[COVID-19] « Derrière ma fenêtre… »- Journal collectif du confinement — (3)

Illustration : peinture de Mehrin Mokhtari

« Der­rière ma fenêtre, je vois… » est le résul­tat d’un ate­lier d’écriture à dis­tance, ini­tié par la régio­nale PAC de Namur, mené sur Face­book et par cour­rier. Les participant·es confiné·es n’ont eu pour seule contrainte que de com­men­cer leurs écrits par cette phrase. Évi­dem­ment détour­née, retour­née, trans­fi­gu­rée, cette consigne a per­mis la créa­tion d’un véri­table jour­nal col­lec­tif de confi­ne­ment fait de mul­tiples frag­ments et ins­tan­ta­nés. Redé­cou­verte de la nature au tra­vers d’odes buco­liques. Redé­cou­verte du temps, entre séré­ni­té et ennui, entre petits bon­heur et anxié­té, attente et peur de l’avenir. Moments de colères et de frus­tra­tions face à une ges­tion de crise catas­tro­phique. Moments de soli­tudes et de manques de ses proches. Moments d’espoirs aus­si d’un Après (mais après quoi ?)… des textes sub­jec­tifs et de toutes natures qui per­mettent de dres­ser un pre­mier por­trait de l’expérience sociale inédite qu’a été ce confi­ne­ment. Troi­sième volet !

29 avril 2020

Der­rière ma fenêtre, je vois la balan­çoire, le tobog­gan dans le jar­din mais je n’y vais pas, même quand il fait beau. J’ai peur. Je veux pro­té­ger maman parce que papa est très fort. Tout à l’heure, il m’a pous­sée parce que j’es­sayais de pro­té­ger maman. « Ne te mêle pas de ça ! Et arrête de chia­ler », il m’a dit. Et il m’a pous­sée. Je suis tom­bée par terre, à côté de mon petit-frère. J’ai deman­dé tout bas à Arthur de ne pas pleu­rer pour ne pas fâcher papa. Papa cogne fort avec ses deux poings sur maman qui s’est mise en boule. Elle ne crie pas. Depuis qu’on est tous à la mai­son, papa frappe plus sou­vent maman et plus fort. Quand il s’arrête, il prend une canette de bière dans le fri­go et, puis il s’enferme dans la chambre et il regarde la télé­vi­sion. Je le sais parce que j’entends des voix. Je n’aime pas quand maman pleure dou­ce­ment. « Demain, demain, je te pro­mets, on s’en va. » Elle me dit ça tous les jours. Alors, moi, je ne joue plus dans le jar­din sauf quand elle vient avec moi. (Patri­cia Bellot)

***

Der­rière ma fenêtre, je vois la socié­té en sus­pen­sion. Cette socié­té, grande consom­ma­trice et pro­duc­trice tech­no­lo­gique, a sou­dai­ne­ment été stop­pée dans sa course effré­née vers tou­jours plus haut, plus grand, plus fort, par un micro­sco­pique être vivant. Et que reste-t-il fina­le­ment de cette grande socié­té ? Des êtres humains pre­nant sou­dai­ne­ment conscience que cette forme de gran­deur ne fait pas le poids face à la douce et chaude étreinte d’un être aimé. (Carine Remy)

***

Der­rière ma fenêtre je vois,
Le soleil qui s’en vient puis s’en va,
Joyeuse flo­rai­son du lilas,
Et les moi­neaux cher­chant leur repas.

Der­rière ma fenêtre j’entends,
Tous les gazouillis et les doux chants
Et les danses et bruis­se­ments du vent.
Et le trac­teur qui rejoint le champ.

Der­rière ma fenêtre je devine,
Les gestes et les mots de la voisine,
Qui écrit, chante, bri­cole ou cuisine.
Je, tu, il, nous, vous, elles confinent.

Der­rière ma fenêtre je vois qu’apparaissent,
De blancs nuages glis­sant comme des caresses.
Seront-ils d’une belle pluie la promesse ?

