Un journaliste face à la finance : Denis Robert et l’affaire Clearstream

 Case extraite de la BD L'affaire des affaires - CLEARSTREAM, Tome 3 Manipulation, 2011, page 54© Dargaud - D. Robert et L. Astier

Denis Robert sym­bo­lise depuis près de dix ans l’essence même du jour­na­lisme d’investigation, opi­niâtre et cou­ra­geux. Il s’est plon­gé dans les sou­ter­rains obs­curs de la finance inter­na­tio­nale, celle dont tout le monde parle mais dont peu com­prennent clai­re­ment les conséquences.
L’édition en un volume, « Tout Clears­tream » et l’arrêt de la Cour de Cas­sa­tion fran­çaise, qui rend enfin jus­tice à Denis Robert pour l’ensemble de sa démarche de jour­na­liste repré­sentent deux occa­sions excep­tion­nelles de s’entretenir avec lui.

Très peu de gens connaissent le clearing et les chambres de compensation, Clearstream et Euroclear. Pourriez-vous nous expliquer leurs fonctions ?

Clears­tream et Euro­clear sont des « clea­ring house », le terme anglais pour « chambre de com­pen­sa­tion ». Ce sont des socié­tés finan­cières qui pra­tiquent à haute dose le « règle­ment-livrai­son ». Les clients de ces deux firmes livrent leurs valeurs (prin­ci­pa­le­ment sous forme d’obligations, mais aus­si des actions, de l’or ou du cash) et leurs « contre­par­ties » les règlent de la même manière, par le même canal infor­ma­tique. André Lus­si, le PDG de Clears­tream au moment de l’enquête et avant de se faire virer, la défi­nis­sait comme la « banque des banques ». « Les par­ti­cu­liers ont des comptes dans des banques et les banques ont des comptes chez nous » disait-il avant d’admettre qu’ils étaient « effec­ti­ve­ment les notaires du monde » : « Chez nous tout est tra­cé, enre­gis­tré, archi­vé ». L’identité nota­riale des chambres de com­pen­sa­tion n’est pas usur­pée. Dans un uni­vers finan­cier où les tran­sac­tions se sont déma­té­ria­li­sées, Clears­tream, comme sa rivale belge Euro­clear, sont les car­re­fours infor­ma­tiques où tout se règle, se dénoue et sur­tout s’enregistre. Les chambres de com­pen­sa­tions sont à la fois des fac­teurs qui trans­fèrent à la vitesse des fibres optiques et des notaires high tech qui archivent et garan­tissent les échanges finan­ciers. À leur ori­gine, au début des années 1970, les deux firmes avaient inven­té la « fax­mo­ney ». Fini les mal­lettes de billets ou les actions de papiers, les ordres se don­naient par télex, puis par fax. Grâce à la com­pen­sa­tion ban­caire, il n’y avait plus aucun trans­fert phy­sique d’argent ou de valeurs. Tout se noue et se dénoue par des jeux d’écriture comp­tables à l’intérieur du réseau infor­ma­tique de Clears­tream, dans ce que les ban­quiers appellent des « coffre forts élec­tro­niques ». Grâce à l’internet et aux pro­grès de l’informatique, le mon­tant des ordres d’achat et de vente s’est ensuite démul­ti­plié. En 40 années cepen­dant, mal­gré les chan­ge­ments d’actionnariats, le siège de Clears­tream est tou­jours res­té à Luxem­bourg, où les juges n’ont jamais été très regar­dants et où les poli­tiques ont tou­jours été très pro­tec­teurs à l’égard des banques et des trusts.

