Les pratiques artistiques pour d’autres visions du soin

Une blessure, un pansement ?

Illustration : Ivonne Gargano

En caco­pho­nie, l’espace média­tique se gonfle de chiffres tou­jours plus déses­pé­rants : après le jour­nal des morts, on comp­ta­bi­lise les dépres­sions. L’épuisement moral est col­lec­tif et on se sent loin d’être en bonne san­té, cet « état de com­plet bien-être phy­sique, men­tal et social et ne consis­tant pas seule­ment en une absence de mala­die ou d’in­fir­mi­té » telle que la défi­nie l’OMS. En quoi consiste cette socié­té du bien-être que l’on vise ? Quels moyens met-on en œuvre pour l’atteindre ? Quels outils artis­tiques peut-on mobi­li­ser pour prendre soin des corps et qu’ils puissent ne serait-ce qu’habiter digne­ment dans ce monde ? Une mul­ti­tude de pos­sibles comme autant de sin­gu­la­ri­tés artis­tiques et d’actions militantes.

Un tas de solu­tions médi­cales (et par exemple vac­ci­nales) ont été mises en place dans cette crise, mais encore fau­drait-il que tout le monde puisse y avoir accès d’une part, et d’autre part qu’elles ne reposent pas sur la cor­véa­bi­li­té de cel­leux qui les prennent en charge, au risque d’être inéga­li­taires et pas du tout col­lec­tives. Ces situa­tions de désastre nous reposent la ques­tion de la place à prendre, en tant qu’artistes (et tout sim­ple­ment comme acteur·rices de ce monde), et nous inter­rogent ; quelles prises avons-nous encore sur la situa­tion ? Si on met de côté le sur­vi­va­lisme ou l’indifférence, le déni ou l’aveuglement (et après tout, pour­quoi pas ?), on peut oublier les stra­té­gies artis­tiques d’intervention dans la sphère publique appa­rem­ment inopé­rantes, et pri­vi­lé­gier l’action directe. Réagir à la situa­tion d’urgence, répondre par l’immédiateté – une bles­sure, un pan­se­ment – palier les incu­ries, s’organiser pour faire face aux pre­mières néces­si­tés. Mais dans quelle mesure peut-on jouer sur une autre ligne de front visant à appor­ter une réponse à cette crise exis­ten­tielle de notre rap­port au vivant ?

Ici, dans le cadre du pré­sent article, nous avons sou­hai­té regar­der des dis­po­si­tifs qui favo­risent une pro­duc­tion de connais­sances à même de nour­rir une socié­té plus juste et plus humaine, et de créer des com­muns du soin, déjouant les mani­pu­la­tions du lan­gage néo­li­bé­ral pour résis­ter à ses alter­na­tives infer­nales, et ima­gi­ner des outils col­lec­tifs pour redon­ner de la valeur à des connais­sances situées, des expé­riences de vie, des savoirs venus des corps. Dans les lignes qui suivent, pas de mode d’emploi-miracle ni de manuel de réso­lu­tion de crise, ni même une volon­té d’éradiquer une autre moda­li­té de connais­sance tout aus­si néces­saire et ame­née par une exper­tise plus for­melle et spé­ci­fique, scien­ti­fique. Mais plu­tôt un sou­hait d’enquêter sur quelques for­mats artis­tiques récents et en cours de réa­li­sa­tion qui créent un cadre de col­lecte de ces savoirs expé­rien­tiels et fondent leur légi­ti­mi­té en offrant un contre­point incar­né et de « terrain ».

