Brûler Danser

La remon­ta­da, vous connais­sez ? Si vous êtes passionné·e de sport, vous connais­sez cer­tai­ne­ment ce terme espa­gnol et avez même peut-être en tête quelques matchs de foot qui sont entrés dans l’histoire. Inté­grée au dic­tion­naire il y a quelques années, la remon­ta­da est ain­si une « remon­tée du score inat­ten­due per­met­tant à l’équipe qui perd d’emporter la vic­toire dans un match de foot­ball, alors qu’il y avait un grand écart de points entre les deux équipes ; par exten­sion, vic­toire ines­pé­rée d’une équipe ou d’un joueur lors d’une com­pé­ti­tion quelle qu’elle soit ». Mais Remon­ta­da, avec une majus­cule, c’est aus­si une femme dont on suit l’émancipation au fil des mor­ceaux de l’incroyable « Brû­ler Dan­ser » de la sla­meuse Lisette Lom­bé et de la musi­cienne Chloé du Trèfle. Cha­cun est une étape, un moment de vie, un éclat de cette femme dont on ne sait fina­le­ment pas grand-chose. Les mots scan­dés au rythme des sons élec­tro­niques ouvrent la porte de nos ima­gi­naires pour lais­ser place aux émo­tions. Car com­ment ne pas s’insurger lorsqu’il est ques­tion d’agression, com­ment ne pas s’enthousiasmer quand on sent la puis­sance du ventre, com­ment ne pas dan­ser pour accom­pa­gner la recon­quête de soi de Remon­ta­da ? Des cen­taines de spectateur·ices ont pu vibrer en assis­tant à la per­for­mance des deux puis­santes artistes qui tournent sur les scènes fran­co­phones depuis plu­sieurs mois. Iels sont sou­vent monté·es sur scène pour y rejoindre Lisette et Chloé… Moi, j’ai dan­sé dans mon salon, por­tée par cette com­po­si­tion dont l’intensité n’a d’égale que la dou­ceur. Leur album vient en quelque sorte bou­cler la boucle de cette remon­ta­da jouis­sive où le slam n’en est plus, accom­pa­gné qu’il est des sons mixés entre basses furieuses et nappes sonores enve­lop­pantes. Un che­min de rési­lience salvateur.

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