Entretien avec Andrea Rea

« Il y a des exilé·es jugé·es plus légitimes que d’autres… »

Illustration : Vanya Michel

Héber­ger des exilé·es est une étude socio­lo­gique qui se penche sur deux situa­tions sem­blables et pour­tant bien dis­tinctes, celle de l’accueil des exilé·es notam­ment en tran­sit (ori­gi­naires à l’époque de Soma­lie ou d’Érythrée) por­tée par la Pla­te­forme citoyenne entre 2016 et 2019, et celle de 2022 lors de l’arrivée mas­sive d’Ukrainien·nes fuyant leur pays suite à son inva­sion par les troupes russes. Une poli­tique dif­fé­ren­ciée de l’accueil à laquelle se sont intéressé·es les trois auteur·ices de l’ouvrage sur base d’entretiens et d’un long tra­vail de recherche et d’enquête. L’un d’entre eux, Andrea Rea, socio­logue et spé­cia­liste des phé­no­mènes migra­toires, répond à nos ques­tions sur ce double stan­dard d’hospitalité des exilé·es de la part des autorités.

L’hospitalité est au cœur des ques­tions migra­toires d’autant plus lorsque la popu­la­tion civile s’implique dans l’hébergement des per­sonnes qui arrivent sur un ter­ri­toire. Elle est aus­si au centre d’Héber­ger les exilé·es. Qu’elles fuient la guerre, un pays en proie aux dérè­gle­ments cli­ma­tiques ou des menaces contre leur vie, les per­sonnes exi­lées espèrent rece­voir un accueil digne et humain. Nos gou­ver­ne­ments suc­ces­sifs parlent de crise de l’accueil, prin­ci­pa­le­ment depuis 2015 et l’arrivée d’exilé·es syrien·nes qui a entrai­né une mobi­li­sa­tion citoyenne sans pré­cé­dent depuis la Seconde Guerre mon­diale. Petite pré­ci­sion séman­tique, les auteur·ices ont choi­si le terme « exilé·e » afin d’éviter de devoir dis­tin­guer les per­sonnes en fonc­tion du type de migra­tion dans lequel elles s’inscrivent (poli­tique, reli­gieuse, éco­no­mique, etc.). Le terme « exilé·e » sort de la caté­go­ri­sa­tion juridique.

Avant toute chose, il nous semble intéressant d’avoir votre définition de l’hospitalité. Comment définissez-vous cet acte ?

Nous avons repris la défi­ni­tion assez clas­sique du don et du contre-don de l’anthropologue Mar­cel Mauss qu’il concep­tua­lise dans son ouvrage Essai sur le don. Le don, c’est don­ner – rece­voir – accep­ter de rece­voir. Mais le don com­porte aus­si une dimen­sion de contre-don ain­si qu’une dimen­sion morale. À mon sens, le don n’est pas incon­di­tion­nel comme le dit Der­ri­da, car la rela­tion reste asy­mé­trique. Celui·celle qui donne dis­pose d’un ascen­dant dans la rela­tion qui se joue notam­ment sur la posi­tion que doit adop­ter la per­sonne qui reçoit puisque l’asymétrie implique qu’elle doive redon­ner. Si on parle d’hospitalité, il faut accep­ter que la rela­tion soit dés­équi­li­brée. Et, me semble-t-il, c’est une des dif­fé­rences entre l’accueil pra­ti­qué par les membres de la Pla­te­forme et celui des citoyen·nes qui ont héber­gé des Ukrainien·nes. Ces dernier·es ont été soutenu·es finan­ciè­re­ment par une injonc­tion poli­tique et un finan­ce­ment public, contrai­re­ment aux per­sonnes impli­quées autour et au sein de la Plateforme.

D’emblée se pose donc la différence entre l’hébergement tel que proposé par la Plateforme citoyenne et celui coordonné par le gouvernement dans le cas des exilé·es ukrainien·nes. Il ne s’agirait pas de la même hospitalité ?

