La protection sociale est l’objet d’un nouvel engouement dans le chef des gouvernements des pays émergents tout comme les organisations internationales. Après avoir longtemps disparu des écrans radars, l’idée d’une prise en charge collective des risques sociaux est réinvestie par une coalition d’acteurs porteurs de visions et d’agendas passablement diversifiés, des gouvernements progressistes d’Amérique du Sud à la Banque mondiale, en passant par les organisations onusiennes, les banques régionales, les agences d’aide, la société civile internationale etc. Ce développement reflète autant qu’il promeut la multiplication d’initiatives de politiques publiques dans le champ de la protection sociale au Sud depuis le tournant du millénaire. Inspirés des expériences phares du Brésil et de l’Afrique du Sud, les programmes les plus répandus visent le transfert d’allocations modestes aux ménages les plus pauvres, majoritairement exclus du marché du travail formel. Le recul de la grande pauvreté est indéniable dans les régions concernées, mais la couverture demeure réduite à l’échelle planétaire. Aujourd’hui, il y a toujours 75 % de la population mondiale qui n’a pas accès à une protection sociale de base. Ce nouveau numéro d’Alternatives Sud a été produit par le CETRI dans le cadre d’une collaboration entre celui-ci et le CNCD-11.11.11 sur le thème de la protection sociale.
Sabine BeaucampProtection sociale au sud
Les défis d’un nouvel élan
Alternatives Sud
Volume 21
2014