Un chat pour la vie (A street cat named Bob)

Un film de Roger Spottiswoode

La pièce de théâtre de Ten­nes­see Williams avait ins­pi­ré Elia Kazan en 1951 pour la réa­li­sa­tion de son film A Street Car Named Desire. Le film de Roger Spot­tisw­wode, réa­li­sa­teur cana­dien, a quant à lui été ins­pi­ré par le livre de James Bowen, A Street Cat Named Bob. Contrai­re­ment à la pièce de Williams — le jeu de mots est fla­grant -, l’histoire racon­tée dans le livre de Bowen n’est pas fic­tive ; elle relate sa propre expé­rience de vie à tra­vers un témoi­gnage poi­gnant et tou­chant. Le film de Spot­tisw­wode trans­pose en toute sim­pli­ci­té cette auto­bio­gra­phie : la ren­contre d’un ancien toxi­co­mane qui essaie de s’en sor­tir et d’un chat errant qui élit domi­cile chez celui-ci. Tout comme le livre, le film ne se démarque pas par une quel­conque ori­gi­na­li­té sty­lis­tique. Néan­moins, il par­vient à reflé­ter l’authenticité de l’histoire vécue par le pro­ta­go­niste et par consé­quent à tou­cher le spec­ta­teur dans son huma­ni­té la plus pro­fonde : le lien uni­ver­sel qui ras­semble tous les êtres vivants. De plus, le film sou­lève une autre pro­blé­ma­tique et remet en ques­tion la véri­table soli­da­ri­té qui unit les êtres humains en posant impli­ci­te­ment la ques­tion sui­vante : sans l’aide d’un chat, les pas­sants se seraient-ils atten­dris sur un ancien toxi­co­mane qui essaie de se réin­té­grer socia­le­ment et pro­fes­sion­nel­le­ment ? Il convient enfin de sou­li­gner que la réap­pro­pria­tion de cette his­toire par l’industrie ciné­ma­to­gra­phique per­met de sen­si­bi­li­ser un plus large public par rap­port à un quo­ti­dien auquel il est mal­heu­reu­se­ment confron­té : des per­sonnes dému­nies, seules, qui tentent de s’en sor­tir, bon gré, mal gré, mais qui n’ont pas tou­jours la chance d’avoir un chat comme Bob.

Géraldine Cierzniewski

Un chat pour la vie (A Street Cat Named Bob)
Un film de Roger Spottiswoode
2017

 

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