Le Seul Endroit

Peut-être l’intelligence est-elle cette facul­té de rendre acces­sibles des sujets d’une fort grande com­plexi­té ? Et de nous rendre plus intelligent·es ? Le monde, infi­ni que l’on tâche de ras­sem­bler sous l’acronyme LGBTQIA+, reste une énigme pour la plu­part. Il faut, pour toutes celles et ceux-là, et les autres, lire Le Seul Endroit — unique en son genre (si l’on ose). Ce roman gra­phique déroule une his­toire d’amour, celle de Léold, per­sonne gen­der­fluid, et Oli­via, sa voi­sine dans une socié­té qui si elle évo­lue, reste elle encore for­te­ment ancrée sur la bina­ri­té de genre. Vivre de l’intérieur les ques­tions d’identité sexuelle, les dif­fi­cul­tés, par­fois les souf­frances qu’elles pro­voquent, est une expé­rience indis­pen­sable. C’est ce à quoi se sont atte­lées Séve­rine Vidal et Marion Clu­zel avec une finesse, une ten­dresse et une com­pré­hen­sion qui, sans avoir l’air d’y tou­cher, rendent toute la sen­si­bi­li­té, et la pos­sible légè­re­té, d’êtres humains pris dans un par­cours com­plexe. Quand le tout est por­té par un des­sin et des cou­leurs d’une beau­té aus­si dis­crètes qu’indiscutables, on referme la BD, un léger sou­rire aux lèvres, le cœur allé­gé et plus intelligent.es sans doute…

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