[COVID-19] « Derrière ma fenêtre… » — Journal collectif du confinement — (2)

 Illustration : peinture de Mehrin Mokhtari

« Der­rière ma fenêtre, je vois… » est le résul­tat d’un ate­lier d’écriture à dis­tance, ini­tié par la régio­nale PAC de Namur, mené sur Face­book et par cour­rier. Les participant·es confiné·es n’ont eu pour seule contrainte que de com­men­cer leurs écrits par cette phrase. Évi­dem­ment détour­née, retour­née, trans­fi­gu­rée, cette consigne a per­mis la créa­tion d’un véri­table jour­nal col­lec­tif de confi­ne­ment fait de mul­tiples frag­ments et ins­tan­ta­nés. Redé­cou­verte de la nature au tra­vers d’odes buco­liques. Redé­cou­verte du temps, entre séré­ni­té et ennui, entre petits bon­heur et anxié­té, attente et peur de l’avenir. Moments de colères et de frus­tra­tions face à une ges­tion de crise catas­tro­phique. Moments de soli­tudes et de manques de ses proches. Moments d’espoirs aus­si d’un Après (mais après quoi ?)… des textes sub­jec­tifs et de toutes natures qui per­mettent de dres­ser un pre­mier por­trait de l’expérience sociale inédite qu’a été ce confi­ne­ment. Deuxième par­tie de ce jour­nal fleuve !

24 avril 2020

Der­rière ma fenêtre, je vois le soleil, il donne la vie…
Le jour, mais il ne reste pas.
Der­rière ma fenêtre, je vois la nuit et ses ombres mena­çantes. Main­te­nant, c’est plus dif­fi­cile, où sont l’espoir, la gai­té for­cée et les len­de­mains qui chantent ?
Elle a une sale gueule, la vie, der­rière ma fenêtre la nuit. Elles ont des têtes affreuses leurs pro­messes. Il a un petit air souf­fre­teux l’avenir vu comme ça.
De ce côté-ci de ma fenêtre la nuit, ce n’est pas mieux, les ombres sont plus proches, les bruits sourds plus pré­sents, la menace moins loin­taine, moins subtile.
De ce côté-ci, je ne crains pas l’avenir. De ce côté-ci, j’ai peur d’un bruit de pas. De ce côté-ci, dans ma chambre, je n’ai pas peur de demain.
J’ai peur de maintenant…

(Anne Ber­ger)

***

Der­rière ma fenêtre, je vois la vie qui refleu­rit, qui reprend son souffle avant d’étouffer sous un soleil cui­sant. Il est déjà loin l’hiver qui nous fai­sait croire que nous étions à la mon­tagne ou dans le grand nord. Ce froid qui immo­bi­li­sait l’eau dans les tuyaux, qui recou­vrait la nature d’un blanc étin­ce­lant, qui nous don­nait envie de nous sus­pendre à la cré­maillère au-des­sus du foyer. Oui der­rière ma fenêtre je vois les nuages en forme de cœur qui me donnent l’espoir d’une nature qui reprend ses droits petit à petit et qui nous pro­met à nou­veau les 4 sai­sons de Vival­di. Der­rière ma fenêtre, je vois et j’entends tes pas feu­trés qui se rap­prochent de moi, des pas de velours dans ce ciel incroya­ble­ment bleu d’avril. Les nuages vont bien­tôt cra­cher des gouttes de pluie pour un prin­temps ver­doyant. Der­rière ma fenêtre, je vois que nous en avons déjà bien pro­fi­té de ce soleil brûlant.

Cœur avec les doigts.