Eau bien­fai­sante empê­chant les sécheresses…

(Natha­lie Grosjean)

***

Der­rière ma fenêtre je vois
Le dérou­lé majes­tueux du fleuve. Le soleil sème à la sur­face des petits dia­mants qui scin­tillent. Plus près de la rive la sur­face de l’eau s’es­saye à la pein­ture Nabis et des­sine des formes ondulantes.
Sur l’île, en face, une colo­nie d’oies inves­tit les lieux. Les com­mé­rages et conflits de voi­si­nage vont bon train.
Avec un peut de chance, je ver­rai pas­ser la famille de Cygne qui a élu domi­cile dans les parages.
Le fleuve avance à pas feu­tré sans faire de bruit. Mais les oies enva­hissent l’es­pace sonore, ne lais­sant que de temps en temps le micro aux autres oiseaux, plus discrets.
Ici c’est la nature, mais ce n’est pas sau­vage. Le cris­se­ment des pneus d’un VTT sur le che­min de halage, le hur­le­ment d’une tron­çon­neuse au loin, le ron­ron­ne­ment de la péniche qui passe pro­vo­quant une dance dans son sillage, le ron­fle­ment sourd d’un avion qui enva­hit le ciel…
Le monde conti­nue­rait donc de tourner ?
Le fait que je sois confi­née, à écou­ter le temps qui passe, à regar­der mon cœur qui bat, à goû­ter, goû­ter, goû­ter cette paren­thèse inédite et soli­taire n’y chan­ge­ra donc rien. (Cat­chou de Coster)

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Der­rière ma fenêtre, je vois l’été qui arrive.
Comme toute femme nous sommes sen­suelles de nature !
Le confi­ne­ment dure, notre moi­tié nous manque on ne peut pas s’embrasser mais je déclare l’été brû­lant ! Pas l’été indien ! 🤪
Je suis fou­gueuse, j’ai tou­jours été ainsi.
Je n’ai pas peur de l’empoisonnement car comme me l’a dit la Belle au bois dor­mant, elle se réveille tou­jours avec le bai­ser d’un prince !
J’aime les bai­sers car c’est 1 arrêt dans le temps. Klimt m’a appris qu’embrasser c’est bien, son bai­ser est éternel !
Mau­pas­sant disait que le bai­ser est la meilleure façon de faire taire les choses et il a raison !
J’aime indé­nia­ble­ment cette toile du grand Hayez ! Un bai­ser c’est la petite mort, ce doux mélange d’érotisme et de mort. Soi­gnons la petite mort !
(Anne Lise Lejeune)

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Der­rière ma fenêtre grande ouverte, je vois ou plu­tôt j’entends la radio des voi­sins. C’est l’heure du micro-trot­toir. Le jour­na­liste inter­viewe une vieille dame qui réside dans un home.

… J’aurais dû écou­ter mes arrières petits-enfants (j’en ai trois vous savez, deux gar­çons et une fille, ado­rables) et apprendre à uti­li­ser Skip (ah, on dit Skype ?) pour les voir « en vrai ». Parce que main­te­nant, je n’entends plus que leurs voix rem­plies de tris­tesse. Alors, moi, j’essaie de mettre plein de sou­rires dans la mienne mais c’est pas facile. Je tousse beau­coup. Et la fièvre n’arrange rien. Tout ça me fatigue. Alors, les com­mu­ni­ca­tions sont tou­jours très courtes. Ils sont gen­tils, vous savez. Chaque fois, ils me répètent que je dois me repo­ser pour être en forme pour mon anni­ver­saire. C’est vrai que je vais avoir nonante ans le mois pro­chain. Nonante ans, Mon­sieur ! C’est un cap comme ils disent. Et moi, j’essaie d’être convaincante.

« Oui mes ché­ris, on se ver­ra bien­tôt. Ce sera chouette. » Et je rac­croche vite pour ne pas qu’ils entendent que je pleure. Excu­sez-moi Mon­sieur, mais il faut que je ferme la fenêtre, c’est l’heure des soins. Pre­nez bien soin de vous. Au revoir Monsieur.

