Anderlecht, Printemps 2008 est le fait d’un collectif, Chikago.be dont le nom rend hommage à l’Ecole de Chicago, mouvement de chercheurs de terrain engagé qui ont fondé la sociologie urbaine moderne et compréhensive. Il se veut une prise de position concernant un article du Monde diplomatique qui rend compte de l’étude « Jeunes en ville, Bruxelles à dos » d’Olivier Bailly et Julie Cailliez. Cette étude concluait à l’enfermement et l’auto-exclusion des populations populaires dans leur quartier à partir d’un indicateur discutable : leur mobilité dans la région Bruxelles-Capitale. Car les sociologues ne sont pas exempts des clichés (« les jeunes de quartiers sont enfermés dans leur quartier ») ou de choix politiques ou philosophiques (la ville est un territoire à parcourir suivant ses besoins, adhésion à l’idéologie de la « mobilité » prise comme marqueur d’intégration sociale). De là, une critique des choix de constitution des groupes et des recettes quelque peu institutionnelles de ces chercheurs. Et des recommandations, repartir de l’idée d’une ville comme terrain de recherches de nouvelles expériences : comment se fabrique des nouveaux mondes ? Quelles connexions souterraines remettent en cause le modèle du « pauvre captif du ghetto » ? Refaire de la sociologie et repartir en quête de cette société du coin de rue.
Aurélien BerthierAnderlecht, Printemps 2008
Réponse à une sociologie du manque : proposition d’enquête
Chikago.be
Editions du souffle, 2009