(Sof­belle Nergöc)

***

Der­rière ma fenêtre, je vois l’autre que je n’étais plus vrai­ment, celui dont j’avais per­du la trace… Cet enfant qui a gran­di selon des codes, des valeurs, des rêves, mais qui s’est lais­sé domes­ti­quer par une socié­té rai­son­nable et nor­mée… L’adulte accom­pli s’était assis sur l’enfant qui pleu­rait dou­ce­ment, étouf­fant un peu… L’enfant s’est rebel­lé bien avant d’être confi­né, et l’adulte le remer­cie à pré­sent de cette étreinte que l’on ne peut inter­dire… Ces retrou­vailles ont nour­ri des doutes et des peurs qui lui rap­pellent qu’il est en vie, qu’il est « Un » avec ses sem­blables dont il ne par­vient à les aimer tous indi­vi­duel­le­ment… Conscient qu’ils sont le reflet de son âme, il s’aime assez lui-même que pour les aimer tous en « Un », puisque nous sommes indis­so­ciables… Ain­si, il trouve une Paix qu’il n’avait jamais connue, et il a confiance en l’inconnu qui main­tient sa conscience éveillée… (Vincent Poitier)

***

Der­rière ma fenêtre, j’ai vu le désen­chan­te­ment de cer­taines per­sonnes, la peur d’autres, la colère et la médi­sance d’un petit nombre avec beau­coup d’intolérance… j’ai vu aus­si l’insouciance d’une poi­gnée qui, bon gré mal gré, vou­lait pour­suivre toutes sortes d’activités.
J’y vois aus­si beau­coup d’enthousiasme, de recon­nais­sance et de par­tages… j’y vois tou­jours de la créa­ti­vi­té, de l’humour et de la ten­dresse, de la solidarité.
J’y ver­rai encore de la dou­ceur, de l’amour même, car j’aime à croire qu’au-delà de l’idiotie de cer­tains, l’être humain sen­ti­ra les bien­faits des atti­tudes posi­tives, sen­sibles et res­pec­tueuses que cha­cun de nous pou­vons témoi­gner à tout moment.
Der­rière ma fenêtre je vois… le soleil… (Nat Grégoire)

***

J’ai les pen­sées qui vaga­bondent, elles sont tou­jours désordonnées.

Comme un Loir, une Chouette ou une Punaise, j’occupe un petit gre­nier. J’aime ça, car à peine pas­sée la porte, mon regard embrasse tout ce que je pos­sède. C’est un peu comme vivre dans une cabane en haut d’un arbre. Il y a des fenêtres dans tous les sens. Même des fenêtres sur le ciel. Mes émo­tions changent aus­si vite que la volte du loir, le coup d’aile de la punaise ou le cli­gne­ment de pau­pières de la chouette. Ici, je vois (si je me force un peu)… une licorne mul­ti cou­leurs obèse, le cou raide, la corne conqué­rante, les yeux glo­bu­leux, la bouche figée en un ric­tus inquié­tant. Elle flotte dans une pis­cine bleue tur­quoise par­mi d’autres ani­maux en plas­tique gon­flés et prêts à explo­ser. Ils glou­glouttent. Ils s’entre-cognent comme des boules de flip­per. Des papillons butinent les gout­te­lettes d’eau chlo­rée. Mou­ve­ment d’ailes de papillon.…Là…

Comme des pétales, ils se mêlent au vent et bas­culent de l’autre côté de la haie de hêtres secs ils viennent se fondre aux fleurs mauves du Pau­low­nia, un des pou­mons du jar­din. Les branches de cet arbre majes­tueux sont unies à celles du Robi­nier. Les chou­cas des tours passent de l’un à l’autre. Ils plongent le regard bleu de leurs yeux dans le doré des miens. Le par­fum de la Viorne me chauffe les narines. Les mésanges se cha­maillent et se fabriquent des mous­taches avec des poils de chat. Ceux que je laisse chaque jour dans la gout­tière. Au fond du jar­din, je vois l’eau du fleuve qui court vers le confluent. La grive musi­cienne et le merle peu farouches me narguent. Leurs chants couvrent le ron­ron­ne­ment du moteur du bus à l’arrêt. Ils s’élancent du sol, le bec débor­dant de ver­mis­seaux. De l’autre côté de ma pièce de vie s’étend la forêt, vivante, vibrante, odo­rante, ver­doyante, chan­tante, gazouillante, mou­vante, bruis­sante. Elle est comme un géant repu éta­lé sur le sol. Les rochers sont ses épaules, les arbres sont ses côtes, les sen­tiers sont ses hanches, les étangs sont ses jambes, les ani­maux sont son sang, chaque nid, chaque four­ré, chaque ter­rier, chaque cabane d’enfant, sont son crâne.