En jan­vier 2011, la firme deve­nue alle­mande a annon­cé avoir enre­gis­tré dans ses comptes 11,4 tril­lions d’euros de valeurs. Prin­ci­pa­le­ment des obli­ga­tions. Un tril­lion c’est douze zéros : 11 400 000 000 000 euros de valeurs appar­te­nant aux clients de Clears­tream ain­si enre­gis­trées dans les disques durs des ordi­na­teurs du Kirch­berg, le quar­tier d’affaires à proxi­mi­té de l’aéroport de Luxem­bourg. Il est inté­res­sant de mettre ce chiffre en paral­lèle avec les 360 mil­liards de prêts aux banques garan­tis par l’Etat fran­çais en 2008. Je me suis deman­dé pour­quoi Clears­tream ou Euro­clear n’étaient jamais mis à contri­bu­tion pour garan­tir ces emprunts. Je me le demande toujours.

Que montre votre enquête ?

Mon enquête est for­melle : Clears­tream, orga­nisme finan­cier sain à l’origine, a été dévoyé. Des cour­riers, des lis­tings, des micro­fiches, des témoi­gnages par dizaines, la plu­part ayant été fil­més, per­mettent de mettre à jour un sys­tème de comptes opaques, l’effacement orga­ni­sé de tran­sac­tions, la pré­sence en Clears­tream de comptes de mul­ti­na­tio­nales, la pro­ba­bi­li­té forte d’une double comp­ta­bi­li­té, l’hébergement de banques mafieuses ou liées au ter­ro­risme, l’absence de contrôle des auto­ri­tés luxem­bour­geoises, la com­pli­ci­té des audi­teurs, le licen­cie­ment du per­son­nel qui refu­sait de pro­cé­der à des mani­pu­la­tions comp­tables. J’en passe. Pour la pre­mière fois, les contours et les secrets d’une finance véri­ta­ble­ment paral­lèle ont été mis au jour. Pour Euro­clear, je ne sais pas. Je n’ai pas enquê­té. Mais un papier du Nou­vel Eco­no­miste paru après la sor­tie de Révé­la­tion$ mon pre­mier livre indi­quait que plus de 800 comptes sus­pects avaient été fer­més oppor­tu­né­ment. Les chambres de com­pen­sa­tion, par l’essence même de leurs acti­vi­tés, sont très dif­fi­ciles à contrôler.

Comment et pourquoi avez-vous jugé opportun de passer plus de dix années à investiguer sur Clearstream ?

J’ai pas­sé trois ans à enquê­ter entre 1999 et 2002. J’ai fait deux livres et deux films. Après, je me suis bat­tu judi­ciai­re­ment pour faire valoir mes droits et la jus­tesse de mon enquête. Il m’aura fal­lu dix ans pour triom­pher. Dix ans pen­dant les­quels je n’ai pas pu enquê­ter. Ce n’est pas un choix de ma part cette lan­gueur et cette lon­gueur. Ce sont eux qui se sont achar­nés contre moi. Et mes seules armes étaient mes livres et mes articles dans la presse. Ou encore cette bande des­si­née qui sort en ce moment.

Comment expliquez-vous l’acharnement judiciaire des banques à votre égard et la conclusion positive de l’arrêt de la Cour de cassation française ?

La véri­té prend du temps. Elle s’infiltre par­tout. Ils ont tout essayé pour la nier, me faire taire. Ils n’y sont pas par­ve­nus. La déci­sion de la Cour de cas­sa­tion redis­tri­bue les cartes. Mon enquête a été défi­ni­ti­ve­ment jugée sérieuse, de bonne foi et ser­vant l’intérêt géné­ral. De plus en plus de jeunes jour­na­listes, prin­ci­pa­le­ment sur le net, prennent contact, me posent des ques­tions. Des articles vont sor­tir ici et à l’étranger. Des films sont en pré­pa­ra­tion. Je suis sol­li­ci­té mais je n’y par­ti­cipe pas. J’ai fait ma part de tra­vail. Cette liber­té, je l’ai obte­nue en résis­tant aux pres­sions et aux pro­po­si­tions. Dans ce genre de dos­sier, des tran­sac­tions sont pos­sibles. Per­son­nel­le­ment, je n’ai jamais été achar­né contre Clears­tream et j’étais prêt à un armis­tice. Mais ce qu’il me pro­po­sait n’était pas accep­table. Sou­ve­nez-vous de la page ache­tée par Clears­tream dans le Monde. C’est public, on peut y lire que la firme me demande de reti­rer mes pour­vois en cas­sa­tion contre un arran­ge­ment concer­nant leurs plaintes. Aujourd’hui que j’ai gagné, on com­prend qu’ils aient cher­ché à tout prix à évi­ter cette défaite cuisante.

