L’open space m’a tuer

Alexandre des Isnards & Thomas Zuber

Ce petit livre se lit comme un roman, si ce n’est qu’il dépeint sur un ton fami­lier, ponc­tué par une kyrielle d’anglicismes, le monde de l’entreprise moderne sous un angle assez édi­fiant et ter­ri­fiant. Celui du cynisme, de la cari­ca­ture et du for­ma­tage des com­por­te­ments entre col­lègues et entre col­lègues et mana­gers. Ecrit par Alexandre des Isnards et Tho­mas Zuber, deux consul­tants de 34 ans, ce livre raconte tout ce que les jeunes cadres savent mais qu’ils taisent et donc que les autres ignorent : les nou­velles formes de vio­lence, le dik­tat de la bonne humeur et de la convi­via­li­té, la fausse liber­té qu’offre la flexi­bi­li­té, le sup­plice du time­sheet , la folie de l’évaluation et de l’autoévaluation, le manque de recon­nais­sance etc.

L’écriture est plai­sante, on rit même des situa­tions pré­sen­tées tant elles sont criantes de véri­té, on se retrouve en ter­rain connu et on se dit que fina­le­ment nous ne sommes pas seuls à vivre ces durs moments de vie, ces anec­dotes cocasses par­fois et néan­moins insou­te­nables dans bien des faits. Démo­ti­va­tion, dépres­sion, démis­sion, attaque panique, angoisses, stress, cer­tains vont même jusqu’aux tri­bu­naux pour obte­nir une recon­nais­sance… « Post­hume ». On découvre les souf­frances et les dés­illu­sions de la « géné­ra­tion open space ». Ce livre ôte le masque. Inté­res­sant de se plon­ger dans un uni­vers qui ne sera pas étran­ger pour tout le monde.

Sabine Beaucamp

L’open space m’a tuer
Alexandre des Isnards et Thomas Zuber
Le livre de poche, 2008

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