Reflets

Échos d’une Palestine qui étouffe

En avril 2017, trois travailleurs·es de Pré­sence et Action Cultu­relles se sont rendu·es en Pales­tine pour orga­ni­ser d’une part, une tour­née en Bel­gique de l’École de Cirque pales­ti­nien qui mar­que­ra les 10 ans de l’opération Asseoir l’Espoir, et d’autre part, afin d’accompagner une mis­sion citoyenne orga­ni­sée par l’Association Bel­go-Pales­ti­nienne. Ce séjour nous a per­mis de mieux com­prendre les enjeux autour de l’occupation israé­lienne en Pales­tine, notam­ment par le biais de mul­tiples ren­contres avec la socié­té civile pales­ti­nienne. Immer­sion au cœur de la mor­ce­lée mais néan­moins résis­tante Cisjordanie.

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Hébron. Mardi 11 avril.

Trois semaines plus tôt, un soldat israélien exécute d’une balle dans la tête un Palestinien gisant à terre. La scène est filmée par un citoyen du toit de sa maison qui diffuse ensuite la vidéo aux médias. Malheureusement, l’armée le retrouve. Depuis lors, le toit de sa propre maison est devenu une zone militaire : interdiction totale d’y accéder, sauf pour les soldats et touristes israéliens.

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Bethléem. Mercredi 12 avril.

The Walled Off Hotel a ouvert ses portes il y a quelques semaines. L’hôtel qui jouit de « la pire vue du monde », selon les dires de son propriétaire, l’artiste Banksy, offre en effet un point de vue imprenable sur le mur qui sépare la Cisjordanie d’Israël. Si certains ont fortement critiqué la théâtralisation de l’occupation et le tourisme politique généré par cet hôtel, nous retenons surtout la présence au rez-de-chaussée d’une exposition ­pédagogique sur l’occupation dont la scénarisation et le contenu résument parfaitement l’injustice et la complexité du conflit israélo-­palestinien.

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Vallée du Jourdain. Jeudi 13 avril.

Cette machine permet de façonner des briques à base d’eau et de terre, dans une zone où régulièrement l’armée israélienne détruit les maisons palestiniennes en prétextant l’absence de permis de bâtir, qu’ils n’octroient de toute façon jamais ou presque.

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Vallée du Jourdain. Jeudi 13 avril.

Les briques permettent de reconstruire des bâtisses pour les habitants en moins de 24 heures ! Construire vite et à moindre coût est un acte vital de résistance.

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Camp de réfugiés d’Askar à Naplouse. Vendredi 14 avril.

Des ruelles de ce camp sont tellement étroites qu’à certains endroits, seule la distance entre deux épaules sépare deux murs. Le nombre de réfugiés palestiniens ne cesse d’y augmenter. La plupart ont quitté leur maison du jour au lendemain lors de la Nakba, l’exode palestinien de 1948. Dans l’espoir de retrouver un jour leur maison et leur terre souvent situées dans les territoires occupés, ils vivent tels des réfugiés dans leur propre pays. Dans ce camp, ce ne sont pas moins de 18.500 personnes qui survivent sur à peine plus de 1 km²…

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Désert du Néguev. Samedi 15 avril.

150 personnes passent la nuit dans un camp berbère et se lèvent à 4h du matin pour assister à un concert de musique soufie au levé du soleil. Et puis le temps se suspend : Jean-Jacques Renaut, de l’ensemble belgo-palestinien Al Manara, fait face à la Jordanie, séparée des terres par la paisible Mer Morte. Dans une improvisation gorgée de sentiments, le musicien laisse s’écouler de suaves notes aussi touchantes qu’enivrantes. On est forcément bouleversés par la magie de l'instant, du lieu et de ces moments aussi improbables qu’uniques. Visitez la Palestine avant qu’elle ne disparaisse !