Carnaval Sauvage : « La tradition est à nous ! »

Illustration : Alice Bossut

Depuis envi­ron 10 ans, les car­na­vals alter­na­tifs se mul­ti­plient en Europe et font renaitre par les marges, un esprit du car­na­val, qui mélange des élé­ments anciens et per­dus de vue du folk­lore car­na­va­lesque, tout en s’inscrivant dans des enjeux sociaux et poli­tiques très contem­po­rains. Le Car­na­val sau­vage, orga­ni­sé depuis 2012 à Bruxelles par un col­lec­tif au fonc­tion­ne­ment hori­zon­tal se veut ain­si un défi­lé poé­tique qui va autant fêter la fin de l’hiver que par­tir à l’assaut de la gen­tri­fi­ca­tion. Il vise à inven­ter une tra­di­tion qui reflète quelque chose de ce que vivent ceux et celles qui le font. Et à déve­lop­per d’autres figures d’altérité lors de ces moments de transe col­lec­tive qui s’élancent dans les quar­tiers popu­laires de Bruxelles. Hors des sen­tiers bat­tus, mais pas hors des pré­oc­cu­pa­tions sociales. Ren­contre avec deux de ses membres, Taupe et Ours.

Pourquoi avez-vous voulu lancer il y a sept ans un nouveau carnaval dans un pays, la Belgique, qui en comporte déjà beaucoup ?

Taupe : Déjà parce qu’il n’y en avait presque plus à Bruxelles. Et aus­si parce que ceux qui exis­taient étaient des car­na­vals très poli­cés et très bali­sés, qui s’adressent pour la plu­part aux enfants. Or, on se trompe si on pense que le car­na­val est pré­vu pour les enfants, il s’adresse en effet aux adultes. Le pré­voir pour les enfants génère des pro­blèmes d’ordre et de sécu­ri­té et implique le blo­cage des accès avec bar­rières Nadar pour que les petits ne risquent pas de se faire écra­ser par des chars. Ce qui empêche une par­ti­ci­pa­tion aux cor­tèges, on devient spec­ta­teur du car­na­val qui se change en spec­tacle alors que tout l’intérêt du car­na­val, selon nous, c’est bien de le faire.

Dans cette idée du pas de spectateur·trices, seulement des carnavalier·ères, il y a l’invitation à ce que tout le monde viennent déguisés, de porter à minima un masque, aussi simple soit-il s’ils ont envie de se joindre au cortège…

Taupe : Ce qui nous inté­resse c’est d’avoir des participant·es qui font car­na­val, donc qui sont costumé·es. Par­ti­ci­per au car­na­val sans masques déforce l’ensemble et joue sur l’énergie du cor­tège. Car être mas­qué et voir d’autres gens mas­qués, sou­te­nu par une musique de transe, déploie énor­mé­ment d’imaginaire. Du coup, s’il y a beau­coup de spec­ta­teurs qui ne sont pas mas­qués et qui se marrent un peu, ça va faire retom­ber cette éner­gie. C’est pour ça qu’on insiste d’avoir au moins un masque même « vite fait ». Car dès le départ, on s’est fixé comme règle qu’on n’achèterait aucun maté­riau. Ça per­met, entre autres, de faire que la par­ti­ci­pa­tion soit plus acces­sible et ne dépende pas de l’argent. Même si tu n’as que cinq minutes, tu prends un chif­fon tu fais des trous dedans et tu peux venir comme ça !

Outre d’écarter le frein financier, qu’est-ce que permet la récup qui tient une place importante dans le Carnaval sauvage ?

Taupe : Le fait de ne pas pou­voir dépen­ser d’argent, de tra­vailler à par­tir de récup, ça va éli­mi­ner tous les maté­riaux neufs, et toute l’esthétique indus­trielle, tous les masques tous faits de Pika­chu ou Bat­man. Si tu veux être en Bat­man, il fau­dra te fabri­quer toi-même le masque à par­tir d’un sac à main… Ce qui va don­ner un Bat­man tout déglin­gué qui sera Car­na­val sau­vage plu­tôt que d’avoir un Bat­man en plas­tique fabri­qué en Chine. Ça fait notre force.

