Entretien avec Julia Galaski

Rendre visibles les violences policières

Illustration : Emmanuel Troestler

Depuis le début de la crise sani­taire, les faits de vio­lences poli­cières en rue, dans les quar­tiers ou en manif semblent plus pré­sents et sont en tout cas plus visibles. État des lieux avec Julia Galas­ki, poli­to­logue et char­gée de déve­lop­per l’observatoire Police Watch, mis en place par la Ligue des droits humains (LDH). Police Watch vise à nous infor­mer de nos droits face à la police, publie des rap­ports et études sur les abus poli­ciers, mais agit aus­si en inter­pel­lant les auto­ri­tés poli­tiques sur ces ques­tions en Bel­gique. L’occasion ici, de dres­ser des pistes d’action citoyenne face aux vio­lences poli­cières et d’indiquer quelques recom­man­da­tions aux pou­voirs publics pour que cessent les abus.

On sait que le phénomène des violences policières n’est pas mesuré en Belgique. Police Watch a néanmoins récemment publié un rapport se basant sur la collecte de témoignages d’abus policiers durant le confinement. Quelles tendances avez-vous pu dégager ?

Effec­ti­ve­ment, on ne dis­pose pas de don­nées et d’indicateurs offi­ciels. C’est d’ailleurs une des recom­man­da­tions prin­ci­pales de la LDH : mettre en place des sta­tis­tiques offi­cielles sur les vio­lences poli­cières pour objec­ti­ver le phé­no­mène. Dif­fi­cile donc d’affirmer dès lors qu’il y a une aug­men­ta­tion des cas. Mais ce qu’on peut dire avec plus de cer­ti­tude, c’est que cette année, il y a une plus grande visi­bi­li­sa­tion du phé­no­mène, notam­ment suite au meurtre de George Floyd aux États-Unis qui a déclen­ché une mobi­li­sa­tion à l’échelle mon­diale. On constate qu’une plus grande atten­tion média­tique y est por­tée. Aujourd’hui, avec le télé­phone, avec les recours aux témoi­gnages en ligne, avec une plus grande sen­si­bi­li­sa­tion, les gens sont plus atten­tifs, on en parle davantage.

Pour en venir au rap­port de Police Watch, on a en effet lan­cé un appel à témoi­gnage qui porte sur la durée du pre­mier confi­ne­ment. Cela a per­mis de visi­bi­li­ser un pan de la pro­blé­ma­tique. La par­ti­cu­la­ri­té de cette période, c’est qu’on a consta­té de nou­velles formes d’abus comme les amendes abu­sives, mais aus­si des vio­lences liées à la mobi­li­sa­tion des mou­ve­ments sociaux mal­gré les res­tric­tions liées au confi­ne­ment. Quant aux vio­lences dans les quar­tiers popu­laires ou en manif cela n’est pas nou­veau. On peut sim­ple­ment faire l’hypothèse que dans un contexte de nou­velles mesures res­tric­tives le risque d’abus aug­mente également.

On a l’impression que lors du confinement, les abus policiers ont touché en premier lieu les quartiers populaires. Contrôles et distribution d’amendes ont avant tout porté sur ces territoires (d’ailleurs largement stigmatisés pour ne pas avoir suivi les mesures) tandis que les quartiers plus bourgeois ont été laissés tranquilles. C’est quelque chose que vous avez pu constater également ?

Oui, c’est ce que le rap­port révèle. Que ce soit en confi­ne­ment ou en dehors du confi­ne­ment, la vio­lence poli­cière se concentre dans ces quar­tiers-là, où on observe une sur­veillance accrue, et qui touche notam­ment les jeunes hommes raci­sés. Les vic­times ont un accès plus dif­fi­cile aux pro­cé­dures de plainte qui sont par ailleurs longues et coû­teuses, les vio­lences et contrôles abu­sifs sont sou­vent bana­li­sés, les témoi­gnages plus rares, par crainte aus­si de repré­sailles. L’impunité poli­cière touche en pre­mier lieu les per­sonnes pré­caires et racisées.

Comment est-ce que vous expliquez ces dérives ?

