Plateforme citoyenne, raison éthique ou nécessité politique ?
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- Mouvement social
- Publié le 26 mars 2018
Par Marc Sinnaeve
À Bruxelles, plusieurs milliers de personnes s’organisent au sein de la Plateforme citoyenne de soutien aux réfugiés, pour accueillir chaque nuit plusieurs centaines d’exilés qui se retrouvent au parc Maximilien. Elles se relaient pour leur proposer une nuit au chaud, un répit. Et tentent de réintroduire des espaces d’hospitalité là où l’hostilité semble s’ériger en politique officielle. Une question, au moins, mérite d’être posée à ce mouvement de solidarité et d’hébergement. Comment le nommer ? Comment qualifier la mobilisation et ses enjeux, singulièrement à partir de ses représentations dans l’information ?
L’État social actif, source de tous nos mots ?
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- Politique
- Publié le 26 mars 2018
Par Sarah de Liamchine
Régulièrement critiquée et pointée du doigt dans les médias ou la sphère politique, la novlangue décrit une série de pratiques langagières qui permettent tantôt d’atténuer une réalité ou un fait, tantôt d’exercer une réelle manipulation de masse basée sur le changement des représentations et de sens. Ces mots, qui changent nos pratiques autant que notre vocabulaire, s’immiscent également dans le quotidien d’organisations socioculturelles. Outre le langage managérial, une des grandes sources du nouveau vocable provient des politiques de l’État social actif menées en Belgique ces dernières décennies. Mesures et discours dont le secteur associatif militant se méfie pourtant fortement.
Pour un conflit de mémoires
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- Réflexions
- Publié le 26 mars 2018
Par Jean Cornil
En ces temps à la mémoire courte, où l’évènement d’hier est chassé par la nouvelle du matin, et où l’esprit se rétrécit à une juxtaposition de faits qui s’évanouissent dans cette société si liquide, mon attention est toujours mobilisée par le petit détail qui me tire brutalement en arrière. J’ai un faible pour la longue durée et l’œil dans le rétroviseur.
La lutte pour les mots : la proie pour l’ombre ?
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- Publié le 26 mars 2018
Par Jean-François Pontegnie
Les mots en eux-mêmes ne sont rien, les situations d’énonciation font tout. Les conditions de production d’énoncés et, partant, de discours idéologiques, sont les seules qui vaillent d’être considérées et contre lesquelles il vaut de se battre. Ainsi qu’en témoigne douloureusement la crispation sur le vocable « cotisation » (sociale), à se replier sur les mots, à la limite sur le discours, la gauche ne réinvente-t-elle pas le moulin à prières, dont l’efficacité sociale demeure douteuse ?
Les tueurs sont parmi nous (Misanthropie 1/4)
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- A bas la Culture !
- Publié le 26 mars 2018
Par Denis Dargent
J’ai revu La cible (Targets), le deuxième film de Peter Bogdanovich, sorti en 1968. De manière clinique mais distanciée, on y observe le basculement du jeune Bobby Thompson qui, soudain, s’échappe d’une existence quotidienne banale par la folie meurtrière. Seuls quelques indices permettent d’ébaucher le profil psychologique du tueur : fascination pour les armes, contexte familial étouffant, absence suggérée d’activité professionnelle.
Lutter contre la glottophobie - Entretien avec Philippe Blanchet
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- Publié le 18 décembre 2017
Propos recueillis par Aurélien Berthier
Largement ignorées, car méconnues ou perçues comme normales, les discriminations par le langage sont pourtant massives, tristement ordinaires et avec des conséquences importantes sur la vie des gens qui en sont les cibles. Le sociolinguiste français Philippe Blanchet, enseignant-chercheur à l’Université de Rennes 2, qui étudie la façon dont, dans la société, on sépare, on discrimine, on stigmatise des parties de la population à partir de leurs usages linguistiques, a développé pour les désigner le concept de glottophobie. Un terme qui s’est largement diffusé dans les milieux militants français. Une glottophobie qui redouble et visibilise également d’autres discriminations sociales.
Un pouvoir TOTALement pervers - Entretien avec Alain Denault
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- Publié le 12 décembre 2017
Propos recueillis par Aurélien Berthier
Alain Deneault, docteur en philosophie, développe une œuvre documentée et conséquente traitant de différents aspects du capitalisme contemporain, de son idéologie, de ses mots, de ses outils de coercition : paradis fiscaux, gouvernance, extrême centre, médiocratie… Dans Le totalitarisme pervers et De quoi Total est-il la somme ?, il s’attache au cas d’école que représente le groupe pétrolier Total, en dresse la généalogie, le champ d’action, l’idéologie et les dégâts, pour montrer comment les multinationales font leur Loi, celle du marché. Et comment ces acteurs à la souveraineté particulière ont peu à peu pris une place prépondérante éminemment contestable mais peu contestée, sur base d’un pouvoir pervers, renforçant encore la porosité entre l’oligarchie et le pouvoir politique.
Développer une éthique langagière face à l’insulte - Entretien avec Laurence Rosier
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- Publié le 18 décembre 2017
Propos recueillis par Aurélien Berthier
Professeure de linguistique à l’ULB, Laurence Rosier s’est spécialisée dans l’étude de l’insulte. Elle est également curatrice de l’exposition « Salope ! et autres noms d’oiselles » et a publié « Petit traité de l’insulte » ainsi que « De l’insulte… aux femmes », ouvrage sorti récemment qui ajoute une dimension féministe à ses analyses. Retour sur ces insultes dont les mécanismes assignent une identité à l’insulté et qui peuvent être, suivant les contextes, vectrices de discrimination
La fabrique médiatique de l’altérité - Entretien avec MARION DALIBERT
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- Publié le 14 décembre 2017
Propos recueillis par Aurélien Berthier
Enseignante-chercheuse en sciences de l’information et de la communication de l’Université de Lille, Marion Dalibert interroge les rapports sociaux de genre, de race et de classe qui se manifestent dans les médias d’information généralistes et lamanière dont ces rapports participent à la production du nationalisme. Ses études de la médiatisation du mouvement « Ni putes ni soumises » ou de celle du roman « En finir avec Eddy Bellegueule » cherchent à appréhender le rôle que jouent ces médias dans la construction et l’usage des catégories désignant les minorités, les racisés et des classes populaires. De véritables manufactures à produire de l’Autre.
Entre l’État et le marché, bien plus que 50 nuances de gris
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- Publié le 18 décembre 2017
Par Marc Sinnaeve