Il s’agit de sortir du prêt à déguiser ?

Taupe : Par­fois, on voit des socié­tés de car­na­val ache­ter du tis­su en gros, pour que tous aient le même cos­tume, des satins tout neufs, qui n’ont pas de patine, pas de vie. Et ce truc-là, on est content de l’avoir contour­né. Ça donne un vécu, un cachet, du jus à notre défilé.

Comment l’idée de ce carnaval a émergé ?

Taupe : On avait envie de racon­ter notre propre his­toire du car­na­val. On avait aus­si à fêter la mort et la renais­sance de la Com­pi­lo­thèque [Un lieu cultu­rel alter­na­tif bruxel­lois NDLR] quand elle était au canal. C’était un peu un déclen­cheur sauf que ça a pris de l’ampleur et, comme on s’est bien amu­sés, on a conti­nué à le faire. Un cer­tain nombre de choses sont venues en pui­sant dans les car­na­vals tra­di­tion­nels d’un peu par­tout. Le car­na­val c’est un phé­no­mène euro­péen qui est très large et très divers. Beau­coup d’éléments relèvent de pra­tiques cultu­relles et de repré­sen­ta­tions qui racontent des choses sur com­ment l’Europe voit le monde et voit l’existence. On y prend ce qui nous plait et ce qui a du sens, pour le déca­ler et le rendre cohé­rent par rap­port à notre mode de vie urbain. Nos ques­tions de départ, c’était : c’est quoi une tra­di­tion ? C’est quoi le car­na­val ? On consi­dé­rait que c’était à nous cette tra­di­tion et qu’on avait le droit d’en faire ce qu’on en vou­lait : impor­ter des tra­di­tions d’ailleurs ou faire bou­ger celle de notre coin.

Pourquoi se nommer le carnaval « sauvage » ?

Taupe : Ce qui nous inté­res­sait beau­coup c’était la figure du Sau­vage, de l’homme sau­vage (repré­sen­té aus­si par­fois par un ours) qui est omni­pré­sente dans bon nombre de mas­ca­rades, rurales notam­ment. Ce que racontent ces nar­ra­tions tra­di­tion­nelles, c’est l’intrusion du sau­vage issu des bois dans le vil­lage que la civi­li­sa­tion va arri­ver à domi­ner et à expul­ser. Ça nous par­lait pas mal, sauf qu’on avait plu­tôt la vision du sau­vage et envie de prendre son par­ti ! Ain­si, on n’avait pas envie de racon­ter cette vic­toire de l’ordre sur le désordre, mais plu­tôt de racon­ter que le désordre est une force néces­saire à la vie, et une puis­sance pour soi, pour le groupe et pour le reste de la socié­té sans lequel l’ordre social cen­tral serait insupportable.

Un autre Sauvage, celui d’Ath, défraye la chronique. Quel regard vous portez sur certaines figures du folklore belge qui peuvent continuer de véhiculer une histoire coloniale et/ou un discours raciste sous couvert de tradition ?

Taupe : Il y a beau­coup de racisme dans les repré­sen­ta­tions car­na­va­lesques, c’est quelque chose de récur­rent. Ça peut être les Noirs comme à Ath, mais ça peut varier selon les pays : en Pologne ce sont les Juifs, en Rou­ma­nie ce sont les Roms, en Grèce ce sont les Turcs, en Espagne, ce sont les Maures etc. On a sou­vent une repré­sen­ta­tion de l’étranger, qui n’est pas tou­jours non plus moqueuse — ça peut par exemple être un per­son­nage impor­tant, avec un rôle cen­tral dans le dérou­lé de la fête -, mais il y a tout de même beau­coup de moque­ries et beau­coup de cli­chés racistes qui sont véhi­cu­lés ce fai­sant. Dès le début, on a sen­ti que cette nar­ra­tion-là n’avait stric­te­ment aucun sens pour nous. Certes, l’un des enjeux d’un car­na­val c’est bien de res­sen­tir quelque chose qui est de l’ordre de l’altérité, de res­sen­tir un trouble intime en por­tant le masque de quelque chose d’autre que soi. Mais selon nous, on ne peut pas le res­sen­tir à tra­vers des cli­chés racistes, parce que ce n’est pas notre vie d’urbain dans laquelle on côtoie des gens du monde entier : à quoi ça rime­rait de se dégui­ser en Arabe quand nos voi­sins et amis sont arabes ? Le tru­che­ment de l’animal ou de la nature alors qu’on vit dans un monde com­plè­te­ment miné­ral, c’est quelque chose qui nous parle plus. C’est pour­quoi on encou­rage beau­coup les cos­tumes liés au natu­rel (bêtes, végé­taux…). Et aus­si des dégui­se­ments liés aux esprits des morts (spectres, reve­nants, monstres…). Par exemple, des êtres sou­ter­rains peuvent faire ana­lo­gie avec nos modes de vie « underground ».