Ce géant m’attire. Je dois sim­ple­ment enfi­ler mes bot­tines, pas­ser la grille du jardin.…

Gon­fler les pou­mons, le ventre, ins­pi­rer fort par le nez, souf­fler fort par la bouche.

Être seule c’est sou­vent bien. Ce serait même une forme de jouis­sance. La soli­tude impo­sée, c’est ter­rible. Je me tiens main­te­nant accrou­pie dans un tipi de branches mêlées. Pen­sées émues pour les humains qui vivent cette soli­tude impo­sée depuis plus long­temps que cette « crise sani­taire ». Pen­sées émues pour ceux qui la vivront encore. Après.

Les fenêtres, je les veux ouvertes. Depuis tou­jours et pour tou­jours. Sans la buée, sans les gouttes de pluie, sans le givre. Quand les fenêtres sont ouvertes, la vision est plus pré­cise. (Ingrid Bravin)

25 avril 2020

Der­rière ma fenêtre j’y vois des pen­sées qui se construisent autour d’un renou­veau, j’y vois l’espoir naître dans le chan­ge­ment d’attitude des per­sonnes, j’y vois du res­pect et une remise à niveau des sec­teurs, avec la lumière qui éclaire les vrais héros qui conti­nuent leur tra­vail quelles que soient leurs condi­tions et leurs moyens. J’y vois aus­si une socié­té qui rame a essayer de gar­der les mêmes convic­tions et façon de faire alors que les men­ta­li­tés elles s’ouvrent et évo­luent à d’autres aspi­ra­tions. Je vois des jeunes inves­tis tant pour la pla­nète que pour leur ave­nir, des enfants qui éduquent leurs parents à l’écologie, je vois enfin une révo­lu­tion natu­relle sans guerre ni mis­siles qui ren­voie chaque indi­vi­du à sa res­pon­sa­bi­li­té d’humain et a son rôle dans ce qui se passe pour ce monde. (Aurore Francq Gretz)

***

Der­rière ma fenêtre, je vois ce que mon cer­veau ne voit pas… Mon cer­veau per­çoit des influx élec­triques, mais mon âme n’est pas un organe et elle « voit », elle « sait » mieux que moi… Elle connait les autres âmes, les éner­gies, je le sens… Mon âme ne se sent pas seule, et j’aspire à ce que cha­cun s’éveille à la sienne, quit­tant tout juge­ment inté­rieur, toute dou­leur, toute peur… La Paix n’est pas le bon­heur… Les « autres » ne le sont pas plus… Inutile de ten­ter de les convaincre… Au mieux peut-on les appe­ler à eux-mêmes, les invi­ter à se déles­ter de leurs colères, leurs peurs, leurs dou­leurs, car elles leur appar­tiennent et sou­vent, cela, ils l’ignorent… Si demain se veut dif­fé­rent, c’est parce que chaque jour l’est, qu’on le veuille ou non… Modi­fions notre per­cep­tion de notre réa­li­té, et nous par­ti­ci­pe­rons hum­ble­ment à la nou­velle Terre… Nous ne voyons que ce que nous sommes, moi le pre­mier, sans leçon don­ner, puisque j’apprends à chaque ins­tant, et que chaque ins­tant m’apprend… Tout va bien, tout est à sa place, tout le temps… Rien n’est juste ni injuste, Tout « EST »… Toute inten­tion est une action… » (Vincent Poitier)

***

De ma fenêtre je vois,
La col­line qui verdit,
J’en devine les sous-bois,
Ses secrets, ses abris.

