Reflets

Atelier « Jeune fille en fleurs » : Jouer avec les règles

Abor­der la ques­tion des règles par un biais à la fois artis­tique, esthé­tique et poli­tique, voi­là l’objectif de l’atelier « Jeune fille en fleurs » ani­mé par l’artiste et poé­tesse éco­fé­mi­niste mon­toise Xénia Mas­zo­wez. Orga­ni­sé par le Centre cultu­rel de Qua­re­gnon et la régio­nale PAC de Mons-Bori­nage, cet ate­lier a pris place dans le cycle « Culti­vons les nuances » qui « prône une sexua­li­té éga­li­taire et ren­ver­sante ». Comme le pointe l’animatrice-artiste, les règles sont sou­vent vécues et ren­voyées à quelque chose d’intime et d’individuel, de peu dis­cu­té dans la sphère publique, ni même entre femmes. Cet ate­lier a pu être l’occasion d’échanger sur ce qu’elles repré­sen­taient pour cha­cune. Et de rap­pe­ler que c’était aus­si une ques­tion poli­tique.

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Notre question de départ, c’était celle des premières règles. Chacune a pu se raconter. Comparer comment on les avait vécues. Comment cet évènement avait influencé nos vies. Comment notre histoire de femme s’était construite autour de ça. Dans la vie d’une femme, quelque part, c’est toujours un problème. Quand tu les attends pour être comme les autres filles. Le jour où tu les as pour la première fois. Puis chaque mois ensuite. Et enfin le jour où tu ne les as plus lorsque vient la ménopause…

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On voulait aussi insuffler l’idée qu’on pouvait faire quelque chose de beau sur les règles alors même qu’elles sont encore souvent considérées comme quelque chose de tabou et de sale comme avec ces impressions végétales, de plantes sur des protège-slips.

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Chaque femme faisait ce qu’elle voulait dans son carnet. Il y avait du matériel d’imprimerie, des plantes que les participantes et moi avions ramenées, des protèges slip, des cahiers… on pouvait faire du collage. Mais au-delà des œuvres, c’était aussi l’occasion de discuter librement entre femmes, dans un environnement de confiance d’un sujet peu abordé publiquement.

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En mettant la couleur du sang au centre de beaucoup de  nos œuvres – même si ce n’est pas du vrai sang, nous voulions affirmer haut et fort que non, le sang des règles n’est pas bleu ! Contrairement à ce qu’on a longtemps pu voir dans les pubs pour les protections hygiéniques, il est bel et bien rouge !

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Rigoler de l’humeur des femmes pendant ses règles, qui peut effectivement être très impactée, ça peut être marrant si tu es un mec qui n’a pas de règles. Mais pour une femme, ce n’est pas forcément très drôle. On peut en effet avoir un syndrome prémenstruel très perturbant physiquement mais aussi psychologiquement. Ça peut même aller jusqu’à des états dépressifs ou suicidaires. « Bois mes règles » et « Suce mon Tampax », sont des répliques un peu provocatrices et drôles qu’on peut lancer quand on se fait moquer, juste histoire de voir la tête du blagueur changer.

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Le ton des discussions permettait de s’exprimer de manière un peu moins policée et polie que d’habitude, de se lâcher. Il y a des trucs dans les productions qui étaient assez drôles, assez cash. Ici une tête de squelette avec une espèce de cordon Tampax  entre les dents ou encore ce message ironique « la fête de la moule » ! On a beaucoup ri !

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Les règles sont aussi une question politique puisque des choses pourraient être mises en place collectivement pour faciliter la vie des femmes. La question d’un congé menstruel comme cela se fait en Espagne depuis peu est une piste à creuser sérieusement dans le milieu du travail. Car beaucoup de femmes souffrent terriblement pendant leurs règles. Elles doivent souvent le cacher à leurs employeurs et collègues. Et certaines  vont travailler alors qu’elles sont dans un état pas possible de douleur et de détresse. Cela n’est pas assez pris en compte dans le monde du travail.

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Il y a certaines catégories de femmes, par exemple sans domicile ou bien étudiantes, qui sont très en difficulté par rapport au coût que représentent les protections hygiéniques dans leur budget. La précarité menstruelle est une question de santé publique. On peut penser non seulement au remboursement pour toutes des protections, mais aussi réfléchir, pour celles qui vivent dans la rue, à des dispositifs  permettant à toutes de pouvoir se  changer et se laver.

Retrouvez le travail de Xénia Maszowez sur son blog ou sur Instagram.

 

La régionale de Mons-Borinage et le centre culturel de Quaregnon relance un nouveau Cycle à l’heure où les réseaux sociaux libèrent la parole, ouvrent les débats mais les polarisent aussi parfois…  Nous avons  envie de prendre le temps de la réflexion, de déconstruire les idées reçues pour vous offrir un espace d’informations nuancé où les points de vue se mêlent plutôt que de se confronter.