On se recon­nait plu­tôt dans ces formes-là qui, de mon point de vue, ont la même racine, les mêmes inten­tions dans les socié­tés euro­péennes (repré­sen­ter l’altérité, la dimen­sion sau­vage de l’humanité), mais qui ont évo­lué dif­fé­rem­ment. Elles peuvent prendre à un moment de l’histoire une forme raciste comme celle du sau­vage d’Ath.

Faut-il la retirer du répertoire ?

Taupe : Il y a eu un bas­cu­le­ment au moment de la colo­ni­sa­tion où ce qu’était la figure du sau­vage se déplace sur d’autres cultures, d’autres groupes humains qu’on ne connait pas bien ou qu’on consi­dère comme infé­rieurs (Indiens, Incas, Noirs d’Afrique…) La nar­ra­tion du Sau­vage à Ath pour­rait se main­te­nir à mes yeux si on arri­vait à décons­truire ce pas­sage au racisme dû la colo­ni­sa­tion et à l’esclavage. Les orga­ni­sa­teurs n’auraient pas grand-chose à chan­ger dans leurs tra­di­tions s’ils reve­naient à un per­son­nage sor­ti des bois. Le per­son­nage actuel a d’ailleurs déjà des attri­buts qui l’évoquent comme les plumes de fai­san, pas tel­le­ment un oiseau afri­cain (mais un oiseau chas­sé, donc lié au monde sau­vage). Si on voyait que c’est un blanc, qui serait sale parce qu’il vit en forêt, cou­vert de feuilles ou de poils, ça pour­rait déjà être un Sau­vage, le tout sans insul­ter les Noirs.

On fait valoir l’idée que la tra­di­tion ne devrait jamais chan­ger. C’est faux, c’est une pra­tique cultu­relle qui est en évo­lu­tion per­ma­nente. S’il n’y a plus de mou­ve­ment, ça devient une pra­tique folk­lo­rique qu’il fau­drait juste repro­duire confor­mé­ment à ce qui se fai­sait avant. Mais depuis quand avant ? Le dis­cours type « cela fait des mil­lé­naires qu’on fait le car­na­val comme ça » est hal­lu­ci­nant. Évi­dem­ment que ce n’est pas la même ducasse que l’on fai­sait il y a 1000 ans ni même 150 ans ! Pour­quoi cette ducasse pour­rait chan­ger à un moment pour déve­lop­per un cli­ché raciste et pour­quoi elle ne pour­rait plus chan­ger par la suite en ces­sant de véhi­cu­ler ce cli­ché raciste ?

Chaque année, vous réalisez le procès puis exécutez les zombies du Promoteur immobilier et de sa fidèle compagne la Bureaucratie, enterrés lors de la bataille de Marolles en 1969. Pourquoi rejouer cet évènement-là ?

Ours : Parce que les par­ties consti­tuantes des col­lec­tifs ont pour la plu­part habi­té ou par­ti­ci­pé à des pro­jets cultu­rels en bail pré­caire (La RTT, La Com­pi­lo­thèque…) mis à la porte par la spé­cu­la­tion immo­bi­lière. Et comme d’une part les récups au mar­ché aux puces des Marolles ont ser­vi dès le départ de res­source prin­ci­pale pour réa­li­ser des cos­tumes, et que d’autre part, le point de départ chaque année du car­na­val, c’est la place du Jeu de Balle, ce constat s’est rapi­de­ment gref­fé avec la mémoire de luttes pas­sées menées aux Marolles. Des luttes, dont la Bataille des Marolles1 qui res­tent tou­jours d’actualité aujourd’hui vu l’augmentation des loyers, la gen­tri­fi­ca­tion et les pro­jets immo­bi­liers déli­rants ici ou là. Il s’agit donc de construire une mémoire com­mune, de réveiller les consciences et les éner­gies, et de fédé­rer une com­mu­nau­té autour de ces pré­oc­cu­pa­tions-là en fai­sant l’expérience de notre force collective

Quelles autres dimensions politiques vous voyez dans le Carnaval sauvage ?