Et les récentes initiatives du Congrès américain ?

Deux mil­liards d’intérêts ira­niens pla­cés par la Citi­bank chez Clears­tream ont été blo­qués suite à la plainte de familles de mili­taires amé­ri­cains tués à Bey­routh. Une pro­cé­dure et en cours à New-York. Clears­tream est très atta­qué car, en cachant l’argent ira­nien, on les rend com­plices très indi­rec­te­ment de ces atten­tats. C’est la jus­tice amé­ri­caine… Ils vont négocier…

Vous souhaitez toujours avec force l’ouverture d’une enquête européenne et parlementaire malgré l’échec de la tentative initiée par les parlementaires européens en 2001 ? Pourquoi une enquête parlementaire ?

Il n’y a qu’une ins­tance euro­péenne avec un vrai pou­voir coer­ci­tif qui peut faire avan­cer ce dos­sier. Il faut que des euro­dé­pu­tés se rendent comptent que la finance dis­pose d’outils incon­nus du grand public pour asseoir son asser­vis­se­ment sur les peuples. Vous connais­sez la phrase d’Henri Ford : « Si le peuple com­pre­nait le sys­tème ban­caire, il y aurait une révo­lu­tion avant demain matin ». Clears­tream n’a jamais répon­du à aucune de mes ques­tions. Ils ont su habi­le­ment jouer des plaintes pour me faire taire et inti­mi­der la presse et les poli­tiques. Il est temps aujourd’hui qu’ils s’expliquent et rendent des comptes. Le lob­by ban­caire reste très puis­sant à Bruxelles. Ce que je repré­sente est insup­por­table pour eux. La déci­sion de la Cour de cas­sa­tion n’entre pas dans leur espace temps. Mon enquête nuit au com­merce des banques. L’ancien pré­sident amé­ri­cain Tho­mas Jef­fer­son disait que « les ins­ti­tu­tions ban­caires sont plus dan­ge­reuses pour les liber­tés que des armées entières prêtes au com­bat ». Et Jef­fer­son de pour­suivre : « Si le peuple amé­ri­cain per­met un jour que des banques pri­vées contrôlent la mon­naie, les banques et toutes les ins­ti­tu­tions qui fleu­ri­ront autour des banques pri­ve­ront les gens de toute pos­ses­sion jusqu’au jour où leurs enfants se réveille­ront, sans mai­son et sans toit, sur la terre que leurs parents ont conquis ». On y est. Mes livres montrent que les chambres de com­pen­sa­tion sont les talons d’Achille du libé­ra­lisme. Elles sont les clés de voûte du capi­ta­lisme clan­des­tin. Je l’ai écrit et démon­tré il y a dix ans. Il y a dix ans, des euro­dé­pu­tés s’étaient mobi­li­sés et Bol­ke­stein alors com­mis­saire avait blo­qué leur ini­tia­tive au nom de la sou­ve­rai­ne­té luxem­bour­geoise. Quelle blague ! On voit bien aujourd’hui que tous les pays, toutes les nations sont concer­nés par les agis­se­ments de ces firmes supra­na­tio­nales. Et que cela a des inci­dences sur les éco­no­mies des Etats.

Peut-on l’imaginer aussi au Parlement belge ou à l’Assemblée nationale ?