Je ferme la fenêtre. Je pense à ma mère… à toutes ces per­sonnes âgées

(Patri­cia Bellot)

30 avril 2020

Der­rière ma fenêtre, je vois ces gens que je ne connais pas, qui ne m ont jamais vue et qui ne savent pas, ne savent qu’un jour ils seront peut être là pour nous aider, toi ou moi. Ces gens aux gestes souples et répé­tés, sans cesse s’empressent pour le Salut des autres, ces autres dont ils ne savent rien sinon qu’ils ont leur vie entre leurs mains.

Der­rière ma fenêtre, je les admire ! J’aimerais leur res­sem­bler et affron­ter de manière jour­na­lière leur quête de vie et de sur­vie en s’ou­bliant dans le soin des femmes, des hommes et des enfants, en s’é­pui­sant dans le com­bat contre ce petit virus malé­fique s’insinuant dans les corps aujourd’hui.

Der­rière ma fenêtre, je vois cer­tains de ces êtres par­tir vers des hori­zons trop loin, sans être remer­ciés, sans avoir été pro­té­gés, cru­ci­fiés sur la croix du pro­fit, lais­sant der­rière eux des lignes indé­lé­biles dans les archives du temps.

Der­rière ma fenêtre, je rêve que face à ce com­bat achar­né, char­gé d’humilité et dénué d’intérêt sinon celui de faire vivre, le monde devienne meilleur, s’émeuve et prenne une direc­tion dif­fé­rente, nou­velle et pleine d’humanité.

Der­rière ma fenêtre aujourd’­hui je me dis qu’il est bon de rêver… et je regarde les oiseaux len­te­ment s’envoler dans le ciel ensoleillé.
Mer­ci à eux » (Muriel Delvaux)

***

« Der­rière ma fenêtre je vois, le bout du jar­din, et pour­tant j’adore y pas­ser des heures, à contem­pler, ce que je n’y vois pas.
Der­rière ma fenêtre je vois, la haie épaisse, et der­rière la haie, un monde invi­sible, une page blanche, où je peux des­si­ner, un monde imaginaire.
Der­rière la fenêtre je suis, à l’extérieur, dans le monde que j’invente sans arrêt.
De der­rière la fenêtre je pars, dans un monde plus beau, plus grand, plus colo­ré à l’horizon infini.

(Sophie Dam­mous)

***

Der­rière ma fenêtre, je vois le temps s’écouler cal­me­ment, puis s’arrêter pour réflé­chir et pour trou­ver une vitesse quel­conque, une réponse à nos attentes. Je ne vous en dirai pas plus.

Je vois une table en pano­ra­ma qui attend des gens qui se réunissent pour être ensemble, le temps est à l’arrêt, mais nous sommes contents de nous voir dehors par un temps radieux ou plu­vieux. On ne s’en pré­oc­cupe plus.

Par la fenêtre, je vois de l’eau et des arbres dont les oiseaux dans les­quels ils se nichent et chantent sou­vent. Toute créa­tion car toute la créa­tion me réjouit.

Mal­gré un virus dan­ge­reux, les gens ne vont pas si mal, ils passent et par­fois repassent et re-re passent pour certain·e·s. A pied, à vélo, en trot­ti­nette, rare­ment en voiture.

Et le soir, à 20h, un cla­que­ment rompt le silence, puis quelques femmes applau­dissent les soi­gnants des hôpi­taux, et les cloches des églises sonnent gaie­ment pour hono­rer ces gens qui prennent des risques de conta­mi­na­tions pour nous pro­té­ger, nous. Et nous, res­tons chez nous pour limi­ter la conta­mi­na­tion du Covid-19.

Assu­rer que nous allons vivre dans une soli­da­ri­té n’est pas une évi­dence, mais le monde change, c’est sûr. Ce que nous espé­rons, même sans le dire, c’est que regar­der par la fenêtre est un vrai défi parce que nous pas­sons par des étapes d’un vrai monde qui change. (Mari­sa Vanderschueren).