Le confi­ne­ment a été géré de manière uni­forme sur l’ensemble du ter­ri­toire natio­nal sans tenir compte des inéga­li­tés, des spé­ci­fi­ci­tés des réa­li­tés sociales des dif­fé­rents quar­tiers, à com­men­cer par la ques­tion du mal-loge­ment. Faire res­pec­ter les règles du confi­ne­ment dans des quar­tiers popu­laires, sans un tra­vail de sen­si­bi­li­sa­tion adap­té, c’est déjà quelque part une forme de vio­lence. Vio­lence ren­for­cée dans la manière dont on a par­fois vou­lu les faire res­pec­ter. Ces habi­tants ont subi une appli­ca­tion plus zélée, par­fois abu­sive, des mesures Covid, com­pa­ré aux quar­tiers plus aisés.

Pour don­ner un exemple, on a reçu des témoi­gnages indi­quant que des gens ont reçu des amendes sans même avoir eu d’interaction avec des poli­ciers. Les règles du confi­ne­ment peuvent pous­ser à légi­ti­mer des abus en invo­quant la sécu­ri­té sani­taire. Ce sont aus­si dans ces quar­tiers que des citoyen·nes qui dis­tri­buaient des colis ali­men­taires lors du pre­mier confi­ne­ment, pour­tant mas­qués et réunis dans le res­pect des règles de dis­tan­cia­tion, se sont faits embar­quer. Tout cela se trouve dans le rapport.

On a aussi l’impression, depuis mars, qu’il n’y a plus une manif qui ne se déroule sans abus : Black Lives matter, Manif pour la Santé, mais aussi des rassemblements non autorisés qui se voient immédiatement et très durement réprimés (contre la 5G, contre les mesures Covid, dernièrement devant l’ambassade de Guinée…). On sort tout de suite le grand jeu : des autopompes et des centaines de policiers anti-émeutes, leur casque sur la tête et la matraque en main pour 40 manifestant·es, des nasses, des charges inutile… Est-ce que vous constatez aussi un durcissement à l’égard du mouvement social ?

Le contexte de la crise sani­taire a don­né lieu à une poli­tique plus sécu­ri­taire et plus répres­sive où les auto­ri­tés ont pré­fé­ré en faire plus que pas assez. Une des ques­tions qui tra­versent notre ana­lyse est la sui­vante : la police a‑t-elle encore pour mis­sion de pro­té­ger les citoyens ? Ou bien l’objectif est-il d’illustrer un rap­port de force ? Alors même que l’accent devrait être mis sur la lutte contre les inéga­li­tés et sur le refi­nan­ce­ment des ser­vices publics.

La liber­té d’expression, le droit de mani­fes­ter, et celui de cir­cu­ler libre­ment sont mis à mal dans le contexte de la crise sani­taire. Ces ques­tions méritent d’être débat­tues publi­que­ment, avec tous les acteurs concer­nés. Par rap­port aux exemples que vous citez : toute per­sonne qui a subi ou assis­té à des vio­lences poli­cières en mani­fes­ta­tion vous le dira, ça laisse des séquelles qui peuvent dis­sua­der de reve­nir mani­fes­ter ; c’est ce qu’on appelle le chil­ling effect, une forme d’effet d’intimidation. Des mani­fes­tants témoignent que cer­tains poli­ciers ne s’en cachent pas et disent à haute voix aux interpellé·es en manif que ça leur appren­dra à des­cendre dans la rue ! La ques­tion qui se pose est celle de savoir s’il s’agit de faits iso­lés ou s’ils par­ti­cipent à une vision poli­tique plus géné­rale. Rap­pe­lons que les bourg­mestres sont aus­si chefs de police de leur zone et ont une res­pon­sa­bi­li­té directe par rap­port aux vio­lences qui y sont commises.

À ce sujet, en octobre 2020, deux interpellations communales ont été refusées coup sur coup. Elles avaient été demandées par des citoyens qui se sont retrouvés face à des abus policiers ou exaspérées par ces abus. À Bruxelles (concernant les 35 arrestations arbitraires rue de la Régence en marge de la manif pour la Santé) et à Saint-Gilles (concernant les agissements de la brigade Uneus). Pourquoi le monde politique refuse-t-il d’ouvrir le débat sur les abus et violences policières ?

