Dans cet essai au ton libre écrit en collaboration avec Marie, une prostituée, Catherine François, prolonge le débat autour de la prostitution déjà entamé avec Paroles de prostituées (2001). Peut-on réduire les prostitué·es à des êtres asservis et soumis ? La prostitution constitue-t-elle un travail ou un esclavage sexuel ? N’y a‑t-il pas multiplicités des situations vécues ? Les lois abolitionnistes ne risquent-elles pas de créer plus de problèmes qu’elles n’en résolvent en poussant à la clandestinité et à la précarité les prostitué·es ?
L’auteure questionne la manière dont on perçoit la prostitution. Elle renverse des représentations et tente de montrer que notre perception est largement liée à notre rapport à la sexualité, à la propriété, à l’argent, au corps, au consentement, à la morale (y compris le moralisme présent dans certaines franges du féminisme). Elle n’élude pas les conditions de vie des prostituées, le proxénétisme et notamment le « proxénétisme immobilier » dont peuvent faire preuve les propriétaires de « carrée », c’est-à-dire du local où reçoivent les prostituées. C’est plus largement toute la question de la liberté sexuelle dans nos sociétés à l’heure actuelle qui est traitée à partir de l’activité de prostitution.
Sexe, prostitution et contes de fées
Un regard complice sur la liberté sexuelle
Catherine François
Luc Pire, 2011