***

Der­rière ma fenêtre, au loin, un saule qui pleure.…

Je regarde ce jar­din fleu­ri qui était autre­fois enva­hi par des rires d’enfants…
Pen­sive et, loin­taine, je reste immo­bile, les yeux dans le vide.… Je me dois pour­tant de sou­rire, il le faut… les larmes pour­ront cou­ler plus tard, seule… Il faut bien cacher les appa­rences, sur­tout ne rien mon­trer… Ne pas faire res­sen­tir cette tris­tesse, ce cœur frois­sé qui ne cesse de crier depuis des jours, des semaines inter­mi­nables, des nuits ténébreuses.

Tan­tôt rem­plie de colère tan­tôt rem­plie d’un sen­ti­ment d’im­puis­sance sans pré­cé­dent, je vou­drais hur­ler, j’au­rais tant à dire, mais les mots ne peuvent sor­tir de ma bouche trem­blante. Et de toute manière, à qui les dire…

Et cet écran de télé­phone per­ti­nem­ment réso­lu à n’af­fi­cher aucun mes­sage, cette son­ne­rie tant atten­due qui ne reten­tit pas. Cette chambre déses­pé­ré­ment vide.

Je vou­drais com­prendre. Com­ment tout cela a pu arri­ver ? Pour­quoi main­te­nant, pour­quoi dans un pareil moment ? Que l’on me donne une rai­son, j’ai besoin d’une rai­son, s’il vous plaît ! don­nez-la moi, afin que je ne perde pas la raison.

Com­ment res­ter debout ? Alors que la seule chose qui me porte c’est leur amour. La seule chose qui me per­mette de tout affron­ter, c’est leur ten­dresse. La seule chose qui me per­mette d’a­van­cer c’est leur sourire.
Sans eux, sans l’un d’entre eux, je ne suis rien… moi qui pen­sais cet amour inébranlable.

Der­rière ma fenêtre, je me rap­pelle un temps où sim­ple­ment lors­qu’il dor­mait, ma main déli­ca­te­ment pas­sée dans ses che­veux cou­leur soleil suf­fi­sait à le cal­mer de ses nuits agi­tées. Je me rap­pelle son habi­tude de pas­ser ses petits doigts dans ma longue che­ve­lure, d’en agrip­per une mèche et de l’ap­por­ter sur son doux visage. Cela me fai­sait tou­jours sourire.
Le temps fai­sant son œuvre, ses petits bras gran­dis­sants, il m’embrassait à pré­sent sur le front, me disant d’un air vain­queur « je t’aime ma petite maman », et nous par­tions dans des éclats de rire, les yeux pétillants de bonheur.

Aujourd’­hui, der­rière ma fenêtre, je vou­drais sim­ple­ment fer­mer les rideaux…

(Cathe­rine Berger)

***

« Der­rière ma fenêtre je vois
La Meuse qui court, qui court.
Elle me dit
Le temps passe et ne revient jamais. »

(Cat­chou de Coster)

1er mai 2020

Der­rière ma fenêtre, j’observe, je guette, j’espionne…

Vous trou­vez ça nor­mal vous ? Hier et avant-hier, deux voi­tures avec trois per­sonnes à l’intérieur se sont garées dans l’allée des voi­sins. Moi, de ma fenêtre je vois leur jar­din. Hum, par­lons-en de leur jar­din. Ils n’ont jamais vou­lu me vendre le petit bout de leur ter­rain qui empiète sur le mien. Vingt-cinq ans que je leur demande ! Les chiens ! Mais bon, je ne suis pas ran­cu­nier… En rigo­lant comme des malades, trois mecs ont déchar­gé des bacs de bière, de la Jupi­ler (elle est en pro­mo au Car­re­four, je l’ai vu hier en allant faire mes courses). Et pas de dis­tance entre eux, hein ! Tiens, que je t’embrasse, que je te tapote le dos, que je te serre contre moi ! Moi, je dis ça, je dis rien. De toute façon, ces gens-là, ils n’en ont rien à faire des autres. En temps nor­mal, je veux dire avant le confi­ne­ment, c’était déjà guin­daille sur guin­daille jusqu’à pas d’heure. J’ai plu­sieurs fois por­té plainte mais ça n’a rien chan­gé. Ils conti­nuent à emmer­der leur monde. J’ai rien contre eux mais quand même, le res­pect, c’est impor­tant, non ? Et puis, c’est mon devoir de citoyen en cette période de confi­ne­ment. C’est pour le bien de tous que j’ai appe­lé la police. Sinon, pour­quoi je ferais ça ?