Taupe : En plus de mettre sur la table la ques­tion de la gen­tri­fi­ca­tion et des espaces alter­na­tifs, je pense qu’il y a le fait de prendre en main nous-mêmes l’organisation de la fête, de ne pas la lais­ser à l’administration. Et puis de ne rien lui deman­der. Ni sub­sides, ni auto­ri­sa­tion. L’idée que c’est à nous de nous en occu­per et de le faire sans eux parce qu’on les estime incom­pé­tents en matière de car­na­val. Ça nous a tout de suite paru un contre­sens de deman­der l’autorisation au pou­voir d’organiser une fête qui prône la joie et le désordre à ceux qui ne pensent qu’en termes de sécu­ri­té, de bar­rières, de balises. Ils plaquent de l’ordre sur quelque chose qui n’en a pas besoin parce qu’en fait, il y a une auto­ges­tion du cor­tège. Les gens sont bien­veillants entre eux et si quelqu’un se blesse, on va l’accompagner à l’hôpital le plus proche. Le feu c’est la même chose. Les gens savent que le feu ça brûle ! Ils n’ont pas besoin d’un papa-flic à côté qui te dit de ne pas t’approcher ou sau­ter au-des­sus du feu. Et puis s’il se brûle, on l’amènera se faire soi­gner. On n’a pas à infan­ti­li­ser les gens qui par­ti­cipent au car­na­val, on est adultes. En fait, ce n’est pas que les pou­voirs publics ne le com­prennent pas, c’est qu’ils ne peuvent pas le faire parce qu’ils ont des pro­blèmes d’assurance et de res­pon­sa­bi­li­té. Je pense que ça arrange tout le monde qu’on ne demande pas d’autorisation. Eux, ils ne sentent pas impli­qués, ils n’ont pas besoin de mobi­li­ser qui que ce soit et ils savent très bien que s’il y a une bles­sure, on ne va pas leur faire de procès.

C’est aus­si pour ça qu’on n’a pas de char moto­ri­sé. On ne veut pas avoir ce pro­blème de cir­cu­la­tion sur la voie publique. Tous nos chars se déplacent à la main ce qui évite d’avoir cette ques­tion de la sécu­ri­té et auto­risent aus­si de se fau­fi­ler un peu plus faci­le­ment dans dif­fé­rents coins de Bruxelles.

Ours : D’ailleurs, au sujet du tra­jet, on essaye de pas­ser à des endroits où les défi­lés offi­ciels ne passent pas sou­vent, d’aller visi­ter les quar­tiers délais­sés pour aller les cha­touiller, de pas­ser dans les tours, de pas­ser dans les quar­tiers popu­laires et d’offrir un petit coup de tam­bour dans leurs rues pour créer de l’effervescence chez eux.

Et dans l’organisation elle-même, comment vous fonctionnez ?

Taupe : On essaye de ne pas avoir un fonc­tion­ne­ment trop hié­rar­chique. On a un « noyau mou » qui est le groupe logis­tique qui intègre qui veut entrer. Il y a des groupes cos­tume, musique, pro­cès, char, feu. Pour nous, c’est impor­tant de ne pas repro­duire des struc­tures auto­ri­taires, les déci­sions sont débat­tues et prises ensemble. Les gens peuvent s’intégrer dans ce cadre, mais n’y sont pas obli­gés pour par­ti­ci­per au car­na­val. Par exemple, les gens ne sont pas obli­gés de pas­ser par l’atelier cos­tume, ils peuvent le faire chez eux.

