Le recueil de Nadine Rosa-Rosso est composé d’une trentaine de textes dont sept ont été écrits du temps où elle était la porte-parole du Parti des Travailleurs de Belgique (PTB), les autres ensuite comme « communiste indépendante ». La période PTB, les quelques commentaires qui émaillent les textes suivants en témoignent, est intéressante pour qui ne connait pas trop ni l’origine ni l’évolution du parti… Quoi qu’il en soit, s’y lit déjà ce qui fait le combat de Nadine aujourd’hui encore (et moins que demain) : une lecture précoce de l’évolution du prolétariat et de l’éternel oubli — sauf par les forces guerrières et répressives — des sous-prolétaires, étrangers ici ou ailleurs. Aujourd’hui s’intrique à cette exploitation, la question de l’islam, comme dimension certes intime, mais aussi politique, de la lutte… dans quoi la gauche s’empêtre plus souvent qu’à son tour et sur quoi le livre ouvre de sérieuses pistes de réflexion. Tout ceci c’est encore, en creux, le portrait d’une femme fidèle à ses convictions pacifistes, internationalistes et antiracistes, toutes profondément enchevêtrées dans leurs causes et leurs conséquences.
Jean-François PontegniePlus qu’hier et moins que demain
Contre le racisme, le colonialisme et la guerre
Nadine Rosa-Rosso
Antidote/La Guillotine, 2018