Bien sûr même si sta­tu­tai­re­ment c’est plus dif­fi­cile d’obliger un diri­geant de socié­té dont la firme est basée à Luxem­bourg de venir répondre à des dépu­tés d’un autre pays. En France, Vincent Peillon et Arnaud Mon­te­bourg avec leur mis­sion anti­blan­chi­ment avaient essayé mais ils n’ont pas réus­si à faire venir les diri­geants de Clears­tream. On en est res­té à la sur­face des choses. Là, il fau­drait un véri­table audit indé­pen­dant. Ensuite, je suis sûr qu’on se ren­dra compte qu’il est urgent de mettre sous tutelle ces socié­tés qui jouent un si grand rôle dans l’écrasement de nos économies.

Vous expliquez qu’en ce début de siècle la faillite de l’Argentine aurait pu être évitée par des contrôles réguliers et indépendants chez Clearstream. Pourquoi ?

Le plus simple est que je cite mon livre « La boîte noire » paru en 2002. Ce sont les pages 314 et 315 :

« Le 10 décembre 2001, l’agence Reu­ters de New York lâchait dans une de ses pre­mières dépêches, à pro­pos de la crise sou­daine en Argen­tine. Le bruit a cou­ru que l’Argentine n’a pas pu faire face à une échéance de 40 mil­lions d’euros. Mais Clears­tream, la socié­té de clea­ring, a confir­mé que cette dette avait été réglée… » Voi­là une dimen­sion de Clears­tream qui nous avait échap­pé. Il est quand même extra­or­di­naire que dans les pre­mières lignes des pre­mières dépêches à pro­pos de la crise argen­tine, on cite Clears­tream. La mul­ti­na­tio­nale luxem­bour­geoise gère quan­ti­té de fonds appar­te­nant aux banques et entre­prises argen­tines. Dans ses bureaux, à Luxem­bourg, on devait for­cé­ment savoir que l’Argentine accu­mu­lait une dette infer­nale. Clears­tream a lais­sé spé­cu­ler et spé­cu­ler encore, les banques et les entre­prises argen­tines ; elle a joué les prê­teurs, et les appren­tis sor­ciers. La dette du pays est aujourd’hui équi­va­lente au mon­tant de l’évasion fis­cale à l’étranger. Les jour­na­listes du monde entier décou­vraient une Argen­tine en dépôt de bilan. Plus de salaires payés, plus rien à man­ger, des émeutes, une mon­naie de singe. Un effondrement.

C’est dire où peut mener l’utilisation, sans limites et sans contrôles exté­rieurs d’outils comme Clears­tream. Si Clears­tream a lais­sé spé­cu­ler, c’est parce que ses clients lui avaient don­né l’ordre de spé­cu­ler. Et que rien, visi­ble­ment, ne pou­vait empê­cher ces ordres. Clears­tream est deve­nue indis­pen­sable sur toute la pla­nète. C’est son côté ten­ta­cu­laire. C’est dire son pou­voir. Son influence. La manière dont elle est uti­li­sée par les banques. Quand on a 10 euros, on spé­cule sur 100. Les ban­quiers font l’essentiel de leurs pro­fits sur ce cal­cul vir­tuel. Leur acti­vi­té repose à 90% sur des opé­ra­tions qui ne sont basées que sur de la spé­cu­la­tion. Ce que l’on cache au Luxem­bourg dans des comptes non publiés, ce sont des écri­tures comp­tables qui n’ont aucune jus­ti­fi­ca­tion éco­no­mique. Sinon celle de la fuite en avant de ce que les ban­quiers appellent « les futures ». Voi­là ce que j’ai com­pris. Voi­là aus­si à quoi sert Clears­tream. C’est dire à quoi nous nous atta­quons. Si Clears­tream n’était plus gérée par des ban­quiers mais par des ins­tances démo­cra­tiques indé­pen­dantes, si Clears­tream se conten­tait de faire de la com­pen­sa­tion et de sur­veiller l’état des comptes de ses clients, il aurait été facile de pré­ve­nir cette déroute argen­tine. Là pour­rait être la véri­table fonc­tion d’une boîte noire de la finance inter­na­tio­nale. Il ne faut jamais voir Clears­tream comme une enti­té luxem­bour­geoise décon­nec­tée de son contexte ban­caire. Clears­tream est une enve­loppe, un nom… Un prête-nom. Der­rière, on retrouve des banques. Dois-je les nom­mer à nou­veau ? Barclay’s, UBS, BNP-Pari­bas, Deutsche Bank, Mer­rill Lynch, Inte­sa, Chase, BIL… Ces mêmes banques qu’on retrouve d’ailleurs per­dant des mil­liards dans le scan­dale Enron1. Il en va ain­si de cette pla­nète finan­cière. On creuse des trous finan­ciers. Des socié­tés laissent des ardoises pro­di­gieuses. On com­pense. Et les ban­quiers conti­nuent. ».