La Pla­te­forme pro­pose une forme d’hos­pi­ta­li­té poli­tique. D’une part, parce qu’elle est fon­dée sur un don de soi et, d’autre part, parce qu’elle consti­tue une forme de contes­ta­tion poli­tique. Dans le cas de l’accueil des exilé·es ukrainien·nes, il s’agit d’une hos­pi­ta­li­té sous-trai­tée. Mal­gré le don des per­sonnes qui les ont accueilli·es, elle s’inscrit dans le cadre d’une cer­taine forme d’in­jonc­tion poli­tique ren­for­cée par un sou­tien public soit finan­cier, soit admi­nis­tra­tif. Ce n’est donc pas la même chose.

Tout au long de l’ouvrage, vous parlez de logique marchande, d’organisation verticale, de sous-traitance pour qualifier l’hébergement des exilé·es ukrainien·nes. Qu’est-ce que cela implique par rapport à la politique de l’accueil et de l’hébergement citoyen ? Et d’ailleurs, peut-on encore le qualifier d’hébergement citoyen ?

Peut-être faut-il dis­tin­guer deux niveaux d’a­na­lyse. Le pre­mier concerne la dimen­sion morale de l’hospitalité. Celle-ci n’est pas dif­fé­rente pour les per­sonnes qui ont été coor­don­nées ou qui sont à l’in­té­rieur de la Pla­te­forme et celles qui ont accueilli des Ukrainien·nes. La dif­fé­rence réside dans la ges­tion publique. Lorsqu’on parle de sous-trai­tance, il s’agit d’une ques­tion poli­tique. Aujourd’­hui, les dirigeant·es prennent des déci­sions de ges­tion mais n’en donne pas la prise en charge à des orga­nismes ou ser­vices publics. Au contraire, iels font appel au mar­ché pour sol­li­ci­ter des acteurs pri­vés. Et on peut consi­dé­rer que dans le cas de l’im­mi­gra­tion, il y a de plus en plus de sous-trai­tance. Une forme de sous-trai­tance de la poli­tique publique vers des orga­ni­sa­tions non gou­ver­ne­men­tales ou des opé­ra­teurs pri­vés mar­chands à qui on demande de mettre en œuvre des déci­sions poli­tiques. C’est pour ça que nous uti­li­sons tous ces termes en lien avec le mar­ché, ils sont liés aujourd’­hui au fait que des poli­tiques publiques ne sont pas mises en œuvre par des ser­vices publics (les­quels ont été déman­te­lés), mais par des opé­ra­teurs pri­vés du sec­teur mar­chand et non-mar­chand. Et c’est impor­tant de voir la dif­fé­rence entre les deux. Cari­tas Catho­li­ca n’est pas un opé­ra­teur mar­chand, mais c’est un des opé­ra­teurs du retour volon­taire, tan­dis que G4S est un opé­ra­teur mar­chand qui gère, par exemple, un centre d’accueil. Ain­si, en Bel­gique, par­mi les opé­ra­teurs d’ac­cueil des demandeur·euses d’a­sile, on a, notam­ment, un opé­ra­teur public, Feda­sil, un opé­ra­teur pri­vé non-mar­chand, la Croix Rouge, et un opé­ra­teur pri­vé mar­chand, G4S.

Vous parlez d’un traitement différencié entre les exilé·es de 2016 – 2019 et les Ukrainien·nes depuis 2022. Or, aujourd’hui, les lieux d’accueil qui ont été ouverts pour les Ukrainien·nes sont quasiment vides, notamment parce que ces personnes ont bénéficié du CPAS, d’aides à l’emploi, etc. On se rend compte que ce programme leur a remis le pied à l’étrier ici en Belgique. Cette question peut paraitre naïve, mais pourquoi ne met-on pas ce principe en œuvre pour toutes les personnes exilé·es ?