L’enjeu prin­ci­pal aujourd’hui, c’est que le monde poli­tique recon­naisse qu’il y a des pro­blèmes de vio­lences poli­cières en Bel­gique. On est encore loin du compte. Vous citez l’exemple de Saint Gilles : ce n’est qu’en juin 2020 qu’une motion a été votée admet­tant l’existence de vio­lences poli­cières, suite à trois ans de mobi­li­sa­tion citoyenne. À Bruxelles-ville, le bourg­mestre a éga­le­ment affir­mé qu’il n’y avait pas de pro­blèmes de vio­lence poli­cière ou que s’il y en avait, la jus­tice s’en char­ge­rait. C’est une manière de délé­gi­ti­mer ou en tout cas d’écarter la parole des vic­times et témoins. On constate que la parole des vic­times ne vaut géné­ra­le­ment pas la parole des agents de police. On est donc là face à un enjeu poli­tique de recon­nais­sance du pro­blème. Une fois qu’on l’aura admis, on pour­ra objec­ti­ver le phé­no­mène, col­lec­ter offi­ciel­le­ment des chiffres, l’analyser pour mieux le combattre.

Outre le niveau politique, le débat sur les violences policières peine aussi à émerger dans les médias. Ils en parlent assez peu, et, quand ils en parlent, ils se bornent souvent à reprendre la version policière des faits. Pourquoi ?

Les médias reprennent géné­ra­le­ment la ver­sion poli­cière, relayée éga­le­ment par le monde poli­tique. Les vio­lences poli­cières ont long­temps été taboues, même si la situa­tion évo­lue. De plus en plus de jour­na­listes prennent le temps de l’enquête, de récol­ter et recou­per les témoi­gnages de tous les acteurs concer­nés. Mais cela reste rare. L’impunité poli­cière est quelque chose de très dur à envi­sa­ger quand on ne l’a pas vécue soi-même ou qu’on ne connait pas des proches qui en ont été vic­times. Ce n’est pas pour rien que les vio­lences se concentrent dans les milieux popu­laires et visent des per­sonnes pré­caires comme les migrant·es ou les sans-abris : leur parole reste peu audible dans les médias et au niveau poli­tique. On en est cepen­dant à un moment char­nière : des images cir­culent et la parole est de plus en plus libre, par­ta­gée, relayée.

Vous avez évoqué le racisme structurel de la police. Comment se caractérise-t-il et comment le combattre ?

Il faut d’abord pré­ci­ser que ce racisme tra­verse toutes nos ins­ti­tu­tions et ne concerne donc pas uni­que­ment la police. On peut com­battre le racisme en assu­rant une diver­si­té repré­sen­ta­tive de notre socié­té et de son his­toire dans l’ensemble de nos ins­ti­tu­tions, mais cela ne suf­fit pas. La police s’inscrit dans ce cadre plus glo­bal. En son sein se déploie un racisme qui se tra­duit par un pro­fi­lage eth­nique, des contrôles d’identité abu­sifs, des insultes et remarques racistes, des humi­lia­tions et vio­lences phy­siques. La mise au jour récente d’un groupe Face­book où des poli­ciers expri­maient un racisme tout à fait décom­plexé est révé­la­teur sur l’étendue du phé­no­mène. Il est rare par ailleurs que des agents de police témoignent contre leurs col­lègues, même en cas de faits graves. En cas de plaintes, celles-ci n’aboutissent que rare­ment. Il faut donc agir d’une part sur le recru­te­ment et la for­ma­tion, ini­tiale et conti­nue, mais aus­si com­battre l’esprit de corps et l’impunité. C’est une approche glo­bale et de long terme.

Quels sont les recours vers lesquels peuvent se tourner témoins ou victimes d’abus policiers ? Ces institutions sont-elles assez outillées pour être efficaces et pour permettre qu’il n’y ait plus d’impunité au sein de la police ?

