Comment est né « Vista » ?
Vista est né de l’observation de trois constats, trois tendances principales en Flandre et un peu partout en Europe.
D’abord, la montée de partis plutôt situés à l’extrême du paysage politique, ainsi en Flandre le Vlaams Belang, en Wallonie la Gauche radicale incarnée par le PTB ou dans d’autres pays comme par exemple Alternative für Deutschland en Allemagne. Je pense que c’est généralisé à tous les pays européens. Probablement en partie à cause de la polarisation alimentée par les réseaux sociaux. Cette polarisation pousse de plus en plus de gens à se tourner vers des visions extrêmes, conservatrices de la société. C’est le premier constat.
Le deuxième constat qui est directement lié, c’est que les partis traditionnels ne semblent plus capables de pouvoir arrêter cette montée, car ces partis eux-mêmes, rencontrent beaucoup de problèmes internes et n’ont plus à vrai dire une idéologie claire et très pertinente aujourd’hui. La jeune génération regarde la société d’une manière beaucoup plus pragmatique. Dès lors, ces partis traditionnels essaient de renouveler leur politique. se réinventer
Le troisième constat c’est qu’après l’intégration du parti Spirit au sein du parti socialiste flamand il n’y avait plus de mouvement en Flandre qui voulait combiner d’un côté plus d’autonomie pour la Flandre, et de l’autre une vision de société plus progressiste. Cela n’existait pas.
Ces trois éléments ensemble ont fait qu’un groupe de personnes s’est retrouvé pour lancer une nouvelle initiative politique, car il y avait un réel besoin d’arrêter cette montée des extrêmes. Il est très clair qu’en Flandre naissent beaucoup d’initiatives citoyennes suite à la perte de vitesse des partis traditionnels. Vista veut jouer un rôle en offrant une alternative à ces politiques érodées par un pouvoir trop longtemps en place.
Et quelle est cette alternative que propose Vista ?
Une alternative : développer une vision progressiste sur le long terme. J’ai l’impression que l’on ne pense plus du tout comme ça.
C’est le phénomène de la particratie qui fait que chaque parti aujourd’hui a une seule préoccupation, c’est de rester en place et d’améliorer leur position pour préserver leurs propres intérêts. On ne pense plus intérêt général. Avec Vista nous espérons pouvoir recommencer à zéro et partir d’une page blanche, construire une nouvelle initiative politique. Vista veut laisser plus d’autonomie au niveau local. Nous estimons qu’il faut repenser la Belgique d’un point de vue local en remontant vers les entités fédérées. Il y a clairement une demande pour plus d’autonomie et de compétences régionales en fonction des besoins des citoyens et citoyennes. Nous allons travailler d’abord le local, le régional et le fédéral en Flandre et à Bruxelles. Notre but est vraiment de construire un parti en commençant par le niveau local.
La création de Vista influencerait le score électoral du Vlaams Belang et de Bart De Wever, cela les affaibliraient ?
Je pense qu’il y a clairement un grand besoin d’une nouvelle alternative politique au centre. Les gens votent souvent pour les extrêmes non pas parce qu’iels sont convaincu·es par ceux-ci, mais parce qu’iels sont déçu·es par les partis en place. Il y a beaucoup de « sans-abris politiques » en Belgique !
La proportion de la population vraiment convaincue par un programme raciste ou xénophobe n’est pas supérieure à 5 – 10 % selon les études sociologiques qui ont été menées. Le reste qui se rajoute ce sont des mécontent·es.
Vous espérez atteindre les 5 % nécessaires pour exister dans la sphère politique ?
C’est effectivement un autre aspect de notre système politique c’est qu’il y a ce seuil de 5 % à recueillir si on veut vraiment avoir un véritable impact. C’est bel et bien notre ambition de franchir ce seuil. Mais si nous atteignons le chiffre de 100 000 électeur·rices même avec seulement 2 à 3 % au niveau d’une seule province par exemple. Les partis traditionnels verront qu’il y a création d’une nouvelle alternative qui peut faire pression sur les majorités en place. Il est clair que le système serait plus raisonnable si par exemple le financement des partis n’était pas lié au nombre de sièges au Parlement. Les petits partis ne sont pas logés à la même enseigne.