C’est une réflexion légi­time. C’est d’abord une ques­tion de prin­cipe. Un·e exilé·e ukrainien·ne peut cir­cu­ler sur le ter­ri­toire euro­péen puisqu’iel a droit à la mobi­li­té secon­daire. Ce n’est pas le cas pour les autres demandeur·euses d’a­sile qui se voient appli­quer la Conven­tion de Dublin, leur inter­di­sant une mobi­li­té intraeu­ro­péenne. En tant qu’Ukrainien·ne, il suf­fit de pré­sen­ter sa carte d’i­den­ti­té pour être reconnu·e comme per­sonne béné­fi­ciant de la pro­tec­tion tem­po­raire. Contrai­re­ment à un Soma­lien qui arrive et qui demande l’a­sile. Lui, il doit prou­ver qu’il est per­sé­cu­té. Un·e exilé·e ukrainien·ne n’a pas cette charge de la preuve puisque la pro­tec­tion tem­po­raire lui per­met de béné­fi­cier auto­ma­ti­que­ment de cette garan­tie. Dans la caté­go­ri­sa­tion même de l’exilé·e, on crée deux dif­fé­rences. Dans un cas, c’est un·e demandeur·euse d’a­sile qui doit prou­ver qu’iel peut deve­nir réfugié·e, alors que dans l’autre, c’est un·e exilé·e qui, de par son iden­ti­té même, béné­fi­cie de la pro­tec­tion temporaire.

La deuxième chose qui les dif­fé­ren­cie, ce sont toutes les mesures sociales qui accom­pagnent la pro­tec­tion tem­po­raire : aide sociale, accès au mar­ché du tra­vail, accès à la for­ma­tion, sou­tien pour le loge­ment. Ce qu’on a vu avec l’hé­ber­ge­ment citoyen, c’est que ça a mar­ché mais que ce n’est quand même pas la solu­tion sur le temps long. Et concer­nant les Ukrainien·nes, comme iels ont le Reve­nu d’intégration sociale (RIS) et qu’iels com­mencent à avoir un taux d’emploi qui est assez éle­vé, iels rentrent sur le mar­ché loca­tif. Iels dis­posent aujourd’hui majo­ri­tai­re­ment d’un héber­ge­ment qui est finan­cé par leur tra­vail ou par le RIS. On pour­rait se dire que tout ça prouve qu’on est en capa­ci­té de pou­voir faire ça pour tous·tes les demandeur·euses d’a­sile… Oui, mais on ne le fait pas parce qu’on n’a pas de volon­té poli­tique de le faire pour les autres. Est-ce une ques­tion de moyens finan­ciers ? On pour­rait en dou­ter quand on regarde le bud­get que l’UE injecte, pas sim­ple­ment pour la guerre en Ukraine et son sou­tien aux Ukrainien·nes contre les Russes, mais aus­si pour la poli­tique d’ac­cueil des 4,5 mil­lions de per­sonnes qui ont été dépla­cées. On a vu que l’UE dis­pose des moyens finan­ciers. Toute la ques­tion revient, encore une fois, au fait qu’il y a des exilé·es qui sont jugé·es plus légi­times que d’autres…

À la lecture de votre ouvrage, on réalise combien la dimension genrée est importante lorsqu’on parle de migration.

De manière géné­ra­li­sée, dans la migra­tion, le soup­çon concer­nant la légi­ti­mi­té de la rai­son pour laquelle un indi­vi­du est là se porte davan­tage sur les hommes que sur les femmes. Il s’agit ici aus­si de la dimen­sion pater­na­liste, patriar­cale de notre socié­té de la femme vul­né­rable qu’il faut sou­te­nir ou qu’il faut sau­ver. Et cela a un impact sur l’accueil des Ukrainien·nes, qui sont majo­ri­tai­re­ment des Ukrai­niennes. À l’in­verse, les autres exilé·es sont sur­tout des hommes. Et cela engendre une situa­tion des plus catas­tro­phiques puisque le gou­ver­ne­ment a déci­dé de ne pas enre­gis­trer les demandes d’a­sile des hommes seuls. Cela démontre encore une fois qu’ils sont consi­dé­rés comme des dan­gers qui méritent même que les auto­ri­tés n’ap­pliquent pas la loi à laquelle elles sont sou­mises, non-appli­ca­tion pour laquelle elles sont condam­nées par des tri­bu­naux. Par contre, elles déve­loppent toute une poli­tique de sou­tien pour les femmes seules ou avec enfants.