Il est pos­sible de témoi­gner sur le site de Police Watch, en tant que vic­time ou témoin et aus­si de faire un signa­le­ment en cas de dis­cri­mi­na­tion (insultes racistes, soup­çon de pro­fi­lage eth­nique…) auprès de Unia. Pour ce qui est du fait de por­ter plainte, il y a le Comi­té P, consti­tué de poli­ciers en charge de contrô­ler les ser­vices de police, qui se limi­te­ra cepen­dant à pro­cé­der à une enquête qu’il trans­met­tra aux ser­vices internes et/ou au Par­quet, mais qui n’a pas lui-même la pos­si­bi­li­té de sanc­tion­ner les poli­ciers ou de dédom­ma­ger les vic­times. Il dépend du par­le­ment et lui remet un rap­port chaque année. Ce sont d’ailleurs les seules sta­tis­tiques offi­cielles, bien qu’elles soient incom­plètes et que l’indépendance du Comi­té P soit remise en ques­tion par des ins­tances comme l’ONU depuis plus de vingt ans. Cela reste néan­moins impor­tant que vic­times et témoins signalent les abus. Le par­quet du pro­cu­reur du Roi déci­de­ra de pour­suivre ou non les agents en justice.

Autre voie de recours : por­ter plainte dans un com­mis­sa­riat, ce qu’on ne conseille pas for­cé­ment, sur­tout s’il s’agit du com­mis­sa­riat des agents concer­nés. Et enfin, en cas d’infractions graves, on peut por­ter plainte direc­te­ment auprès d’un·e juge d’instruction avec consti­tu­tion de par­tie civile en pas­sant par un·e avocat·e spécialisé·e en droit pénal.

Ce sont des pro­cé­dures longues, éprou­vantes et cou­teuses. Et il faut savoir que cela peut par­fois sus­ci­ter des repré­sailles de la part de la police sous la forme de contre-plainte pour rébel­lion. Par ailleurs, les plaintes sont sou­vent clas­sées sans suite sans que des pour­suites soient ini­tiées à l’encontre des policiers.

De manière géné­rale, en cas de vio­lences phy­siques ou autres formes d’infractions graves, on conseille pour dépo­ser plainte au pénal d’avoir un dos­sier en béton : un cer­ti­fi­cat médi­cal pré­cis rédi­gé le plus tôt pos­sible après les faits, des images vidéos et des témoi­gnages. Dans cer­tains cas, il peut être utile de média­ti­ser l’affaire et de se mobi­li­ser politiquement.

Quelles sont les recommandations faites par Police Watch aux pouvoirs politiques pour diminuer le nombre d’abus policiers ?

D’abord recon­naitre l’existence d’abus et les dif­fé­rents types de vio­lences (ver­bales, psy­cho­lo­giques, phy­siques…). Puis, pro­duire des chiffres offi­ciels pour per­mettre de les ana­ly­ser, d’y répondre.

Ensuite, on prône l’enregistrement des contrôles d’identité : en cas de contrôle, on doit pou­voir rece­voir un récé­pis­sé per­met­tant d’identifier les rai­sons et cir­cons­tances du contrôle. Cela per­met­trait de pré­ve­nir et objec­ti­ver les cas de har­cè­le­ment et de pro­fi­lage eth­nique. Et d’apporter plus de transparence.

Dans le même ordre d’idée, il faut œuvrer à amé­lio­rer la rela­tion entre la police et les com­mu­nau­tés dès la for­ma­tion, sor­tir du rap­port de force dans des quar­tiers popu­laires, réin­ves­tir les sec­teurs sociaux, aller vers une approche plus pré­ven­tive, de proxi­mi­té, moins répressive.

Il y a éga­le­ment des témoi­gnages de per­sonnes se voyant inti­mer l’ordre de ces­ser de fil­mer la police ou même d’effacer leurs images. Il faut donc rap­pe­ler le droit à fil­mer la police, à condi­tion que cela n’empêche pas le dérou­le­ment de l’opération poli­cière en cours. L’enregistrement audio consti­tue éga­le­ment une preuve. La police n’a en aucun cas le droit d’effacer les images ou de vous deman­der de les effa­cer. Les images peuvent être trans­mises aux médias et/ou aux auto­ri­tés judiciaires.

Il faut que les méca­nismes de plaintes soient ren­dus acces­sibles et effi­caces. Pour faci­li­ter le dépôt de plainte pour les vic­times mineures, on encou­rage notam­ment à cette fin la créa­tion d’un gui­chet unique.