De ma fenêtre je vois,
Le saule pleu­reur qui rit,
Et l’effluve des lilas,
M’enivre, me poursuit.

Dans ma fenêtre je vois,
Mon reflet qui sourit,
Le prin­temps est bien là,
Confi­née mais ravie.

(Syl­vie Pontzeele)

***

Der­rière ma fenêtre, je ne vois pas grand-chose en fait. La crasse qui vient de l’extérieur est épaisse et l’a ren­due opaque. La bêtise, ça salit. Comme l’agressivité d’ailleurs. J’ai beau frot­ter à l’intérieur, ça ne sert à rien. Les mots char­gés de haine, de vio­lence, de rejet viennent se pla­quer les uns sur les autres. Il y a une espèce de sur­en­chère dans l’expression du sombre, des pen­sées noires. Les mots moqueurs, les expres­sions assas­sines, l’humour noir, le cynisme veulent être au pre­mier rang. La véri­té de l’un com­bat la véri­té de l’autre, la notion de res­pect, de tolé­rance est aux abon­nés absents. Les infor­ma­tions sur­tout les fausses se poussent, se bous­culent et paradent jusqu’à ce qu’elles soient rem­pla­cées par d’autres plus fausses ou un peu moins.

« Ouvre la fenêtre », me dit une petite voix, « Net­toie les vitres. » Pour­quoi pas ? Je n’ai vrai­ment rien à perdre.

Il fait lumi­neux dehors. Pas d’humains dans la rue. Juste une incroyable cha­leur qui emplit l’espace. Toutes les fenêtres sont grandes ouvertes. On dirait que tous les cœurs confi­nés se sont don­né ren­dez-vous à l’extérieur. L’amour se balade, tran­quille. Accom­pa­gné de la confiance et de l’espoir, il gam­bade comme un enfant insou­ciant. Je me sens tout à coup légère, sans plus aucun doute quant à l’avenir de l’humanité. Je sou­ris aux voi­sins d’en face, à ceux de gauche et à ceux de droite. Ils me saluent avec leur cœur. Serions-nous capables de nous sau­ver ? (Patri­cia Bellot)

***

26 avril 2020

- CONFINARIUM — (chan­son)

On ne compte plus les morts
Il ne nait de remords

Dans la tête des mentors
Des néfastes cher­cheurs d’or

On réouvre les écoles
Mais qui c’est qui s’y colle
Les parents dégringolent
D’autres sombrent dans l’alcool

Paraît que la nicotine
Mieux que la chloroquine
Pro­té­ge­rait nos usines
D’une faillite anodine

Dans mon rétroviseur
Je vois sur­tout la peur
L’angoisse et la douleur
D’un soleil sans chaleur

Mon­trez-nous donc la route
Sans tris­tesse et sans doute
Com­ment gagner sa croute
Avec un moteur qui broute

Pro­té­geons nos enfants
Nous en avons le temps
À défaut de l’argent
Nous sommes sur­tout aimants

De nos pleurs à nos joies
Notre plus bel émoi
N’en à faire de leurs lois
Rédi­gées pour des rois

Va t’faire voir Président
Sans ver­tu et sans dent
T’es plus là pour longtemps
Garde-le ton argent

On est sou­vent déçus
On en tombe sur le cul
On se relève bossus
Abî­més et tordus

Mais devant nous le ciel
Nous pro­cure l’essentiel
De la paix et du miel
Et la ten­dresse, bordel

Quand on n’a que l’amour
Il faut en faire le tour
Gar­der l’espoir toujours
Prendre un billet retour

Je vous aime tellement
Ma femme et mes enfants
Mes amis, mes parents
Dans mes bras, comme avant

Je chante cette chanson
Sans paillette, sans façon
Leur virus à la con
Par­ti­ra pour de bon

(Denis Four­rier)

28 avril 2020

Der­rière ma fenêtre…

D’a­bord, je vois notre ter­rasse en bois avec, juste au bord, quelques sou­cis orange… je pré­fère qu’ils soient dehors plu­tôt que dedans !