Ours : Et le Car­na­val sau­vage reste ouvert. D’autres groupes peuvent s’en empa­rer, nous rejoindre et par­ti­ci­per à l’organisation et au défi­lé. On ne contrôle pas grand-chose en réa­li­té à part le début et le chemin.

Le carnaval est, dit-on souvent, un espace de défoulement et de critique social qui peut même servir de soupape de sécurité au pouvoir en place.

Taupe : L’idée de la sou­pape est une cri­tique mar­xiste un peu écu­lée selon laquelle comme un car­na­val défoule une popu­la­tion frus­trée, cela l’empêcherait de se révol­ter pour de vrai. Or, je pense que c’est plu­tôt l’inverse, le car­na­val peut jouer comme mus­cu­la­tion de la révolte. Ou une poé­tique de la révolte : c’est poser dans le monde une repré­sen­ta­tion de la rébellion.

Après, je ne pense pas que de le faire ou de ne pas le faire change quelque chose au fait que les gens se révoltent ou non. C’est une forme cultu­relle. On ne peut pas attendre d’elle des choses qu’elle n’est pas capable de faire. Par contre, on peut l’interroger sur son impact poli­tique dans ce qu’elle dit. Et nous, on essaye de le tra­vailler et de ne pas le perdre de vue. On a le moment du pro­cès du pro­mo­teur immo­bi­lier et de la bureau­cra­tie, le choix du par­cours, cer­tains masques repré­sentent le pou­voir qui sont moqués : le Poli­cier, le Sol­dat, le Roi, des ecclé­sias­tiques, le Juge, l’Avocat… Mais la dimen­sion poli­tique réside à mes yeux essen­tiel­le­ment dans le fait de le faire, d’aller tous ensemble mas­qués dans la rue à un moment où ça devient de plus en plus com­pli­qué de le faire, où l’anonymat et le fait de rogner son iden­ti­té ne semble plus tolé­rable par le pouvoir.

Et puis, on n’est pas en train de faire une émeute non plus ! Notre pre­mier objec­tif reste de faire une fête et qu’elle se ter­mine. Et on est en Bel­gique, pas en France où c’est plus ten­du et où les car­na­vals sau­vages se retrouvent en confron­ta­tion avec la police assez vite comme c’est arri­vé par­fois à Mar­seille ou à Mont­pel­lier. Ce der­nier est un des car­na­vals les plus radi­cal puisqu’il n’y a pas d’organisation, seule­ment un point de ren­dez-vous don­né tous les ans le jour de Mar­di-Gras à la même heure. Là, ça vire régu­liè­re­ment en affron­te­ment avec la police.

Ours : À Bruxelles, la com­mu­ni­ca­tion avec la police s’est tou­jours bien pas­sée. Ils demandent une carte d’identité, ils voient qu’on se gère. Ils ont une cer­taine habi­tude et savent bien que ça ne va pas virer à l’émeute.

Taupe : Et puis comme c’est un fait cultu­rel impor­tant en Bel­gique, ça fait que ça existe aus­si pour la police. Un gra­dé était venu nous enca­drer et on a dis­cu­té du car­na­val qu’il fai­sait plus jeune à Alost. Ils savent dans quoi ils sont. Ça ne leur parait pas tota­le­ment sau­gre­nu comme ça pour­rait l’être pour un poli­cier à Paris où on n’a plus fait l’expérience du car­na­val depuis les années 50.

  1. Mena­cé par un pro­jet immo­bi­lier des­truc­teur d’extension du Palais de Jus­tice en 1969, les Marollien·nes ont décla­ré la guerre – qu’ils gagne­ront – aux pro­mo­teurs et à la bruxel­li­sa­tion pour sau­ver leur quar­tier. Pour fêter leur vic­toire, la popu­la­tion orga­nise alors l’enterrement sym­bo­lique du Pro­mo­teur immo­bi­lier et de la Bureau­cra­tie. NDLR

Cinéma et carnaval

Du 09/01 au 23/02 Le carnaval sauvage et le cinéma Nova s'associent pour proposer de nombreux films et rencontres autour du carnaval dans uje programmation intitulée "Carnaval Totaal". Tous les détails sur www.nova-cinema.org/

 

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