux ins­tru­men­ta­tions coup de poing mettent la focale sur l’atomisation des indi­vi­dus dans nos socié­tés d’ultra consom­ma­tion. Tem­pest rend bien compte de ce qu’est la vie en Occi­dent en 2017 : c’est dur et ça ne s’arrangera pas de sitôt.

Aurélien Berthier

Kate Tempest
Let them eat chaos
Fiction, 2016

Et le célèbre Europe is lost de son précédent album , juste pour le plaisir

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