Où va la nuit 

Un film de Martin Provost

Mar­tin Pro­vost (l’au­teur qui a rem­por­té le césar du meilleur réa­li­sa­teur pour Séra­phine en 2009) nous revient avec un nou­veau film. « Où va la nuit » est un thril­ler psy­cho­lo­gique qui n’est pas sans rap­pe­ler les ambiances de Georges Sime­non. Dans cette adap­ta­tion d’un roman irlan­dais (Mau­vaise Pente de Keith Ridg­way) nous voya­geons entre des décors inté­rieurs tour­nés dans le Nord de la France et des scènes exté­rieures tour­nées à Bruxelles. Une ville que l’on (re)découvre abso­lu­ment sai­sis­sante tel­le­ment elle est fil­mée avec beau­coup de sub­ti­li­té et de clair­voyance. L’histoire met en image une cam­pagne sinistre, un acci­dent mor­tel pro­vo­qué par un alcoo­lique violent, qui sera lui-même assas­si­né par son épouse Rose, jouée par une Yolande Moreau abso­lu­ment magis­trale. Si le film avait été pré­sen­té à Cannes, gageons qu’à coup sûr elle aurait rem­por­té le rôle de la meilleure inter­prète fémi­nine tant elle vit son per­son­nage avec une authen­ti­ci­té, un natu­rel, une humi­li­té qui n’appartient qu’à elle. L’histoire raconte la sombre vie d’une femme qui a sup­por­té de longues années un mari violent, soû­lard et qui n’en peut plus et qui décide un soir de le tuer. Le fils gay lui, a quit­té le logis fami­lial depuis belle lurette et c’est à Bruxelles que sa mère le retrouve. Mais elle se ver­ra cer­née par les soup­çons des autres, de son fils et vivra sa propre culpa­bi­li­té. La fin s’apparente à un remake de Thel­ma et Louise, cepen­dant moins tra­gique, mais tout aus­si intense dans le geste. Un bon moment ciné­ma, où l’on se trouve véri­ta­ble­ment hap­pé par l’écran, emme­né par Yolande Moreau, tant l’interprétation est forte. Sor­tie en salle en mai der­nier et actuel­le­ment en DVD.

Sabine Beaucamp

Où va la nuit
Un film de Martin Provost

 

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