Plus loin, après le jar­din, j’a­per­çois juste un petit bout d’un grand champ de terre. Je vois un trac­teur rouge, qui va et qui vient depuis plu­sieurs jours.

Et encore plus loin, je vois une immense éten­due de feuillus, bien touffus.

À cause de, non, Grâce au confi­ne­ment, cela fait plu­sieurs semaines que je m’offre le luxe de vivre… sim­ple­ment. J’ai vu deux pies faire leur nid tout en haut du mira­bel­lier sau­vage. J’ai vu les haies de hêtres et de charmes dévoi­ler leur nou­velle tenue prin­ta­nière. J’ai vu…

Mais je n’ai pas seule­ment réap­pris à regar­der la nature s’éveiller.

Der­rière ma fenêtre, j’en­tends les oiseaux papo­ter. J’en­tends le silence insou­ciant, confor­ta­ble­ment ins­tal­lé. J’en­tends une ton­deuse ou une tron­çon­neuse. J’en­tends un chien qui aboie. J’en­tends tant et tant…

Der­rière ma fenêtre, je sens des par­fums qui par­fois arrivent seuls. Alors, je peux les iden­ti­fier. Un jour, le lilas. Un jour, l’herbe ton­due. Un jour, les effluves de la viande qui grille. Un jour, le linge de la voi­sine qui sèche au rythme du vent…

Der­rière ma fenêtre, je vois la vie… à qui je sou­ris… (Joele Mezier)

***

Der­rière ma fenêtre, je vois…

L’immensité du ciel qui passe d’un bleu lim­pide à pro­fond, de légè­re­ment nua­geux à cou­vert, d’orageux à tempétueux…

Je vois la végé­ta­tion de mon jar­din qui change au fil des sai­sons et m’apporte un oura­gan de cou­leurs diverses et chatoyantes !

Les ani­maux qui tra­versent la pelouse de temps à autre…
Jeunes renards bati­fo­lant à la tom­bée du jour… héris­son hési­tant… rats des champs venant chi­per les restes de légumes prêts pour le com­post… mon chat et ses copains… les mésanges qui picorent les graines à dis­po­si­tion… les tour­te­relles qui jouent à l’aspirateur sous la man­geoire pour ramas­ser les mor­ceaux de graines qui s’échappent… les pies et cor­neilles se dis­pu­tant pour un espace sur la pelouse…

Je vois au-delà du réel, ce que ce bout de ter­rain peut m’apporter comme bonheur !
Je m’y sens si bien !

Je vois aus­si toutes les cour­ba­tures et maux de dos après une jour­née bien rem­plie à l’entretenir ! 😉

Je vois la paix et la séré­ni­té qu’il m’apporte à chaque fois que mon regard se tourne vers lui !

Je vois la chance que j’ai de l’avoir en ce moment de confinement !

Je revois les échanges et sou­ve­nirs par­ta­gés avec les per­sonnes qui ont lais­sé une empreinte de leur pas­sage au tra­vers d’une plante ou l’autre !

Mon jar­din est un cadeau que je déballe chaque matin quand j’ouvre les stores…

Il m’apporte joie et bonheur.
Sou­ve­nirs… de repas par­ta­gés autour d’une table accueillante sous le parasol !
Rires de mes enfants, qui résonnent encore à mes oreilles, car aujourd’hui ils sont parents aussi !

En fer­mant les yeux, j’entends la mélo­die des oiseaux qui habitent les arbres voisins…

Mon cœur s’ouvre à toutes ces choses vécues, res­sen­ties, per­çues, vues, par­ta­gées dans ce petit bout de nature si apaisant !

Mer­ci la vie »

(Mar­tine Patinet😉)

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