Jean Lemaître s’est penché sur le destin singulier de l’école Decroly, symbole d’une pédagogie nouvelle qui rayonne bien au-delà de la capitale de la Belgique. Pas comme un spécialiste de l’éducation ou en journaliste historique. Non, en romancier. Le résultat ? Plus de 200 pages gorgées d’émotion et de retenue qui racontent les joies et les souffrances de la grande famille Decroly pendant l’occupation nazie. Tous les personnages et les faits sont réels mais au travers de l’extrême sensibilité de l’écrivain. J’ai eu, à plus d’une page, la gorge nouée et des frissons de tristesse face à des existences brisées. Je pense en particulier à Paul, assassiné le 30 janvier 1945 par des SS. C’est tout le génie de la littérature de nous faire ressentir en profondeur, par la simple magie des mots, le tragique de la vie d’hommes et de femmes si attachants pendant la nuit noire du national-socialisme.
Jean CornilLe jour où tout bascula
Sous l’occupation nazie, du côté de l’Ecole Decroly,
Jean Lemaître
Mémogrames, 2017