L’attention contre l’oppression et l’invisibilisation

Com­ment tendre l’oreille pour don­ner à entendre ? Quelles voix et quels savoirs rendre audibles ? Si l’on va dans le sens de la défi­ni­tion de l’OMS et que l’on tâche d’aborder la san­té à une échelle moins court-ter­miste que celle de l’urgence et du pan­se­ment, la visée d’un bien-vivre en socié­té oblige à sor­tir des dyna­miques d’oppression et d’invisibilisation. Les artistes peuvent y jouer un rôle-clé en ouvrant des espaces d’expérimentation qui per­mettent de brouiller le sys­tème usuel des dépen­dances et des indé­pen­dances, d’autonomie et de vul­né­ra­bi­li­té. Car on peut être tout à la fois auto­nome ET vul­né­rable. Ces espaces génèrent une dia­lec­tique de réci­pro­ci­té entre cel­leux qui donnent et cel­leux qui reçoivent le soin. C’est ce qui fait la force d’un pro­jet tel que Bodies of Know­ledge : créer des situa­tions d’attention qui veillent d’une part à un par­tage plus hori­zon­tal et inclu­sif, mais font sur­tout de l’espace public un lieu pos­sible de trans­mis­sion, par des per­sonnes non identifié·es par l’institution comme des « sachants », de connais­sances non domi­nantes et/ou répri­mées. Approxi­ma­ti­ve­ment un cin­quième du cor­pus de toutes les connais­sances de vie par­ta­gées par les per­sonnes qui sont venues par­ti­ci­per, touche les ques­tions de soin et de san­té de manière trans­ver­sale. On y inter­roge par exemple le bien-être dans l’épreuve des dif­fi­cul­tés d’accès à un loge­ment décent, la pro­blé­ma­tique de la pré­ca­ri­té, la contra­dic­tion qu’il y a à prendre soin de soi en ville dans un milieu répu­té toxique, l’isolement social et ses consé­quences sur la san­té men­tale, la dif­fi­cul­té des ins­ti­tu­tions à créer un envi­ron­ne­ment sain, épa­nouis­sant, sti­mu­lant pour des per­sonnes neu­ro-aty­piques, inva­lides ou dites « inadap­tées », mais aus­si l’auto-détermination dans son par­cours de san­té, des tech­niques de médi­ta­tion, de soin par les plantes ou les cham­pi­gnons… La plu­part de ces ses­sions ont pour déno­mi­na­teur com­mun et point de départ la frus­tra­tion de ne pas être écouté·e par son méde­cin, figure qui incarne un savoir hyper-légi­ti­mé. Les bodies of know­ledge témoignent sou­vent d’une perte de confiance en elleux et d’un besoin d’outils pour apprendre à s’écouter soi-même. Avec une méthode de col­lecte des savoirs peu inter­ven­tion­nistes, de pro­to­cole d’accueil et de mise en contact très dis­cret entre les bodies et cel­leux qui vien­dront les écou­ter, tant dans sa demande d’attention que de res­pect et de bien­veillance pour ne pas écra­ser la connais­sance du body, le dis­po­si­tif artis­tique crée le cadre léger et non nor­ma­tif grâce auquel l’expérience pour­ra être recon­nue. Mise en récit à des­ti­na­tion de plu­sieurs inconnu·es, donc sin­gu­la­ri­sée, elle sera sor­tie d’un contexte stric­te­ment per­son­nel, fami­lial ou ami­cal, et devient un savoir enca­pa­ci­tant. Le body est consi­dé­ré comme un indi­vi­du à part entière au-delà de l’expression de sa propre souf­france, ou la seule atten­tion usuel­le­ment por­tée à la par­tie « malade ».