Il y a également la question de la rébellion, fréquemment invoquée par la police pour justifier l’emploi de la force…

En effet, il arrive que la police affirme que la per­sonne inter­pe­lée s’est rebel­lée pour jus­ti­fier son inter­ven­tion, pour dire que la vio­lence était légi­time, qu’ils étaient obli­gés d’intervenir, de main­te­nir la per­sonne au sol, de la pous­ser, de la menot­ter, de la frap­per, de lui for­cer la main, jusqu’à lui cas­ser le bras… qu’ils n’ont pas pu faire autre­ment en rai­son de cette rébel­lion. Accu­ser la per­sonne de rébel­lion devient une manière de se pro­té­ger pré­ven­ti­ve­ment de toute accu­sa­tion de vio­lence. D’où l’importance de fil­mer. D’où l’importance du cer­ti­fi­cat médi­cal, qui soit pré­cis et com­plet pour réta­blir les faits. Ces cas de « rébel­lion » sont de plus sou­vent jugés plus vite que la vio­lence poli­cière qui s’est dérou­lée au moment des mêmes faits. On constate que les enquêtes sont incom­plètes, basées sur des PV de police uni­que­ment et sans que soient sys­té­ma­ti­que­ment inter­ro­gés les trois prin­cipes qui encadrent l’usage de la force dans les inter­ven­tions poli­cières : léga­li­té, néces­si­té et proportionnalité.

Quel est le rôle du certificat médical dans la lutte contre les violences policières ?

Il est très impor­tant. En cas de vio­lences poli­cières, on recom­mande tou­jours aux vic­times de se rendre le plus vite pos­sible chez un méde­cin de confiance pour faire consta­ter les lésions phy­siques et psy­cho­lo­giques. Mais le monde médi­cal n’est pas tou­jours conscient des enjeux sous-jacents à la rédac­tion d’un cer­ti­fi­cat médi­cal suite à des vio­lences poli­cières. Police Watch est en train de tra­vailler sur dif­fé­rentes manières de sen­si­bi­li­ser les acteurs concer­nés, aus­si au-delà du monde médi­cal. Le cer­ti­fi­cat médi­cal est un élé­ment essen­tiel dans le dos­sier en cas de plainte au pénal. Par exemple, le nombre de jours d’incapacité de tra­vail a une valeur juri­dique en termes de peines que peuvent encou­rir les poli­ciers. C’est donc essen­tiel qu’ils appa­raissent. Le constat des lésions doit aus­si être le plus pré­cis possible.

Au-delà des comités de recours, en tant que citoyen·ne, comment peut-on agir et réagir contre les violences policières ? Quels modes d’action sont à notre portée ?

Il y a d’abord une vigi­lance à avoir : fil­mer si jamais on a l’impression que ça pour­rait être néces­saire, res­ter présent·e au cas où il y aurait besoin de témoins. Rédi­ger un récit fac­tuel qui soit le plus pré­cis pos­sible. Police Watch donne tout une série de conseils sur son site.

Les citoyens peuvent aus­si orga­ni­ser des for­ma­tions sur les droits face à la police (dans leur école, leur quar­tier…), comme celle que pro­pose la LDH. Ce sont des for­ma­tions inter­ac­tives qui per­mettent de poser des ques­tions concrètes : qu’est-ce que je peux ou aurais pu faire, s’il m’arrive ça ou que j’en suis témoin ? Police Watch va par ailleurs lan­cer pro­chai­ne­ment une per­ma­nence télé­pho­nique pour les vic­times de vio­lences poli­cières, ani­mée par un groupe de béné­voles. Les gens inté­res­sés sont les bien­ve­nus pour ren­for­cer l’équipe !

Et puis on peut suivre l’actualité. De nom­breux col­lec­tifs de sou­tien ont été créés ces der­nières années tels que « Jus­tice pour Semi­ra Ada­mu », « Jus­tice pour Maw­da », « Jus­tice pour Adil », « Jus­tice pour Meh­di », « Jus­tice pour Lamine », « Jus­tice pour Tatum » et tant d’autres… Venir aux ren­dez-vous (ras­sem­ble­ments, inter­pel­la­tions…) et relayer leur parole. En par­ler autour de soi.

Enfin, au niveau poli­tique, il faut conti­nuer de se mobi­li­ser. Les inter­pel­la­tions com­mu­nales sont un bon outil pour rap­pe­ler aux auto­ri­tés locales qu’elles ont une res­pon­sa­bi­li­té directe et pour les encou­ra­ger à bri­ser le tabou et à sor­tir du déni.

Consulter le rapport « Abus policiers et confinement » (juin 2020) sur www.policewatch.be

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