Voi­là cet extrait a dix ans et je n’ai rien à reti­rer. La crise, les crises rendent aujourd’hui ces pro­pos et ces idées encore plus per­ti­nentes. J’étais sûre­ment arri­vé trop tôt…

Suite aux crises successives du capitalisme, et en particulier du capitalisme financier, en quoi la régulation et le contrôle des chambres de compensation peuvent-ils être un élément déterminant dans la reprise en main par les états des grands mécanismes économiques et financiers ?

Quand on est un bon infor­ma­ti­cien, on est capable de dis­cer­ner les flux qui entrent et sortent d’un pays, d’une banque, d’une ins­ti­tu­tion. On peut ain­si gérer les flux. Pour lut­ter contre les acci­dents de la route, on met des radars. Pour gérer les flux, on met des sta­tions de péage. On contrôle les tra­fics grâce à des camé­ras ou des héli­co­ptères. Il faut faire la même chose avec les auto­routes de la finance. For­mer des gen­darmes, les doter de moyens impor­tants. Je suis sûr d’une chose. C’est un inves­tis­se­ment qui peut rap­por­ter des mil­liards aux contri­buables européens.

Au-delà de la question de Clearstream, quel regard portez-vous aujourd’hui sur l’évolution et les impasses écologiques, sociales, économiques et culturelles de notre planète ?

Cha­cun son sec­teur. Je ne suis pas un spé­cia­liste de l’écologie mais tout me semble lié. Le déter­mi­nisme, à mes yeux, est pour­tant finan­cier. Le vrai pou­voir est là.

Vous êtes aussi un écrivain. La fiction nous éclaire-t-elle plus sur l’histoire que l’investigation journalistique ou les sciences sociales ?

Ça dépend. Hun­ter Thom­son disait que la fic­tion est le meilleur che­min pour dire le réel. Il a rai­son. Je me sou­viens beau­coup plus des grands romans que des essais jour­na­lis­tiques. Tru­man Capote a ouvert une voix inter­mé­diaire. C’est lui qui m’a don­né envie d’écrire. La lec­ture de « De sang froid » a été déter­mi­nante dans mon par­cours. Avec mes livres sur Clears­tream, je suis allé au bout d’une confron­ta­tion avec le réel. Aujourd’hui, ce qui me fait sou­rire, c’est que je deviens pour beau­coup un per­son­nage de fic­tion… Allez comprendre…

Retrouvez Denis Robert dans cette vidéo pédagogique réalisée par CanalCAL (la webTV du Centre d’Action Laïque) expliquant le fonctionnement des chambres de compensation :

Au sujet de Denis Robert :

Tout Clears­tream, Les Arènes, 2011
Ce livre reprend les trois enquêtes de Denis Robert sur la chambre de com­pen­sa­tion luxem­bour­geoise Clears­tream : « Révé­la­tion$ », « La Boîte noire » et « Clears­tream l’enquête ».

L’affaire des affaires (avec Laurent Astier), Dargaud
L’affaire Clears­tream racon­tée en bande-des­si­née ! En quatre tomes, Tome 4 à paraître en novembre 2011.

Un blog qui com­pile de nom­breuses inter­ven­tions de Denis Robert : Comi­té de sou­tien à Denis Robert 

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