Faire de l’écoute un lieu de rassemblement

La pré­sence de l’artiste dans un pro­ces­sus de soin, quand bien même celle-ci peut res­ter dis­crète voire s’effacer grâce à la mise en place d’un pro­to­cole visant jus­te­ment l’autonomisation, ouvre un troi­sième terme qui per­met de se défaire des risques de hié­rar­chie entre un·e spé­cia­liste et ses patient·es (ne serait-ce que dans la dyna­mique de besoin du soin), et au pro­fit de l’intelligence col­lec­tive. L’écoute n’est alors plus uni­la­té­rale et devient un lieu de ras­sem­ble­ment où chaque per­sonne peut par­ler par et pour soi-même, être son ou sa propre représentant·e, faire entendre sa parole, être reconnu·e. L’artiste impliqué·e dans un tra­vail dit com­mu­nau­taire au sein d’institution de san­té peut créer des espaces de liber­té qui se dis­tinguent du temps de la consul­ta­tion et rendent plus poreux voire effacent tem­po­rai­re­ment les rôles de chacun·e. La dyna­mique col­lec­tive sup­pose alors poten­tiel­le­ment de livrer des par­ties intimes de soi, quelle que soit sa fonc­tion dans cette tri­an­gu­la­tion artiste-thérapeute-patient·e, et d’être tout à la fois émet­teur et récep­teur du soin, du moins de l’attention. Celle-ci se voit dépo­la­ri­sée et la co-construc­tion des réponses à des besoins amène à se concen­trer sur les inter­re­la­tions. C’est le cas du tra­vail des Habitant·es des images qui avec le ser­vice de san­té men­tale Centre Exil pro­posent des ate­liers à des per­sonnes cher­chant une pro­tec­tion sur le ter­ri­toire belge après avoir vécu des vio­lences et souf­frant de trau­ma­tismes liés à l’exil lui-même. À par­tir d’un objet – par exemple, la pou­pée ou le masque – les participant·es déplient his­toires, récits, et sou­ve­nirs qui don­ne­ront lieu en clô­ture à une pro­duc­tion artis­tique. Dif­fé­rents médias ont été explo­rés jusqu’ici, de la pho­to­gra­phie à la créa­tion tex­tile en pas­sant par l’écriture. Mais ici encore, c’est le par­tage des expé­riences qui est au centre : le com­mun se crée au pré­sent à par­tir d’un groupe qui n’existe que par l’atelier conduit par les artistes et auquel par­ti­cipent éga­le­ment les thé­ra­peutes du Centre. L’expérience artis­tique, qui vaut en soi, est un sup­port pour déclen­cher la parole, un médium pour créer une situa­tion de groupe et tra­vailler en soli­da­ri­té. Autant de matière qui ser­vi­ra ulté­rieu­re­ment le tra­vail spé­ci­fique de thé­ra­pie : tant pour la thé­ra­peute que pour la patiente qui aura gagné en confiance dans la légi­ti­mi­té de son expé­rience trans­mise et vali­dée au cours de ces temps com­mu­nau­taires. Et indé­pen­dam­ment des pro­duc­tions finales, qui au-delà de la valo­ri­sa­tion des par­cours et des per­sonnes, auront aus­si leur vie artis­tique autonome.

