Louis Can Geyt, la passion du trait d’union

Jean Lemaître

Je ne suis pas par­ti­cu­liè­re­ment sen­sible à l’histoire poli­tique de la Bel­gique. J’ai pour­tant dévo­ré ce très long entre­tien de Jean Lemaître avec Louis Van Geyt, pré­fa­cé par Phi­lippe Mou­reaux. Cette ren­contre de deux huma­nistes m’a empor­té dans les tour­billons de mon pays et dans des sou­ve­nirs per­son­nels. Ce livre est tout d’abord le récit d’un for­mi­dable enga­ge­ment, celui de Louis Van Geyt, au tra­vers de tous les déchi­re­ments du siècle ; dans le désordre, affaire Lys­sen­ko, résis­tance et col­la­bo­ra­tion, pro­cès de Mos­cou, assas­si­nat de Julien Lahaut, grèves de 60, chute du mur de Ber­lin, le prin­temps de Prague, la Hon­grie, Khroucht­chev, le fédé­ra­lisme à la belge, les ten­sions avec les trots­kystes et les maoïstes, le regain du PTB… On y croise de fortes per­son­na­li­tés de Jacques Grip­pa à André Renard, de Georges Debunne à Léo Col­lard, de Enri­co Ber­lin­guer à Mikhaïl Gor­bat­chev. Cette ren­contre est aus­si le por­trait d’un homme extrê­me­ment atta­chant, humble, pudique et idéa­liste. C’est le fruit d’un dia­logue enga­gé entre deux hommes de convic­tion que trente années séparent. Comme l’exprime Jean Lemaître dans sa post­face, à l’heure de la céci­té his­to­rique de ses étu­diants hyper­con­nec­tés, ce témoi­gnage est un hom­mage à la vie d’un com­bat­tant poli­tique et citoyen qui porte haut son indé­pen­dance d’esprit. Nous avions plus que jamais besoin de Louis Van Geyt.

Jean Cornil

Louis Can Geyt, la passion du trait d’union
Regards croisés sur le Parti communiste de Belgique (1945-1985)
Entretien avec Jean Lemaître
Mémogrames, 2015

 

Autres Popcorns "Lecture"