(Toute res­sem­blance avec des cas réels n’aurait rien d’anormal !)

(Patri­cia Bellot)

2 mai 2020

Der­rière ma fenêtre, je vois… que le temps ne s’est pas arrê­té, les mésanges viennent cher­cher les quelques poils du chien pour faire leur nid, l’herbe pousse par­se­mée ci et là, de pâque­rettes, de pis­sen­lits et rares char­dons. Le petit banc de bois exo­tique a bien vieilli, il gri­sonne. Plus loin, les poules se lèvent et se couchent sui­vant leur rituel jour­na­lier, elles m’offrent leurs œufs et picorent inlas­sa­ble­ment. Encore plus loin, le ruis­seau tra­verse la prai­rie, je ne le vois pas vrai­ment, je le devine alors j’é­coute, je tends l’o­reille car il appa­rait puis dis­pa­rait der­rière le gros noyer et les longs bou­leaux… Der­rière ma fenêtre, j’a­per­çois que la vie n’a guère chan­gé, elle est tou­jours aus­si belle et géné­reuse, le temps passe, et rien d’autre, pas de confi­ne­ment, per­sonne ne connait ça… Dans mon jar­din (Karin PireSchraverus)

***

Der­rière ma fenêtre, je vois,
Avant de pour­suivre, je me dois d’être exact, der­rière la fenêtre qui ne m’appartient pas, je vois,
La chaise où je suis assis n’est pas la mienne non plus,
La vue n’est pas celle où, avant cette crise, mon regard dis­trait vole­tait à l’instar d’un papillon,
Le temps n’est pas le même non plus, le rythme des jour­nées a chan­gé, le som­meil aussi.
Der­rière cette fenêtre, qui ne m’appartient donc pas, je vois…
En fait, je ne vois rien car mon regard est ailleurs tout comme mon esprit, mon attention,
Même si je ne la vois pas, la pré­sence du dehors me souffle son silence, sa mue, son nou­veau visage,
Par­fois, je sens à tra­vers la vitre la cha­leur du soleil, par­fois j’entends celle-ci frap­pée par la pluie,
Tout est flou, était-ce hier, avant-hier ? Le temps change dans ma plus totale indifférence,
Depuis le début de cette pan­dé­mie, je n’ai plus de montre pour mon­trer l’exemple,
Est-ce pour cela que je n’ai plus d’heures qui m’appartiennent ?
Je n’ai plus de jour­nées légères mais je n’ai même pas l’occasion de souf­frir du poids des jours,
Il n’y a plus ni same­di ni dimanche, il faut donc réin­ven­ter des balises que l’on ne peut partager,
Aspi­ré dans une tor­nade dont la vitesse varie à chaque ins­tant mais qui ne fai­blit que rarement,
À l’intérieur, donc, puisque la fenêtre pro­vi­soi­re­ment m’indiffère, je vois,
Le cou­rage, l’énergie, le désar­roi, les craintes et les espoirs, les miracles et la solidarité,
Mon écran d’ordinateur qui est deve­nu une salle fré­quen­tée de réunions sans horaire,
La créa­ti­vi­té et la force de mes col­lègues qui nous font confiance chaque jour,
Ces per­sonnes qui ne sont pas des sta­tis­tiques mais des com­bat­tants dans leur chair,
Enfin, la jour­née se ter­mine alors que pour d’autres, la soi­rée commence,
Je ferme la porte du bureau de crise, je quitte le lieu, je me fric­tionne une der­nière fois les mains,
J’ouvre la por­tière, mets le contact et quitte l’hôpital…
Par la fenêtre de ma voi­ture, enfin, je vois,
Je sou­ris la jour­née a été utile mais sur­tout, je vais retrou­ver ceux que j’aime…

(Fré­dé­ric Thys)

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