Corps, cris et dégenrement

« Corps, cris et dégen­re­ment ça dézingue ! Oubliez le fémi­nisme à la papa. Ici, on est dans le punk » indique avec jus­tesse le site de l’éditeur de ce livre issu des ate­liers « Fight sexism, des­troy Patriar­chy » sur les fémi­nismes. Elles s’appellent Alice, Ami­ra, Caro­li­na, Géral­dine, Har­mo­ny, Ingrid, Jus­tine, Maga­li, Lou et 16 autres qui ont par­ti­ci­pé à ces ate­liers « Art en résis­tance » dans les­quels est uti­li­sé l’art (prin­ci­pa­le­ment la lino­gra­vure et l’écriture) pour débattre et expri­mer des idées. L’asbl namu­roise d’éducation per­ma­nente et popu­laire AFI­Co, membre du mou­ve­ment CEPAG, est à la manœuvre sur ce pro­jet. Comme l’écrit Irène Kau­fer dans la pré­face : « On sait qu’il n’y a pas “un” mais “des” fémi­nismes. Alors on pour­ra consi­dé­rer qu’il y a des voix qui manquent. Que cer­taines parlent plus fort que d’autres. Mais ce qui fait la richesse et la spé­ci­fi­ci­té des mou­ve­ments fémi­nistes, c’est la volon­té de par­tir de son propre vécu, sa propre expé­rience, sans exclure pour autant celle des autres, mais sans jamais vou­loir par­ler à leur place. » C’est pré­ci­sé­ment la phi­lo­so­phie que l’on retrouve dans les écrits, les des­sins qui tra­versent de bout en bout cet agréable ouvrage. Une recherche gra­phique toute par­ti­cu­lière pro­pose des let­trages, des illus­tra­tions for­te­ment diver­si­fiés. On tourne les pages les unes après les autres et l’on se rend compte qu’à la fin tous ces cris, ces textes lourds de sens qui racontent, qui dénoncent, qui poé­tisent les choses finissent par conver­ger dans la même direc­tion à un moment ou l’autre. En effet, les obs­tacles ne sont pas les mêmes pour toutes, mais cela n’empêche pas d’essayer de les fran­chir ensemble. L’écriture et les des­sins y participent.

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