Le chanteur des Strokes, Julian Casablancas, accompagné de son groupe de voyous The Voidz, propose un album qui sort de sa trajectoire musicale habituelle. Il s’agit ici d’un album rageur et politique. On y entend une voix tyrannique, dominatrice, volcanique et emplie de colère. Il dénonce avec fougue la « tyrannie du marché » et s’attaque aux multinationales. Tyranny rappelle l’électropunk macabre, cassé, malade, troublé par ce mélange de tristesse et de fureur qu’impliquent l’impuissance, mais aussi le refus de la démission. Il y avait bien longtemps que l’on avait plus entendu basses plus raides et expéditives depuis Joy Division, au passage beaucoup de ressemblances avec les mélodies de Devo, le son sec des rythmes de guitares rapides et funky de Josef K. C’est à la fois très naïf et touchant, pas toujours audible, mais ça fait plaisir à écouter ! Julian Casablancas est, n’ayons pas peur de le dire une des voix les plus attachantes du rock américain actuel. Avec cet album Tyranny il se profile tel un nouveau leader. Quid des Strokes ? L’avenir nous le dira. Surprise, surprise.
Sabine BeaucampTyranny
Julian Casablancas and the Voidz
Cult Records, 2014