Cette dimension genrée, on la retrouve aussi chez les hébergeur·euses, comment cela s’explique-t-il ?

Ten­dan­ciel­le­ment, la dimen­sion de l’hos­pi­ta­li­té est plus mar­quée par les femmes et là, cela touche au care. On retrouve la for­ma­tion his­to­rique de la pro­duc­tion de la dis­po­si­tion de la fémi­ni­té basée sur le prin­cipe de « prendre soin d’au­trui avant de prendre soin de soi-même », une maxime qui construit la socié­té patriar­cale et la fémi­ni­té dans une vision andro­cen­trée. C’est une pre­mière rai­son. Une deuxième rai­son est la proxi­mi­té de la pro­fes­sion car ce sont prin­ci­pa­le­ment les femmes qui occupent les postes de tra­vailleuse sociale, infir­mière, méde­cin, avo­cate, membre d’as­so­cia­tion, etc. Et puis il y a toute une ques­tion qui est liée à ce qu’on appelle dans les mou­ve­ments sociaux, la « dis­po­ni­bi­li­té bio­gra­phique ». Ce sont, pour une part, des femmes plus âgées, qui sont veuves ou sépa­rées, et en quête de lien. C’est donc pour ça qu’il y a une pro­por­tion impor­tante, sur­tout autour de la Pla­te­forme, de femmes. Et puis il faut noter que quand on dit que ce sont majo­ri­tai­re­ment des femmes, ce sont sur­tout des femmes qui ont plus de 40 ans. Ces élé­ments expliquent la sur­re­pré­sen­ta­tion des femmes, qu’il s’agisse de l’engagement via la Pla­te­forme citoyenne ou dans l’accueil des per­sonnes ukrainiennes.

Vous évoquez « l’institutionnalisation du double standard en matière de protection internationale ». Cette notion mérite d’être expliquée, qu’est-ce que cela veut dire ?

On peut consi­dé­rer qu’­his­to­ri­que­ment, qu’il s’agisse de la loi exis­tante avec la Conven­tion de Genève et le Pro­to­cole de New York d’une part et l’application des direc­tives euro­péennes et de la loi belge d’autre part, il existe déjà des trai­te­ments dif­fé­ren­ciés en fonc­tion du pays d’origine des per­sonnes en exil. Une per­sonne qui vient du Maroc, indé­pen­dam­ment des rai­sons qu’elle mobi­lise, a peu de chances de rece­voir l’asile. Inver­se­ment, quand la Syrie était dans l’état dans lequel elle était (état dont l’Europe n’est pas exempte de toute res­pon­sa­bi­li­té), le taux de recon­nais­sance pour les per­sonnes venant de ce pays était plus éle­vé. Donc on voit bien que le dif­fé­ren­tiel dans le taux de recon­nais­sance des demandes d’a­sile qui sont intro­duites varie en fonc­tion de la manière dont on ana­lyse la situa­tion dans le pays à ce moment-là. On peut consi­dé­rer que ce n’est pas un double stan­dard, mais il y a bien des trai­te­ments dif­fé­ren­ciés dans les demandes d’a­sile, dont une des variables porte en réa­li­té sur le pays d’o­ri­gine à un moment don­né, parce que ce n’est pas stable dans le temps.

C’est l’utilisation de la direc­tive sur la pro­tec­tion tem­po­raire qui crée le double stan­dard. Il est impor­tant de se sou­ve­nir qu’elle a été créée en 2001 lors de la guerre au Koso­vo lorsqu’il a été ques­tion de créer un sta­tut par­ti­cu­lier pour les Koso­vars. Elle n’a jamais été uti­li­sée, même s’il avait été ques­tion qu’elle le soit en 2015 à l’égard des Syrien·nes. Le Par­le­ment euro­péen l’avait refu­sé à l’époque. Elle a donc été mise en appli­ca­tion pour la pre­mière fois au début de la guerre en Ukraine, et ce que cela raconte n’est pas ano­din. En effet, on voit que pour les États euro­péens, même s’il y a encore des varia­tions impor­tantes entre pays euro­péens, il y a des exilé·es qui sont plus légi­times que d’autres. Les moyens attri­bués sont tout à fait différents.

