Dis c’est quoi l’antifascisme ? Julien Dohet 

Dans cet ouvrage paru dans la col­lec­tion « Dis, c’est quoi ? » qui se veut la plus péda­go­gique pos­sible, Julien Dohet répond aux ques­tions de Chloé Delab­bé. Au cours du dia­logue qu’ils esquissent, ils évoquent ce qu’est le fas­cisme mais aus­si et sur­tout les diverses formes que prend l’antifascisme : son idéo­lo­gie, ses pra­tiques et ses sym­boles (à l’exemple du double dra­peau rouge et noir). Le dia­logue, mis en scène de manière un peu for­cée, per­met de voir que cette notion recouvre des réa­li­tés plu­rielles et des enga­ge­ments divers et variés : veille sur les réseaux sociaux, orga­ni­sa­tions de concerts, auto­dé­fense popu­laire, actions sociales, édu­ca­tion per­ma­nente, mani­fes­ta­tions… Et aus­si que l’on ne peut par­ler d’antifascisme sans par­ler de fémi­nisme, d’internationalisme et de soli­da­ri­té. L’ouvrage regorge d’anecdotes inté­res­santes à rele­ver comme par exemple le fait que le tri­angle rouge, sym­bole anti­fas­ciste par excel­lence, était en fait uti­li­sé par le mou­ve­ment ouvrier au tour­nant du 20^e siècle pour sym­bo­li­ser alors la lutte pour les « trois fois huit » ( 8 heures de tra­vail, 8 heures de som­meil et 8 heures de loi­sirs). Une lutte qu’il est bon de rap­pe­ler à toutes et à tous aujourd’hui. Le livre évoque aus­si l’existence de l’antifascisme en Bel­gique 100 ans après sa nais­sance, tant en Flandre qu’en Wal­lo­nie, ain­si que des défis qui se posent à lui, et de son uti­li­té face à la menace pour la démo­cra­tie que consti­tue une extrême droite vio­lente en plein déve­lop­pe­ment. Comme le sou­ligne Mark Bray, cité dans cet ouvrage, « l’ironie tra­gique de l’antifascisme contem­po­rain est que, plus il réus­sit, plus on remet en ques­tion sa rai­son d’être ».

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