Si l’intervention des artistes est une échap­pa­toire pos­sible à la puis­sance d’assignation médi­cale, pla­cer la rela­tion au centre sup­pose donc une pos­ture sen­sible d’accueil ou de ren­contre qui néces­site de livrer beau­coup plus de choses de soi et de l’accepter, « de manière à per­ce­voir les silences qui racontent des choses, aller explo­rer avec elle, sen­tir son ter­ri­toire exis­ten­tiel et pou­voir être chaque fois dans une ren­contre qui laisse de la place à l’invisible »1. C’est Auré­lie Exh, char­gée de pro­jet et de recherche à l’Autre « lieu » – R.A.P.A (Recherche-Action sur la Psy­chia­trie et les alter­na­tives) qui en parle en ces termes. Or, cette ren­contre néces­site du temps, comme l’aura aus­si éprou­vé le met­teur en scène Nico­las Mou­zet-Taga­wa, d’autant plus si l’on cherche à chan­ger de pers­pec­tive. Il s’est rap­pro­ché des membres de l’Autre « lieu » alors qu’il créait Le Site au Théâtre Océan Nord en par­ti­ci­pant au Labo, « un espace où réagissent les sub­stances chi­miques de notre pen­sée ; (où) on y passe au micro­scope les pré­sup­po­sés, on y scanne la cohue de nos idées et on radio­gra­phie le dis­cours domi­nant. En pré­sence d’agents per­tur­ba­teurs un livre, une image, un évè­ne­ment, ou une ques­tion, on y fait des expé­riences, his­toire de ren­for­cer notre immu­ni­té cri­tique ». La pen­sée y erre au gré des pré­oc­cu­pa­tions sin­gu­lières et col­lec­tives, et comme son nom l’indique, le LABO ne sup­pose aucune obli­ga­tion de résul­tat. Nico­las Mou­zet-Taga­wa y a par­ti­ci­pé, au même titre que les autres membres, en paral­lèle de la créa­tion du Site. Cette par­ti­ci­pa­tion sor­tait tota­le­ment du temps de la pro­duc­tion, elle était aus­si externe à toute forme de média­tion répon­dant à l’injonction de « ren­con­trer des publics-cible » comme les ins­ti­tu­tions y engagent par­fois les artistes. Il dit avoir pré­fé­ré « envi­sa­ger que rien ne se passe et prendre au sérieux des presque rien pour qu’il advienne quelque chose »2, et de faire de ce « presque rien » un objet de réflexion. Dif­fi­cile de mesu­rer en quoi un groupe de dis­cus­sion influe sur une créa­tion et com­ment des enjeux artis­tiques peuvent inté­res­ser des per­sonnes exté­rieures aux champs de l’art. Mais là n’est pas tel­le­ment la ques­tion à par­tir du moment où l’on sort aus­si d’une rela­tion duelle avec d’un côté un artiste qui a pour ambi­tion la réa­li­sa­tion de son pro­jet et de l’autre un public « visé » que l’on convie à celui-ci pour le plai­sir d’avoir « diver­si­fié » sa salle ou coché la case « mino­ri­té ». Bien sûr, les inten­tions sont rare­ment aus­si cyniques mais force est de consta­ter que cer­tains pro­jets artis­tiques ne servent par­fois que leurs propres enjeux en oubliant ceux des per­sonnes qu’ils entendent jus­te­ment « inclure », même avec les meilleures inten­tions du monde. Le plus impor­tant est de faire se croi­ser les pré­oc­cu­pa­tions de chacun·e, quitte à ce qu’elles ne se ren­contrent pas, ce qu’on ne peut pas pré­dé­ter­mi­ner à l’avance. Assi­gner et pola­ri­ser les places au début de la rela­tion pré­sente le risque d’en faire perdre la richesse et les poten­tia­li­tés. Car est-ce que ce n’est pas la modi­fi­ca­tion per­ma­nente des situa­tions qui per­met de « prê­ter atten­tion au com­mun qui vient »3 et de recom­po­ser nos car­to­gra­phies exis­ten­tielles et expé­rien­tielles, préa­lable à tout tra­vail de soin et d’action sociale ? On ne peut donc conclure sur qui a influen­cé quoi, mais le fait est que Le Site de Nico­las Mou­zet-Taga­wa s’est déployé au Théâtre Océan Nord comme un lieu gigogne qui remet en ques­tion la concep­tion de la pers­pec­tive à la Renais­sance comme point de vue unique, et recon­fi­gure en per­ma­nence ses propres agen­ce­ments. Conçu à la fois comme un espace scé­no­gra­phique fait de grands pan­neaux blancs dépla­cés par des marion­net­tistes invi­sibles, et un laby­rinthe exis­ten­tiel, il n’a ces­sé de dépla­cer le regard et l’écoute, en actua­li­sant les points de vue par ceux qui le mani­pulent. Et par ailleurs, les échanges au sein du Labo auront per­mis de poser les bases de la cam­pagne 2022 de l’Autre « lieu » sur la légi­ti­mi­té des savoirs expé­rien­tiels. Pas de cause à effet direct, mais assu­ré­ment des mises en situa­tion et approches dis­tinctes pour des ques­tion­ne­ments communs.

