Panthère Première est « une revue de critique sociale publiant des textes et des images qui interrogent l’existence d’une « sphère privée » et d’une « sphère publique », partant du principe que les phénomènes politiques sont traversants et qu’ils ne s’arrêtent donc pas aux portes d’une catégorie ». Accessible dans le fond comme dans la forme, Panthère première est une revue exigeante et originale, orchestrée par une équipe non-mixte (sans homme cis) mais qui accueille dans ses pages des textes et des images produites par une diversité de contributeur·rices. Par la littérature autant que par l’enquête, le regard qu’apporte les contributions sur des sujets divers allant du monde du travail, à celui de la famille, de la création artistique aux sphères du numérique, en passant par le monde médical, témoigne d’une attention curieuse et pertinente au langage et aux formes d’expressions, celles qui nous contraignent comme celles qui nous libèrent. À la lecture de la revue, on est le plus souvent agréablement surpris·e d’apprendre des choses, de pouvoir les considérer sous un angle qu’on n’aurait pas imaginer, qui décalent le regard tout en alimentant des points de vue critique nourris d’expériences concrètes, contemporaines ou historiques. Dans le dernier numéro paru à l’automne 2021, le très beau dossier « L’esprit vieille » fait écho à l’un des derniers chantiers d’Agir par la culture autour de l’âge comme catégorie politique. L’esprit vieille, c’est entre autres une réponse à l’injonction à avoir l’esprit jeune, une invitation à considérer que « si ma vie vaut quelque chose je suis le résultat du temps » (Léonora Carrington), à dégager « les puissances et les possibles de l’âge », et penser la vie en dehors des classes d’âge tantôt ségréguées, tantôt confrontées les unes aux autres sous la rengaine désuète du conflit de génération.
Valentine BonomoRevue Panthère Première
N°7 – automne 2021