On voit bien qu’on est en train de ren­trer dans une logique où le droit d’a­sile, qui était très ouvert mal­gré tout, même s’il était sélec­tif, est de plus en plus res­tric­tif. On attri­bue un sta­tut d’ex­cep­tion­na­li­té avec la pro­tec­tion tem­po­raire pour les Ukrainien·nes, et en même temps, le droit à la pro­tec­tion inter­na­tio­nale qui est ouvert à tout le monde. Tou­te­fois, il est de plus en plus dif­fé­ren­ciée à l’in­té­rieur en rai­son de taux de recon­nais­sance de réfugié·es très dif­fé­ren­ciés selon la nationalité.

Pour conclure, qu’est-ce que l’hébergement citoyen tel qu’il a été mis en place soit par l’État, soit par la Plateforme, dit de nos politiques publiques ?

Si on veut le dire de manière très radi­cale, on peut affir­mer qu’aujourd’hui, il y a un dépla­ce­ment de la poli­tique d’ac­cueil des exilé·es vers une poli­tique de non-accueil des exilé·es. Il s’agit d’une lame de fond. Ce qui est en train d’être mis en œuvre, c’est une poli­tique de non-accueil, à l’ex­clu­sion des exilé·es ukrainien·nes pour lesquel·les il y a un sta­tut sin­gu­lier spé­ci­fique. Qu’est-ce que ça nous dit ? Que l’É­tat n’as­sume pas. Or, c’est de la res­pon­sa­bi­li­té de l’É­tat d’as­su­rer la poli­tique de l’ac­cueil des exilé·es et pas de la sous-trai­ter auprès des citoyen·nes, qu’il s’agisse de citoyen·nes qui consi­dèrent qu’il faut lut­ter contre la non-appli­ca­tion de la loi par le gou­ver­ne­ment en accueillant des demandeur·euses d’a­sile qui ne sont pas enregistré·es par le gou­ver­ne­ment ou qui accueillent des exilé·es ukrainien·nes parce qu’on leur demande de le faire.

De ce point de vue-là, cela nous enseigne que nous sommes dans une poli­tique de non-accueil de plus en plus forte dont la variable d’a­jus­te­ment sont les citoyen·nes à qui l’on fait appel quand il y a des mou­ve­ments migra­toires trop éle­vés et que les ser­vices publics n’ar­rivent pas à suivre. C’est faux de dire qu’il n’y a pas de places, aujourd’­hui, en Bel­gique comme l’af­firme la secré­taire d’É­tat à l’A­sile et la Migra­tion Nicole de Moor. Si on avait appli­qué, comme dans d’autres périodes his­to­riques, le plan de répar­ti­tion qui consiste à répar­tir sur toutes les com­munes des demandeur·euses d’a­sile, il n’y aurait plus aujourd’­hui de situa­tion de crise. Il y a donc une rigi­di­fi­ca­tion de la poli­tique de l’ac­cueil qui se défi­nit de plus en plus comme poli­tique de non-accueil et qui mobi­lise des citoyen·nes quand elle n’ar­rive pas à appli­quer sa propre politique.

La ques­tion se pose véri­ta­ble­ment quant à savoir si les citoyen·nes doivent héber­ger et palier ces man­que­ments poli­tiques. Je pense que quand iels voient la situa­tion d’hy­per­pré­ca­ri­té dans laquelle se trouve un cer­tain nombre de ces exilé·es, iels le font par atti­tude morale et poli­tique, mais que fon­da­men­ta­le­ment, c’est un défaut de l’État.

Héberger des exilé·es– Initiatives citoyennes et hospitalité
Andrea Rea, Antoine Roblain, Julia Hertault
ULB, 2023

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