Se mettre en bouche un sentiment de puissance

Ce pro­ces­sus d’encapacitation (pour ne pas dire « empo­werment », que la langue mana­gé­riale a par ailleurs kid­nap­pé à son pro­fit) – par où chacun·e des membres d’un col­lec­tif acquiert, grâce aux autres et avec les autres, une capa­ci­té propre à pen­ser, sen­tir, déci­der qu’iel n’avait pas indi­vi­duel­le­ment – devient une entre­prise de connais­sance. Ou même une pra­tique de l’interrelation, de l’interaction entre vivants où se mêlent nos puis­sances et nos éner­gies, qui per­mette de retrou­ver une capa­ci­té d’agir, de se « réap­pro­prier » (reclaim). Encore faut-il libé­rer cette construc­tion de savoir d’une langue qui tra­duit des sys­tèmes d’oppression, et retrou­ver un lan­gage com­mun à même de nous redon­ner une voix dans le débat et la vie publique. Créer un réper­toire de mots pour com­prendre ce qui nous arrive et reprendre prise sur des évè­ne­ments qui nous échappent ; pour nous récon­for­ter, nous soi­gner, reprendre des forces. Ce tra­vail de réap­pro­pria­tion des savoirs par les mots, c’est le tra­vail que se pro­pose de réa­li­ser le Labo­ra­toire auto­gé­ré de recherches expé­ri­men­tales Désor­ce­ler la finance au tra­vers d’ateliers avec dif­fé­rents col­lec­tifs en lutte et qui abou­ti­ra à une créa­tion radio­pho­nique à la fin de l’année 2022. L’un des 5 épi­sodes du docu­men­taire trai­te­ra plus spé­ci­fi­que­ment des enjeux de san­té (aux côtés de ceux des seniors, du loge­ment, du tra­vail, et de l’alimentation). Point de départ à une recherche col­lec­tive de mots qui « pænsent », nous pose­rons la ques­tion : com­ment les corps sont affec­tés par la finan­cia­ri­sa­tion ? Et ce, afin d’élaborer un glos­saire pour désor­ce­ler la finance, nous désen­voû­ter des injonc­tions à payer, nous défaire des exi­gences de ren­ta­bi­li­té et de com­pé­ti­ti­vi­té qui touchent notam­ment nos sys­tèmes de san­té publique. Sor­tir de la rhé­to­rique éco­no­mique qui dit « il faut » et « on doit », énonce des sen­tences irré­vo­cables et signe la fin des alter­na­tives au lieu d’ouvrir l’éventail des pos­sibles dans le débat public. Sor­tir de la LCN, la « Lin­gua Capi­ta­lis­mi Neo­li­be­ra­lis », cette langue oppres­sive que décrypte San­dra Luc­bert. « Il s’agit de don­ner des yeux à la pen­sée, ou du moins une meilleure vue, par des com­bi­nai­sons de mots qui fassent pro­jec­teurs, lunettes ou loupes, […] étendre la sur­face visible – pen­sable – des méca­nismes qui nous meuvent »4. Voir les rouages à l’œuvre der­rière les mots qui nous hyp­no­tisent pour qu’il devienne impos­sible de nous sif­fler à l’oreille des dis­cours d’impuissance. Et nous mettre plu­tôt en bouche un lan­gage à même de géné­rer de nou­velles images, de nou­velles caté­go­ries à nos repré­sen­ta­tions. Si seule­ment la recom­po­si­tion de savoirs que la science médi­cale a trans­for­més en un sys­tème socio­tech­nique inac­ces­sible pou­vait nous libé­rer d’une culture de domi­na­tion et d’exploitation des corps, pour­rions-nous alors aspi­rer à cet état com­plet de bien-être phy­sique et men­tal ? Un nou­veau lexique est à créer, est en créa­tion, pour expri­mer ce qui pour­ra sur­gir d’une atten­tion renou­ve­lée au milieu ou à l’environnement au sein duquel les savoirs en san­té s’élaborent, atten­tion accrue aux par­te­naires sociaux humains comme non-humains pour mieux prendre soin des com­muns à venir ?

  1. Auré­lie Exh, « Ter­ri­toires de liens : expé­riences en san­té men­tale », in Culture & Démo­cra­tie n°53, 2021.
  2. Pro­pos issus de l’atelier « regards croi­sés sur la par­ti­ci­pa­tion » à La Bel­lone le 18 mai 2021.
  3. « paying atten­tion to the coming com­mons », concept ame­né par Tim Ingold, in Mar­cher avec les dra­gons, Zones Sen­sibles, 2013.
  4. San­dra Luc­bert, Per­sonne ne sort les fusils, Points, 2020.

Emmanuelle Nizou est impliquée dans plusieurs collectifs et organismes qui croisent art, théorie, politique et activisme, et inventent des stratégies d’intervention artistique dans la sphère publique.

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