Terminus Tel-Aviv

Liad Shoham

Face au Proche-Orient qui s’embrase, au-delà de l’évidente néces­si­té non seule­ment de prendre posi­tion mais aus­si d’étudier les ana­lyses et les récits comme ceux de Régis Debray ou d’Alain Gresh, un autre angle me semble inté­res­sant : celui de la lit­té­ra­ture noire. Le polar d’écrivains israé­liens et pales­ti­niens. Ces écrits, comme sou­vent avec les belles-lettres du sus­pense, apportent un autre regard, plus dense et plus com­plexe par delà les consi­dé­ra­tions his­to­riques et géos­tra­té­giques, aus­si indis­pen­sables soient-elles. Dror Misha­ni est pro­fes­seur d’histoire du roman poli­cier et s’interroge, au tra­vers d’une enquête hale­tante (Une dis­pa­ri­tion inquié­tante) sur l’absence de tueurs en série ou de vio­leurs en Israël. Avec le per­son­nage du com­mis­saire d’O­mar Yous­sef (Le col­la­bo­ra­teur de Beth­léem, Une tombe à Gaza, et Meurtre chez les Sama­ri­tains), Matt Rees nous entraîne au cœur de Beth­léem, de Gaza et de Naplouse, dans les sub­ti­li­tés et les atmo­sphères des cités pales­ti­niennes. Liad Sho­ham, avo­cat à Tel-Aviv, décrypte les failles de la socié­té israé­lienne avec un brio lit­té­raire magni­fique (Tel-Aviv sus­pects, et Ter­mi­nus Tel-Aviv). Yishai Sarid, fils du dépu­té de gauche et du mili­tant pour la pais Yos­si Sarid (Le poète de Gaza) décrit les incer­ti­tudes et les ambi­guï­tés des ser­vices secrets israé­liens. Une série de romans poli­ciers qui décryptent les drames de la terre sainte, sans conces­sions mais avec une pro­fonde huma­ni­té. (JC)

Aurélien Berthier

Terminus Tel-Aviv
Liad Shoham
Les escales noires, 2014

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